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« Gabrielle » : des personnes avec un handicap intellectuel ont-elles le droit de s’aimer?

Jusqu’à ce jour, peu de réalisateurs se sont intéressés au cas de jeunes adultes avec un handicap intellectuel vivant une histoire d’amour. C’est ce qu’a décidé de faire Louise Archambault avec son deuxième long métrage de fiction, « Gabrielle ». Voici notre critique de ce film qui arrive en salles le 20 septembre.

L’amour est universel

Gabrielle (Gabrielle Marion-Rivard) est atteinte du syndrome de Williams. Dans la jeune vingtaine, elle fréquente un centre de loisirs. Ayant un véritable don pour la musique, elle fait partie de la chorale les Muses qui doit, à la fin de l’année, présenter un spectacle avec nul autre que Robert Charlebois (jouant son propre rôle) au Mondial Loto-Québec de Laval, le plus grand événement du genre du continent voué aux chœurs.

Pendant ses répétitions, elle fait la rencontre de Martin (Alexandre Landry), un jeune homme qui est lui aussi handicapé intellectuellement. Rapidement, les deux tombent amoureux. Toutefois, ce ne semble pas faire l’affaire de tous. Si la sœur de Gabrielle, Sophie (Mélissa Désormeaux-Poulin), et son intervenant et propriétaire de la résidence dans laquelle elle habite, Laurent (Benoit Gouin), pensent que les deux ont le droit de connaître l’amour malgré leur différence, la mère de Martin, Claire (Marie Gignac), elle, n’est pas du même avis. 

Authentique 

Au lieu d’engager des comédiens professionnels pour jouer le rôle de personnages ayant un handicap intellectuel, Louise Archambault a préféré faire appel à des adultes réellement atteints de handicaps. Ainsi, Gabrielle est réellement aux prises avec le syndrome de Williams. On peut faire la même remarque concernant la plupart des membres de la chorale les Muses. En fait, l’un des seuls n’étant pas véritablement atteints d’un handicap est Alexandre Landry. En revanche, il incarne son rôle tout en subtilité, si bien qu’il y a une belle chimie qui s’opère avec l’actrice jouant le rôle-titre.

Au premier regard, Gabrielle nous paraît donc beaucoup plus authentique que la majorité des films traitant de ce sujet. Les réactions des protagonistes nous semblent absolument crédibles et pas du tout artificielles. Aussi, le public peut croire plus facilement à leur histoire et à ce qu’ils vivent.  

Il est indéniable que Louise Archambault possède de solides habiletés de metteuse en scène. On sent qu’elle a voulu donner beaucoup de place à ses comédiens, sans pour autant les infantiliser ou tout simplement vouloir les changer. Au final, nous avons l’impression de regarder des réels acteurs qui n’en sont pas à leur premier film et qui donnent tout ce qu’ils ont. C’est stupéfiant. 

Une actrice principale exemplaire

Difficile de ne pas être en admiration devant la luminosité du jeu de Gabrielle Marion-Rivard. Dès les premières secondes, on est subjugué par sa joie de vivre. Rapidement, on éprouve de la sympathie pour ce qu’elle est en train de vivre. On est souvent ému par son interprétation magistrale. 

Il faut dire que le scénario de Gabrielle est à la base fort bien écrit. Outre l’histoire d’amour originale et pas du tout quétaine (on ne tombe jamais dans le mélodramatique), Louise Archambault aborde les deux points de vue que l’on retrouve lorsque deux adultes avec un handicap éprouvent de l’amour l’un pour l’autre. Il y a celui de leur laisser plus de liberté ou encore de mettre fin à tout rapprochement. Évidemment, le film penche vers la première option. Cependant, on comprend que ce genre de situation doit être réglé au cas par cas; il n’y a pas qu’une seule bonne solution. Ainsi, on comprend le point de vue de la mère de Martin, qui s’oppose à cette union. Elle n’est pas méchante pour le plaisir de l’être, mais souhaite seulement protéger son garçon.

La musique est très importante dans Gabrielle. La chorale joue un rôle rassembleur et permet à ses membres de s’épanouir et de montrer qu’ensemble, ils sont capables d’accomplir de grandes choses. Ils sont d’ailleurs très doués et ont une voix bien souvent angélique. Le fait d’avoir choisi la musique de Robert Charlebois est une idée merveilleuse. Ça nous permet d’écouter quelques pièces de ce grand chanteur québécois sous un nouvel angle. 

Verdict 

Gabrielle réunit beaucoup de qualités que l’on aime retrouver dans un film : authenticité, originalité et émotion. Un long métrage à voir absolument cet automne! 

Cote : 4 étoiles sur 5

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