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Santé : Comprendre le mal de dos (partie III)

Dans les deux dernières chroniques, nous avons élaboré sur les différentes catégories de « maux de dos » ainsi que sur leurs principales causes. Pour terminer cette série d’articles sur cette problématique, nous nous intéresserons enfin aux diverses solutions qui s’offrent à vous.

Les soins personnels

La majorité des maux de dos est conséquente, comme je le disais plus tôt, à des contractures musculaires et de mauvaises postures. La chaleur peut donc être parfois d’une certaine aide dans le sens où elle active la circulation et diminue les tensions musculaires. La cryothérapie (glace) est la meilleure option dans les 24 à 48 premières heures après une blessure, car elle réduit l’inflammation. En fait, la chaleur est indiquée lorsqu’il n’y a pas de signe d’inflammation et qu’on veut simplement détendre les tissus ou augmenter la circulation, tandis que la glace est indiquée dès qu’on veut diminuer la douleur ou l’enflure. Que vous utilisiez la chaleur ou le froid, n’oubliez pas de l’enlever après une dizaine de minutes pour donner à votre peau un repos et stimuler la circulation.

D’autres trucs simples comme minimiser le port de souliers surélevés, instables ou rigides (ex. : bottes) vous donnera un grand coup de main en ce qui concerne la posture en station debout. L’élévation du talon crée une instabilité à la cheville, en plus d’accroître la pression vertébrale dans la région lombaire. Fumer augmente vos risques d’ostéoporose de la colonne vertébrale et d’autres problèmes osseux; une étude a même révélé que les fumeurs étaient environ 1/3 fois plus susceptibles d’avoir des douleurs au bas du dos que les non-fumeurs. L’ostéoporose peut entre autres conduire à des fractures de compression de la colonne vertébrale. Suivre un régime alimentaire et un programme d’exercices réguliers sont aussi de bonnes façons de maintenir un poids santé et de minimiser les problèmes liés au gain de poids et au tour de taille. Rappelez-vous que l’excès de poids augmente le stress appliqué sur la colonne vertébrale. Prenez aussi l’habitude de vous étirer régulièrement. Ne restez pas assis affalé dans votre chaise toute la journée et levez-vous aussi souvent que possible.

Le repos relatif

À moins d’une blessure grave, évitez autant que possible le repos complet. Certaines études montrent d’ailleurs que plus d’un jour ou deux d’alitement peuvent en fait aggraver la douleur, en plus de réduire la souplesse des tissus musculaires. Évitez autant que possible les effets néfastes de l’ankylose en reprenant vos activités normales dès que possible, ou du moins celles qui ne créent pas de douleur.

Le yoga

Il y a de plus en plus d’évidences scientifiques qui montrent que le yoga peut aider une multitude de troubles musculosquelettiques chroniques. Dans une étude récente, les personnes qui ont pris part à 12 semaines de cours de yoga ressentaient moins de symptômes au bas du dos que celles qui étaient laissées à elles-mêmes. Les avantages avaient même duré plusieurs mois une fois les cours terminés. L’étude suggérait également que faire des étirements conventionnels régulièrement aurait les mêmes effets. Assurez-vous par contre que votre moniteur soit compétent et surtout informé quant aux problématiques chroniques et aux variantes adaptées pour certains mouvements. Ce dernier devrait être en mesure de modifier les différentes postures pour les adapter à votre condition, car certaines d’entre elles peuvent être contraignantes.

Les manipulations vertébrales

Les chiropraticiens et certains ostéopathes utilisent la manipulation vertébrale pour traiter les douleurs vertébrales en appliquant une pression (trust) sur les os et les tissus environnants. Quoique ce type de traitement convienne à certaines personnes, il n’est pas approprié pour tout le monde et soyez particulièrement prudent si vous souffrez d’une condition articulaire ou inflammatoire.

La thérapie manuelle

La recherche montre encore une fois que le massage peut aider à soulager les douleurs lombaires chroniques. Si on considère que la majorité d’entre elles sont en lien avec des tensions musculaires, il en va de soi. Une étude récente indiquait d’ailleurs qu’après 10 semaines de traitement hebdomadaire, les personnes qui avaient été massées avaient moins de douleur et se sentaient plus en mesure de retourner à leurs activités quotidiennes que les personnes qui avaient obtenu des soins traditionnels. De plus, peu importe le type de massage qu’elles avaient reçus, les bénéfices avaient duré au moins six mois. Assurez-vous tout de même de la compétence du thérapeute et de ses connaissances en ce qui concerne les troubles musculosquelettiques chroniques.

L’acupuncture

L’acupuncture peut aussi vous aider. Cette technique ancestrale semble en fait efficace dans plusieurs types d’affections, probablement parce qu’elle joue sur le système neurologique, lequel est à la base de beaucoup de choses dans le corps humain. Certains se spécialisent même dans divers troubles particuliers. Quoi qu’il en soit, si vous décidez d’entreprendre ce type de traitement, il faut être patient et surtout coopératif. Si vous n’y croyez pas ou que vous ne faites pas les ajustements nécessaires dans votre vie pour accompagner le traitement, vous n’en tirerez probablement pas beaucoup d’effets.

