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Industrialisation au XIXe siècle : Le travail des enfants en usine

Les normes de santé et de sécurité au travail n’ont pas toujours été ce qu’elles sont maintenant. Elles sont les héritières de luttes des travailleurs au cours des deux derniers siècles afin d’améliorer leurs conditions de travail. En effet, la révolution industrielle a amené les industries à vouloir sans cesse augmenter leur productivité, et ce, sans aucun scrupule sur la façon d’y parvenir. C’est pourquoi on a vu des enfants d’âge primaire se tuer à l’ouvrage dans les usines au XIXe siècle! Comment cela a-t-il pu être toléré?

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Amélioration de la productivité

La révolution industrielle de la fin du XVIIIe et du début XIXe siècle a modifié les sociétés occidentales sur plus d’un plan : les propriétaires de grandes business, les boss de factory, ou usines, désireux de toujours empocher davantage de profits, ont confié les « petites jobs pas trop forçantes » aux femmes et aux enfants, laissant les hommes être plus productifs dans les travaux plus exigeants. Une autre raison qui explique la présence des enfants dans les usines, c’est la grande pauvreté qui régnait dans la population urbaine de l’époque. Les familles étaient nombreuses et le seul salaire du père, malgré des semaines de travail de 60-70 h, ne parvenait pas à payer toutes les dépenses du foyer. Les revenus des enfants étaient nécessaires et c’était la volonté des parents que les jeunes travaillent dans des conditions extrêmement difficiles. Dans ce temps-là, les enfants étaient perçus comme des biens économiques par les parents.

La vie d’un enfant d’usine

Les secteurs qui exploitaient le plus souvent le travail des enfants étaient le textile, les vêtements et le tabac. Les usines de textile et de vêtements se servaient d’enfants de 8-9 ans en raison de leur petite taille pour qu’ils se faufilent sous les machines. Les cigariers aussi avaient une main-d’œuvre bon marché d’enfants et faisaient rouler leurs cigares par ceux-ci, un travail parfait pour de petites mains et pas trop difficile physiquement. Par contre, les heures de travail étaient longues (10 à 12 heures par jour, 6 jours par semaine!), la sécurité physique inexistante, et les foremen n’hésitaient pas à « tapocher » les enfants quand le rendement n’y était pas. L’éducation de ces jeunes enfants demeurait aussi précaire, voire inexistante dans les familles d’ouvriers, la nécessité qu’ils avaient déjà à leur âge d’apporter de l’argent à la famille les empêchant d’aller à l’école. On se retrouvait alors dans un cercle vicieux de personnes analphabètes qui ne pouvaient trouver autre chose comme travail que le dur labeur en usine. C’était une forme d’esclavage économique

Enfant-ouvrier corrigé par son contremaître (ou foreman) au XIXe siècle.

Les lois sur le travail

Le travail des enfants dans les usines et les mines ne faisait heureusement pas l’unanimité, et dès 1870-1880, un mouvement de réformes sociales s’est enclenché dans le but d’améliorer la société canadienne et de rendre obligatoire l’école chez les enfants. Des lois furent mises en place à cet effet par les provinces, ce qui explique que les normes n’étaient pas les mêmes d’une province à l’autre. On a d’abord voulu limiter les heures de travail par semaine (moins de 60 h!) et finalement sortir totalement les enfants des milieux de travail à risque comme les usines et les mines. Il a fallu se battre pour sortir les enfants des usines et les faire entrer à l’école pendant plusieurs décennies encore, mais au moins, le cadre légal était là pour y arriver. Aujourd’hui, on peut dire que « mission est accomplie ». Malgré cela, encore aujourd’hui dans le monde, le travail des enfants et l’esclavage économique sont florissants dans les pays émergeants et dont nous achetons quantité de produits à bas prix. Une chance que c’est fait par des enfants, n’est-ce pas? On n’aurait pas les moyens de se les payer! Réfléchissez-y…

Liens :

www.thecanadianencyclopedia.com

www.ssjbmauricie.com

tnhistoire.tableau-noir.net

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