Accueil / Techno

Critique de « Ni No Kuni: Wrath of the White Witch » – Le retour en force du jeu de rôle japonais !

Le jeu de rôle japonais ne jouit plus de la même popularité qu'autrefois en sol nord-américain. Jadis dominé par la franchise « Final Fantasy », ce genre a perdu plusieurs plumes au cours des dernières années, notamment avec le déclin de la série l'ayant longtemps le mieux représenté. C'est pourquoi « Ni No Kuni : Wrath of the White Witch » apparaît comme un messie aux yeux de ceux s'ennuyant de la belle époque des « Final Fantasy ». Or, s'agit-il réellement du sauveur de ce genre ou bien s'apparente-t-il davantage à un faux prophète ? Voyons voir.

Une histoire n’étant pas à l’image de sa prémisse

Mignone, mais pas renversante, voilà comment on peut décrire l’histoire de Ni No Kuni. En fait, ce dernier possède une majorité de clichés du jeu de rôle japonais typique, ce qui n’est pas à son avantage. En incarnant un garçon du nom d’Oliver, vous serez magiquement transporté dans un univers parallèle lorsque vos larmes faisant suite à un douloureux souvenir transformeront une poupée en fée. Or, en tant qu’humain traversant dans cet univers, vous êtes celui dont parlent les prophéties et qui ramènera la paix dans le monde en détruisant le sinistre sorcier Shadar. Bref, en voulez-vous des clichés, en voilà !

Bien honnêtement, je n’ai pas plus accroché que cela au scénario de Ni No Kuni et c’est bien dommage car le jeu possède d’excellents éléments n’étant pas exploités à leur juste valeur. Tout est trop enfantin, joyeux ou digne d’un conte de Disney pour nous donner l’impression que nous sommes au cœur d’une quête digne de la mission que nous devons remplir.

Comme je l’ai mentionné, c’est bien dommage car Ni No Kuni possède un univers et des éléments aussi riches qu’intéressants. En outre, l’univers dans lequel nous sommes plongés est parsemé d’innombrables créatures, régions et mystères le rendant aussi gigantesque qu’impressionnant. Vous vous en rendrez rapidement compte lorsque vous consulterez votre grimoire et ses différentes sections et dont la lecture est colossale.

Qui plus est, Ni No Kuni signifiant « Second Univers », vous serez amené à voyager entre votre univers et le monde magique à certaines occasions. On vous indiquera notamment qu’une personne réelle possède son alter-ego dans l’univers magique et qu’une action dans une dimension affecte la personne dans l’autre. C’est un concept extrêmement intéressant, mais sous-exploité et, en bout de ligne, ennuyant. Les passages dans le monde réel d’Oliver sont endormants et nous sommes beaucoup trop dirigés pour que le concept des dimensions soit un élément bonifiant l’aventure. Plus de liberté et plus d’éléments interactifs dans le monde réel auraient permis à l’idée derrière l’intégration des dimensions d’être exploitée à sa juste valeur.

Comme si on tenait la main de maman

Par ailleurs, ce qui m’a aussi déçu au sein de Ni No Kuni est la constante prise en charge du joueur que nous sommes, comme si les développeurs ont pensé que nous sommes bêtes. Par exemple, plusieurs quêtes demanderont à ce que vous répariez des cœurs en les remplissant d’une qualité qu’on a enlevée à la personne visée. Pour cela, il vous faudra aller chercher ladite qualité chez une personne en possédant trop à l’aide d’un sort. Or, vous devrez toujours parler tant à la personne au cœur brisé qu’à celle ayant trop d’une qualité, et ce même si elles sont clairement affichées sur la mini-carte du jeu. De plus, ce faisant, on vous pointera le sort à utiliser, et ce même s’il s’agit des mêmes sorts pour compléter des quêtes similaires. C’est dommage puisque j’aurais bien aimé pouvoir lancer des sorts et compléter des casse-tête sans qu’on me dise toujours quoi faire. Qui plus est, les dialogues apparaissant au fil des casse-tête deviennent redondants et inutiles. À un moment donné, je sais quoi faire pour parvenir à mes fins alors laissez-moi le faire sans explications !