La médication

Lorsqu’il y a présence d’inflammation ou de douleur vive, plusieurs personnes se tournent vers les analgésiques en vente libre comme l’acétaminophène, l’ibuprofène ou le naproxène. Certaines crèmes antidouleur peuvent être utiles pour les douleurs musculaires, mais soyez bien conscients que leur action en surface est momentanée, peu importe ce qu’essaient de vous faire croire les annonces à la télévision. En cas de douleur sévère ou chronique, il est plutôt recommandé de consulter votre médecin, lequel peut prescrire des médicaments sur ordonnance. N’oubliez pas de vérifier avec votre médecin ou votre pharmacien les interactions possibles entre vos médicaments et certains en vente libre. Les personnes ayant des antécédents de diverses conditions médicales telles que les ulcères, les maladies rénales et les maladies du foie devraient d’ailleurs éviter certains médicaments. À moins d’une affection inflammatoire chronique (ex. : arthrite), l’objectif devrait être de calmer le mal et de passer à travers un épisode aigu, et non de devenir dépendant de vos « pilules ». Pour plus d’informations sur cette problématique, je vous suggère d’ailleurs mon article sur la « Mise en garde contre le bourrage de pilules ».

N’oubliez pas que si la douleur est intense et ne disparaît pas après quelques jours, même lorsque vous êtes au repos ou en position couchée, consultez un médecin. Il en est de même si vous avez une faiblesse ou des engourdissements dans les jambes, si vous avez du mal à vous tenir debout ou à marcher, car ce peuvent être des signes que vous avez un problème neurologique ou une autre condition médicale sous-jacente qui doit être traitée.

Les injections

Lorsque les thérapies et les médicaments ne font plus effet, votre médecin peut recommander des injections de médicaments stéroïdiens. Soyez toutefois prudents, car ces derniers sont très puissants et peuvent évidemment conduire à d’autres problématiques, surtout à long terme. C’est entre autres pourquoi les injections sont restreintes en nombre de permis. Assurez-vous que vous avez bel et bien fait tout ce que vous pouviez pour prendre en main votre condition avant d’accepter ce type de traitement qui représente un « pansement » plus qu’une solution. Vous devriez d’ailleurs continuer de travailler sur votre condition même si vous avez eu une injection.

L’opération chirurgicale

Les cas de chirurgie sont surtout réservés pour les conditions particulières comme l’hernie complète, la scoliose ou les accidents. Si vous avez passé sous le bistouri, la rééducation postopératoire et le retour aux activités quotidiennes par la prise en charge et la thérapie sont encore plus importants afin d’éviter les complications liées aux adhérences, aux rétractions musculaires et à la circulation. C’est là qu’un programme d’entraînement adapté devient une option de choix.

La physiothérapie

La physiothérapie est justement spécialisée dans les blessures et les troubles aigus, alors que l’utilisation d’adjuvants thérapeutiques et la mise sur pied d’un programme de réadaptation adapté devraient normalement vous aider à revenir à vos activités quotidiennes. Les traitements varient mais ne durent généralement qu’entre 1 et 3 mois. Une fois cette période passée, il sera temps pour vous de prendre les choses en main et d’entreprendre un programme de rééducation fonctionnelle à long terme, lequel devrait être dirigé par un kinésiologue.

L’entraînement

Comme je le disais dans mon dernier article, bouger va toujours vous aider, à condition de le faire correctement! L’entraînement n’est pas une chose à prendre à la légère. Il faut être conscient de ses besoins et de ses limites. Si vous souffrez d’une problématique chronique, il est encore plus important de rechercher l’expertise d’un professionnel de l’activité physique comme le kinésiologue. Ce dernier devrait être en mesure de vous guider dans l’exécution de vos exercices, en plus de vous donner des conseils pratiques applicables dans votre quotidien. Vous devez entre autres être conscientisé sur les techniques de levage et les exercices que vous ne devriez pas faire. Un programme de rééducation comprend généralement des exercices d’étirement pour les membres inférieurs, de gainage pour les abdominaux et de renforcement pour les muscles spinaux, la mobilité du bassin et la stabilité du dos étant les points clés. Si vous décidez de faire des exercices à la maison, je vous suggère le livre de référence Les exercices qui vous soignent aux Éditions de L’Homme.

L’ergonomie

Concevez votre espace de travail de sorte que vous n’avez pas à vous courber vers l’avant ou à prendre des positions contraignantes. Faites adapter votre environnement au besoin lorsque des services en ergonomie sont disponibles. Surveillez aussi votre posture et tenez-vous droit. L’effondrement augmente les contraintes mécaniques et la charge que doit supporter votre système vertébral. Soyez particulièrement conscient de votre posture si vous avez à soulever des objets.

Il n’y a aucun moyen sûr de prévenir les maux de dos, mais il y a des mesures que vous pouvez prendre pour réduire les risques. Maintenir un poids santé, faire de l’exercice régulièrement et utiliser votre bassin et vos jambes plutôt que votre dos pour vous pencher ne sont que quelques exemples. L’important, c’est que vous compreniez qu’il y a toujours quelque chose à faire et que vous pouvez toujours vous améliorer… si vous prenez la peine de vous impliquer au lieu d’attendre qu’un miracle vienne vous sauver.

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