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Conflit syrien : Quand les grandes puissances prennent un peuple en otage!

La guerre civile qui touche la Syrie atteint de nouveaux sommets avec l'attaque à l'arme chimique du 21 août dernier. Voyez pourquoi la communauté internationale est menottée pour empêcher de tels drames.

Les nouvelles nous rapportent depuis deux ans le triste conflit qui se déroule actuellement en Syrie. Ce conflit a pris une nouvelle tournure il y a deux semaines lorsque, selon toute vraisemblance, le régime de Bachar al-Assad aurait fait usage d’armes chimiques contre son propre peuple. La communauté internationale, les États-Unis et la France en tête, songent à répliquer militairement afin de signifier au régime syrien qu’il y a des limites à ne pas franchir. Évidemment, la Russie et la Chine s’opposent. Voyons comment un conflit dérape quand il est question de luttes entre les empires.

Le conflit syrien

Dans la foulée du printemps arabe, de nombreux pays au Moyen-Orient ont tenté de secouer le joug du régime ou de la dictature qui les gouvernait. Le conflit en Syrie a pris naissance à ce moment et une guerre civile y fait rage depuis 2011. Les opposants au régime de Bachar al-Assad ont d’abord manifesté leur volonté de changement par des manifestations publiques pacifiques, mais l’entêtement de ce dernier a fait déraper les choses. La violence s’est installée et les combats armés ont suivi, et ce, depuis deux ans. Pendant ce temps, des centaines de milliers de Syriens ont vu leur vie bouleversée par les combats. On parle en ce moment, conséquence des combats, de plus de 100 000 morts en deux ans! En comparaison, le Canada a perdu 60 000 soldats au cours de la Première Guerre mondiale au complet! Mais le drame continue tous les jours; il y aurait 2 millions de réfugiés syriens déracinés de leur pays et éparpillés dans les pays entourant la Syrie comme la Turquie, l’Irak et la Jordanie. L’attaque aux armes chimiques du 21 août dernier contre des civils, femmes et enfants, n’est que l’aboutissement de cette escalade. Mais comment se fait-il que la communauté internationale laisse aller cette catastrophe humanitaire sans rien faire?

L’ONU et les guerres d’empires…

Dans ce type de conflit, tout le monde désapprouve ce genre de dérapage et voudrait que cela cesse immédiatement. Les Nations Unies, qui n’ont d’uni que le nom, tentent de faire cesser ces drames humanitaires (camps de réfugiés, souffrances des populations civiles impliquées, etc.), mais comme ce fut trop souvent le cas dans les soixante dernières années, elles sont victimes du blocage systématique des plus puissants membres qui, avec leur droit de veto, s’opposent à toute résolution du Conseil de sécurité pour une intervention musclée qui appellerait les partis belligérants à cesser leurs exactions.

En tête de lice, la Russie et la Chine s’opposent à des mesures de représailles contre le régime syrien. Mais pourquoi ces pays s’opposent-ils à des mesures punitives pour ce qui nous semble si mérité? Pourquoi refusent-ils de voir que des armes chimiques, qui sont interdites selon la Convention sur l’interdiction des armes chimiques (CIAC) signée à Paris en 1993 (par presque tous les pays sauf la Corée du Nord et la Syrie entre autres), ont été utilisées contre des populations civiles? C’est que la Russie a tout intérêt à se faire le protecteur de la Syrie afin de conserver sa zone d’influence au Moyen-Orient et de ne pas laisser les Américains prendre le plancher. Les nationalistes russes avec en tête Vladimir Poutine souhaitent que la Russie redevienne dominante sur la scène internationale comme le fut l’URSS il y a une trentaine d’années. La Russie bénéficie grandement de son partenariat économico-militaire avec la Syrie. En effet, en échange de son aide économique (pétrole, technologie) et militaire (la Russie a vendu pour 529 millions d’euros en armement en 2010 à la Syrie), la Russie utilise le port syrien de Tartous. Ce port lui permet de maintenir une flotte de navires qui ajoute du poids à sa politique étrangère. Quant aux Américains, on se doute aussi de leur motivation à intervenir. Gageons qu’il y a un « signe de piasse » derrière tout ça…

Et les Syriens…

L’argument russe officiel pour s’opposer à une intervention internationale, ou plutôt franco-américaine, contre le régime syrien tient au fait que les preuves des inspecteurs de l’ONU sont remises en question quant à leur validité. On se rappellera que lors de la deuxième guerre du Golfe, les Américains criaient haut et fort que Saddam Hussein possédait des armes de destruction massive. On les cherche encore… Pendant ce temps, 5000 réfugiés syriens quittent toutes les semaines leur région ou leur pays pour fuir une situation où personne ne semble vouloir mettre ses culottes. La Grande-Bretagne a voté la semaine dernière son refus de participer à une action de représailles contre le régime syrien et la molle Europe continue de ne penser qu’en fonction de sa sacro-sainte sécurité. Sur l’échiquier mondial, le bien-être des populations civiles n’a hélas pas grand poids… Il faut souhaiter que les Grands (États-Unis, Russie et Chine) feront preuve d’humanité avant que cela ne dérape davantage.   
 
Liens :
http://www.lesclesdumoyenorient.com/Syrie-et-Russie-historique-des.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Syrie

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