Un petit bijou pour les fans de jeux de rôle japonais

Voilà pour les pots. Maintenant, passons aux fleurs car il y en a plusieurs. Ni No Kuni est un jeu de rôle japonais dans sa forme la plus traditionnelle et, si vous n’appréciez pas ce style, vous n’aimerez probablement pas ce jeu. Cela signifie que si vous n’aimez pas monter en niveaux, parcourir un vaste monde au sein duquel se retrouvent des niveaux linéaires et vous aventurer au sein de villes, vous trouverez Ni No Kuni très ennuyant. Celui-ci ne révolutionne rien et ne casse pas les bases du jeu de rôle japonais pour les remodeler, loin de là. Qui plus est, comme tout jeu typique de ce genre, les premières heures sont très lentes et sont parsemées de dialogues bien souvent inutiles ou trop longs. En somme, ceux n’aimant pas les jeux de rôle japonais ne retrouveront rien pour leur faire apprécier ce genre au sein de Ni No Kuni.

Or, pour les joueurs l’appréciant, Ni No Kuni est un petit bijou. Bien que je ne sois pas en amour avec les jeux de rôle japonais, je les apprécie et Ni No Kuni m’a tout simplement capté dans son univers unique et charmeur. Certes, le début de l’aventure est très lent, mais une fois les 5 à 6 premières heures passées, le jeu prend un rythme de croisière plus rapide et intéressant. Qui plus est, l’univers du jeu est parsemé de trésors à découvrir et de quêtes à compléter. En outre, en plus des quêtes de personnages au cœur brisé susmentionnées, vous pourrez entreprendre des quêtes afin de venir en aide à des individus ainsi que des quêtes de chasseurs de primes où vous devrez éliminer des monstres plus forts que la moyenne. À tout cela, il vous faut ajouter un grimoire très long à remplir et plus encore. Bref, aux 30 à 40 heures nécessaires pour terminer la quête principale, il faut ajouter des dizaines d’heures supplémentaires pour tenter de terminer le jeu à 100%. Une longévité dans la plus pure tradition des jeux de rôle japonais !

L’influence Pokémon

Toutefois, ce ne sont pas tous ces éléments connexes à la quête principale qui m’ont le plus accroché. En fait, c’est le système de combat proposé qui m’a charmé, plus spécialement celui des familiers. Durant votre quête, vous devrez utiliser le système des familiers afin de vaincre vos ennemis. Certes, vous pourrez combattre en personnifiant Oliver et en jetant des sorts à vos adversaires, mais tôt ou tard, vous devrez faire appel à vos familiers pour qu’ils combattent à vos côtés. Ces familiers sont en fait des créatures que vous pourrez équiper de pièces d’équipements, faire monter en niveau et même transformer en leur permettant d’évoluer. Mieux encore, chacune aura des aptitudes qu’elle pourra apprendre à force de monter en niveaux. Puisqu’une créature ne peut être équipée que d’un nombre limité d’aptitudes, vous aurez des choix à faire à ce niveau.

Cela vous rappelle vaguement une certaine série connue sous le nom de Pokémon ? Eh bien, ce n’est guère surprenant puisque le système de familiers de Ni No Kuni emprunte plusieurs éléments à Pokémon tout en se distinguant. Au total, ce sont plus de 400 créatures que vous pourrez capturer puis équiper et améliorer. Or, vous pourrez aussi accentuer leurs statistiques et créer des liens d’amitié en leur donnant des friandises. Chaque créature aimera davantage une sorte de friandise et plus vous lui en donnerez, plus son attachement envers vous sera fort. Et plus elle vous aimera, plus ses aptitudes et comportements se modifieront, allant même jusqu’à vous protéger de coups durant un combat ! Bref, tout comme dans Pokémon, vous pourrez passer des heures sans ce système de familiers afin de faire de vos monstres des créatures surpuissantes, et ce sans même vous en rendre compte !

Au niveau des combats en tant que tels, ces derniers m’ont vaguement rappelé ceux de Eternal Sonata ou encore de la série Tales. Mélange de temps réel et de par tour, vous devrez sélectionner une action puis la voir se réaliser à l’écran. Cependant, vous aurez toujours la possibilité de l’annuler pour en choisir une autre et de bouger en temps réel votre personnage sur le terrain de combat. Des actions spécifiques pourront aussi être réalisées et il vous faudra aussi tenir compte de divers facteurs influençant le combat, dont le genre des créatures ennemies et des familiers que vous enverrez au front. Comme comme dans Pokémon, un genre sera plus fort qu’un autre et vice-versa.

Qui plus est, des orbes apparaîtront sporadiquement lors des combats afin de régénérer votre vitalité et votre mana, en plus d’une orbe d’or qui, si elle est récoltée, vous revigorera pleinement en plus de vous permettre d’exécuter une attaque spéciale. Tout cela donne droit à des combats tactiques possédant un bon rythme et exigeant que nous surveillions sans cesse ce qui se déroule à l’écran.

