Les gens dans la vingtaine et même dans la trentaine reconnaîtront facilement le phénomène dont je veux parler aujourd’hui. C’est un phénomène de plus en plus fréquent et qui amène souvent plus de problèmes que d'avantages. Les relations « on se voit » ou « on se fréquente » se trouvent à mi-chemin entre une vraie fréquentation amoureuse et un « fuckfriend ».
Un article dans la Rue89 avait d’ailleurs paru il y a quelque temps sur le sujet et celui-ci avait connu un certain succès sur les médias sociaux. Voilà qu’ArtdeSéduire.com réplique avec une offensive sur ce genre de relation, qu’on surnommera ici la relation « on se voit ». Je trouvais que c’était donc un moment idéal pour ajouter mon grain de sel sur le sujet.
On se voit pour faire quoi?
Ce que je qualifie d’une relation « on se voit » est quand deux personnes, qui ne sont pas particulièrement amies, se fréquentent afin d’avoir un partenaire pour les accompagner lors de sorties, baiser une fois de temps en temps et recevoir de l’affection, mais sans ne jamais s’investir émotionnellement et sans ne jamais vouloir construire quelque chose de concret avec l'autre personne. Celle-ci reste anonyme, n’est pas vraiment une partie intégrante de notre vie et on en est bien content ainsi.
Certains diront que c’est simplement un « fuckfriend » ou un « plan cul », mais non, ce n’est pas ça. Avec un « fuckfriend », c’est simple quand tu veux baiser. Ça peut être aussi banal qu’un coup de téléphone et hop, tu débarques chez l’autre et vous faites votre affaire. Avec un « on se voit », tu dois toujours travailler pour avoir cette potentielle baise. La finalité de la relation n’est pas de combler un besoin sexuel, surtout que bien des femmes l'utilisent pour recevoir de l’affection et non pour le sexe.
Alors c’est quoi la vraie finalité de ce genre de relation? On dirait que c’est pour combattre une peur d’être seul. La peur également de se tromper. Si on n’essaye rien, on ne risque pas d'avoir mal. Je ne m’attache pas, donc je n’aurai pas de douleur quand ce sera fini. C’est un fix temporaire avant de trouver la bonne personne. La première peine d’amour est encore douloureuse; on ne veut plus revivre ça. On ne sait plus ce qu’on veut dans la vie, ce qu’on recherche, alors on se met un pansement en attendant que ça guérisse; on fréquente quelqu’un.
Repousser l’inévitable questionnement
Ce type de relation ne mène à rien parce qu’en essayant toujours d’être avec quelqu’un, on s’empêche de s’apprivoiser soi-même, on refuse de se poser les vraies questions, lesquelles pourraient nous permettre de revivre une vraie relation un jour. En plus, ça fait juste du mal à un peu tout le monde : à soi parce qu’on retarde l’inévitable questionnement et à d’autres, qui eux, aimeraient peut-être construire quelque chose de plus sérieux un jour.
Une relation « on se voit », c’est une relation « c’est mieux que rien ». Il faut toutefois comprendre qu’on se donne vraiment beaucoup de mal pour pas grand-chose. Est-ce qu’on peut arrêter d’essayer de « ne pas être triste » et essayer plutôt « d’être heureux »? Demandez-vous pourquoi vous fréquentez une personne; si la seule réponse qui vous vient en tête c’est « que c’est ce que j’ai de mieux pour l’instant », vous la fréquentez pour les mauvaises raisons.
Je ne vous dis pas de tuer carrément ce type de relation (qui suis-je pour vouloir éliminer un phénomène social anyway?), mais plutôt de vous questionner à savoir si c’est vraiment ce que vous souhaitez. Ça vous évitera des heures de vaguebooking inutile!
