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Critique cinéma : « Ombline »

Le sort des femmes en prison intéresse de plus en plus le monde de la télé et du cinéma. On n'a qu'à penser à la série « Unité 9 », diffusée sur les ondes de Radio-Canada. En Europe, cette problématique suscite également l'intérêt du 7e art. « Ombline », le long métrage écrit et réalisé par le Français Stéphane Cazes, traite spécifiquement de la question de la relation mère-enfant à l'intérieur d'un pénitencier.

Élever son enfant derrière les barreaux
 
En France, les femmes peuvent élever leur enfant en prison. En fait, elles peuvent s’en occuper jusqu’à l’âge de 18 mois. Après cela, leur gamin doit rejoindre une famille d’adoption ou être pris en charge par un proche. Ce film nous propose donc de suivre le parcours d’Ombline (Mélanie Thierry), une femme de vingt ans qui s’apprête à accoucher en prison. Cette femme, condamnée à trois ans de réclusion, sait qu’elle devra un jour se séparer de son fils, qu’elle prénommera Lucas.   
 
Le milieu carcéral présenté dans ce film est froid, violent et cruel. Peu de mères voudraient élever leur enfant dans ce monde qui n’a rien d’accueillant. Comment démontrer de l’amour dans un milieu où tout le monde a la rage au cœur? C’est à ce problème d’envergure que devra faire face Ombline qui n’a pas le choix de s’occuper de Lucas. Comment lui donner toute l’attention nécessaire?
 
Sans aucune expérience en la matière, elle va ainsi tenter de transmettre, du mieux qu’elle le peut, de bonnes valeurs à son fils. Il deviendra sa raison de vivre et sa principale source de motivation et de réconfort. Maintenant qu’elle est une mère, elle ne peut plus extérioriser sa violence comme elle le faisait si souvent avant. Son nouveau rôle de maman va lui faire voir le monde différemment. Ses préjugés commenceront à tomber et elle va même se mettre à avoir confiance en elle et en les autres. Elle va se mettre à parler avec des mots et cesser constamment de crier au drame quand quelque chose ne fait pas son affaire.
 
Il faut dire qu’elle a encore tout à prouver. Elle ne peut agir selon son bon vouloir, surtout que le système judiciaire risque de lui enlever la garde de son bébé. Un peu comme un thérapeute, son enfant va lui montrer subjectivement la direction vers le bon chemin. Elle va ainsi se trouver un travail en prison et tenter de mieux se comporter avec les autres détenues et les gardiennes. Au final, elle veut prouver au juge qu’elle est la meilleure personne sur la Terre pour s’occuper de son fils.
 
Une vision humaniste
 
Le récit raconté par Stéphane Cazes nous présente seulement le point de vue de la jeune femme. Les gardiennes ainsi que le juge et le travailleur social sont évidemment montrés à l’écran, mais jamais on assiste à des dialogues entre ces protagonistes, comme c’est le cas, par exemple, dans Unité 9.
 
Les personnages secondaires ne sont pas trop stéréotypés. Sans grande surprise, il y a la bonne et la mauvaise gardienne, mais chacune d’elles reste très humaine. On peut faire le même constat avec les détenus qui croisent la route d’Ombline.
 
Le film a été tourné dans une prison du 19e siècle. La première chose que l’on remarque est la froideur qui se dégage des murs. On sent toute cette tension qui habite les lieux et qui se reflète tant chez les prisonnières que chez les gardiennes. Tout le monde est constamment sur ses gardes et ce n’est pas la surpopulation carcérale qui va les aider à se détendre. 
 
Malgré toute cette amertume, le réalisateur a pu créer un récit très touchant. Il a souvent recours à des plans rapprochés pour nous montrer la puissance du lien qui unit la mère à son fils. C’est comme s’ils étaient dans un cocon et que rien ne pouvait leur arriver. Tous ces plans rapprochés permettent également à l’auditoire de mieux s’imprégner de cette ambiance claustrophobe qu’il peut y avoir dans les pénitenciers.
 
Mélanie Thierry offre une prestation criante de vérité. Elle porte littéralement le film. On a l’impression qu’elle ressent elle-même toutes ces émotions pour vrai, sans jouer un rôle. On y croit tout de suite.
 
Pour incarner le rôle de Lucas, sept bébés ont été choisis. Même si ça fait beaucoup de petits comédiens, ils sont tous assez convaincants. On sent qu’ils ont été bien préparés, si bien que la relation entre les deux personnages semble extrêmement crédible. Il n’y a pas de coupure entre les scènes mettant en vedette les différents bambins.
 
Sans se conclure par une belle fin à l’américaine, le récit d’Ombline se termine par un message d’espoir. Certains trouveront sûrement qu’on tombe un peu trop dans le mélodrame et le cliché.
 
Verdict
 
Ombline est un film bouleversant nous montrant d’un œil nouveau le monde carcéral français. Se rapprochant parfois du documentaire, il nous prouve que même derrière les barreaux, une mère peut tisser des liens puissants avec son enfant et l’inonder d’amour. C’est un long métrage à voir, surtout si vous avez eu des enfants ou que vous vous intéressez au sort des prisonniers.
 
Cote : 4 étoiles sur 5
 
Ombline prend l’affiche le 5 avril 2013.

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