Ma seule déception provient des tactiques que l’on peut établir en combat. De prime abord, on ne peut asseoir de tactique avant un affront, seulement à lorsqu’on y est. Ces tactiques sont assez simples et se résument à dicter à l’intelligence artificielle de se centrer sur l’attaque ou la défense, de veiller à ce que notre vitalité demeure élevée, etc. Bref, c’est assez simpliste. Ensuite, durant votre aventure, deux autres compagnons se joindront à vous, mais vous ne contrôlerez qu’un seul et unique personnage. Vous pourrez alterner entre un combattant et un autre durant les combats, bien sûr, mais vous devrez vous en remettre à l’intelligence artificielle pour les décisions prises par les deux autres personnages, ces dernières n’étant pas toujours brillantes même si on choisit une tactique spécifique que doit adopter l’un de nos comparses. Bref, bien que les combats soient rythmés, ils demeurent simplistes et un certain manque de profondeur s’y voit au niveau des tactiques que l’on peut adopter.

Techniquement majestueux

Tout ceci étant dit, l’attrait principal de Ni No Kuni réside réellement dans sa beauté visuelle. Si vous aimez les dessins animés japonais, vous serez tout simplement conquis par ce jeu du studio Level-5 puisqu’on a l’impression de s’y retrouver en permanence. Empruntant un style en cel-shading dans ce qui se fait de mieux dans le genre, Ni No Kuni nous plonge dans un univers rempli de couleurs vibrantes et d’effets visuels de grande qualité. En outre, les décors fantastiques regorgent d’effets d’ombres et de lumières de même que de couleurs diversifiées excitant nos iris. La modélisation des personnages est également de qualité, donnant encore une fois l’impression d’être tirés de dessins animés japonais. Quant aux cinématiques, une fois de plus, si vous appréciez le travail en 2D des artistes japonais, vous aimerez ce qui vous est proposé dans Ni No Kuni !

L’ambiance sonore du jeu est également de très grande qualité. J’ai particulièrement apprécié les pièces musicales proposées qui, dans la plus pure tradition des jeux de rôle japonais, sont très orchestrales. Contrairement à l’histoire, elles donnent le ton à l’aventure et nous plongent davantage dans une quête qui, par nos oreilles uniquement, nous paraît être épique. Les échanges vocaux sont également excellents, et ce même si vous devez vous attendre à lire beaucoup de dialogues. Chaque acteur a personnifié son personnage de façon exemplaire, notamment celui de Lumi. Cette petite fée masculine (qui est d’ailleurs à l’opposé de toute image que vous avez déjà pu avoir d’une fée !) risque d’ailleurs de devenir rapidement une figure marquante dans l’imaginaire de plusieurs joueurs avec ses répliques dérisoires et humoristiques ainsi que son accent anglais ! Bref, encore une fois, de l’excellent travail à ce niveau.

Verdict

Ni No Kuni : Wrath of the White Witch est un baume sur le cœur des amateurs de jeux de rôle déçus par ce qui a été proposé dans ce genre au cours des dernières années. Le jeu ne réinvente pas la roue et possède bien quelques lacunes, mais qui sont éclipsées par ses nombreuses qualités, à commencer par un système de familiers très accrocheur qui plaira beaucoup aux amateurs de Pokémon. Certaines compagnies devraient prendre des notes sur ce que Ni No Kuni fait de bien afin de revigorer leurs franchises en revenant à la base de ce qui fut autrefois leur succès. Oui, Square Enix, je regarde dans votre direction !

Points forts :
– Système de familiers très accrocheur
– Beaucoup de contenu
– Ambiances visuelle et sonore majestueuses

Points faibles :
– Une histoire clichée et plus ou moins intéressante
– Le début de l’aventure est très lent
– Le jeu nous prend trop par la main dans la résolution de quêtes

Note : 9 sur 10

Vous pourriez aussi aimer

Les jeux les plus difficiles que l’on aime pourtant !
Techno
13 octobre 2023
Les jeux les plus difficiles que l’on aime pourtant !
Avec le succès de la série des Dark Souls du studio From Software, nous avons assisté à un...
Article par
Le Gars
minute(s)
Comment trouver des bons plans côté High Tech ?
Techno
11 décembre 2019
Comment trouver des bons plans côté High Tech ?
D’après les études d’Opinion Way, c’est dans la high-tech que les Français vont dépenser...
Article par
Le Gars
minute(s)
Le casino en ligne existe déjà depuis 1994
Techno
5 novembre 2019
Le casino en ligne existe déjà depuis 1994
C’est en 1994 que les premiers casinos en ligne ont vu le jour ! Cela fait vintage,...
Article par
Le Gars
minute(s)