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Un studio québécois dans l’eau chaude à la suite d’une censure!

Comprendre. Plutôt étrange de commencer un article de jeux vidéo avec ce verbe, non? C’est pourtant celui auquel j’ai pensé lorsque j’ai pris connaissance du scandale entourant la censure autour du jeu « Day One : Garry’s Incident ». En effet, au-delà du scandale proprement dit, on peut y voir des acteurs ayant avant tout pensé avec leurs émotions plutôt qu’avec leur tête.

Si vous ignorez à quel scandale je fais référence, rappelons brièvement les faits. À la suite de la parution de Day One : Gary’s Incident du studio québécois Wild Game Studios, une flopée de critiques acerbes sont dirigées envers le jeu. Parmi ces mauvais commentaires se trouvent ceux de Total Biscuit, un utilisateur se spécialisant dans la production de vidéos satiriques portant le nom « WTF is… ».

Or, les commentaires de Total Biscuit n’ont pas plu aux dirigeants de Wild Game Studios au point où ils ont porté plainte à YouTube pour que la vidéo soit retirée. Comme vous le savez peut-être, il ne faut pas beaucoup de plaintes pour qu’une vidéo soit supprimée de ce populaire service. Les têtes pensantes du développeur québécois ont gain de cause de sorte que la vidéo est retirée, ce qui motive Total Biscuit à produire une autre vidéo ayant pour sujet la censure dont il a fait l’objet. Vue plus de 1 200 000 fois, cette vidéo n’a pu qu’entacher la réputation déjà fragile de Wild Game Studios.

Effectivement, le studio n’en est pas à son premier incident (aucun jeu de mots avec le titre de son plus récent jeu ici!). L’hiver dernier, ayant démarré une campagne de financement Kickstarter dans le but de récolter 50 000 $, Wild Game Studios a vu son propre dirigeant donner des sous pour le projet. Si la pratique est légale, elle est douteuse d’un point de vue éthique.

Des questions ont aussi été soulevées quant à la provenance des donateurs puisque les dons ont été peu nombreux, ce qui n’a pas empêché la campagne de financement de récolter plus de 32 000 $. Certains y ont vu des employés du studio contribuer au financement du projet afin de démontrer que ce dernier générait de l’intérêt et, au final, pour stimuler les donations. Ce sont évidemment des spéculations, mais dans un monde où la moindre rumeur peut faire mal tant elle peut se propager à la vitesse grand V, l’éthique et la réputation de Wild Game Studios ont été entachées.

Le scandale derrière Day One est donc une autre tuile qui vient s’écraser sur la tête de Wild Game Studios. Si des tirs à bout portant ont été dirigés vers le studio, je vais plutôt faire preuve de compréhension et de nuance envers la réaction du studio. Celle-ci a été, pour le moins que l’on puisse dire, maladroite. Ça, je ne le nie pas. On peut clairement y voir le manque d’expérience du studio faisant en sorte qu’il n’a pas prévu les retombées du bâillon qu’il a apposé.

En même temps, je comprends comment et pourquoi le studio a pu en arriver là. Le marché du jeu vidéo est féroce et, lorsqu’on est petit, on cherche à faire notre place en faisant rayonner ses produits. Qui plus est, on investit encore plus de temps et de ressources sur nos projets puisqu’on n’a pas les ressources ni les effectifs de plus gros joueurs de l’industrie. Pourtant, il faut bien compétitionner avec eux. À cela, il faut ajouter les nombreux sacrifices demandés par la production d’un jeu, incluant des heures de sommeil perdues, une mauvaise alimentation pendant une certaine période, une vie sociale et familiale momentanément inexistante, etc. Tous ces facteurs combinés donnent droit à tout un melting pot pour réagir virulemment lorsque de mauvaises critiques sont prononcées à l’endroit d’un projet sur lequel on a beaucoup investi.

Cependant, comprendre ne veut pas dire approuver. Si je peux voir pourquoi le studio a ainsi réagi, je n’appuie aucunement sa façon d’avoir géré la situation. Tout comme ses dirigeants, les joueurs ont aussi manifesté leur mécontentement et ils ont le droit de le faire. Lorsqu’on lance un produit, il faut espérer de bons commentaires, mais aussi s’attendre à en recevoir des mauvais. Ce n’est pas facile et ça demande de la préparation pour bien les gérer, mais il faut tout de même l’accepter lorsqu’on met sur le marché un produit. Malheureusement, empêcher les gens de s’exprimer n’est pas la solution pour qu’on ne parle qu'en bien d'un produit, spécialement dans une société où la liberté d’expression est un droit acquis, protégé et utilisé.

Wild Game Studios peut-il se sortir de ce bourbier? Peut-être, mais il faudra qu’il redore son image très obscurcie par les récents événements. Cela ne se fera pas en lançant un bon jeu, mais bien en calmant la colère des joueurs. Déjà, en acceptant d’accorder des entrevues à divers médias en prenant soin de se préparer pour celles-ci à l’aide d’explications honnêtes et claires au lieu de demeurer dans le mutisme le plus total, ce serait une bonne chose.

Je laisse la chance au coureur et espère que Wild Game Studios saura remonter la pente, mais le studio ne pourra pas courir très longtemps avant qu'il ne se blesse gravement, voire fatalement sur les nombreux cailloux jonchant sa route!

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