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Dossier criminel: Julie Schnecker, la mère tueuse qui vous glacera le sang

Bien honnêtement, je ne pensais pas faire une chronique sur Julie Schnecker. J'ignorais qui était cette femme et encore plus ce qu'elle avait fait. Or, c'est en me renseignant sur le crime qu'elle a commis alors qu'elle a refait surface dans les médias que je n'ai pu m'empêcher de rédiger une chronique à son sujet. Portrait d'une femme visiblement troublée ayant, dans sa folie, envoyé deux enfants dans l'au-delà.

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En apparence, rien ne laissait présager que Julie Schnecker allait commettre une atrocité. Complétant des études universitaires, elle fait la rencontre de Parker Schnecker en Allemagne au cours des années '80. Elle y travaillait en tant que linguiste russe tandis que Parker était colonel pour l'armée américaine. Le couple déménage dans la région de la Floride au cours des années '90. Ils se marient et ont deux enfants, Calyx et Beau.

Tout semble au beau fixe pour la famille Schnecker jusqu'en 2010, année au cours de laquelle Calyx rapporte qu'elle est victime de mauvais traitements de la part de sa mère. La police est contactée et Julie confirme avoir frappé sa fille une seule fois. Du côté de Calyx, elle mentionnera à un travailleur social de son école que sa mère l'a giflée après qu'elle soit revenue d'une pratique de cross-country. Les forces de l'ordre ne retiennent pas le signalement, aucune trace de violence physique n'étant visible sur le corps de la jeune fille même si cette dernière stipule que sa mère l'a frappée avec sa paume pendant une trentaine de secondes.

Le 28 janvier 2011, quelques mois à peine après que les policiers furent alertés pour la première fois, la mère de Julie téléphone au 911 puisqu'elle est incapable de rejoindre sa fille. Des patrouilleurs se rendent sur les lieux et font une découverte macabre. Le corps de Beau gît dans la voiture garée dans le garage tandis que Calyx est retrouvée morte dans sa chambre. Les deux enfants ont été tués à l'aide d'un pistolet de calibre .38 et recouverts de draps. Les policiers découvrent aussi le corps de Julie couvert de sang sur le portique arrière. Quant au père, il est à l'extérieur du pays depuis quelque temps.

Toujours vivante, la mère de famille est soignée et est automatiquement suspectée des homicides. Une note fut d'ailleurs retrouvée sur les lieux détaillant comment elle voulait tuer ses enfants puis se suicider. Cela ne prend pas de temps pour qu'elle confesse les deux infanticides. Les enquêteurs parviennent à recréer la scène, leur donnant froid dans le dos. Julie a abattu Beau de deux balles à la tête alors qu'elle le ramenait d'une pratique de soccer avant d'assassiner sa fille pendant qu'elle faisait ses devoirs sur son ordinateur. Le pistolet avait été acheté cinq jours avant la commission des meurtres.

Le 9 février 2011, Julie Schnecker est formellement accusée des meurtres prémédités de ses enfants. Elle plaide non coupable et ses avocats indiquent qu'ils invoqueront une défense de troubles mentaux. Le procureur de l'État mentionne qu'il demandera la peine de mort pour la meurtrière avant de se rétracter.

Il faudra finalement attendre le 28 avril 2014 avant que le procès de Schnecker ne débute, plusieurs demandes de remises ayant été effectuées afin de donner le temps aux partis d'examiner la preuve et de déposer des rapports d'experts.

Au cours du procès, d'effroyables détails sont révélés, notamment par rapport à ce qui s'est passé peu avant et tout de suite après les meurtres. En outre, il fut mentionné que Beau avait vu le fusil et qu'il avait eu une dispute avec sa mère pour que celle-ci le remette dans son sac à mains. Elle l'aurait tiré dans la bouche « parce qu'il argumentait et parlait trop ». Quant à Calyx, après qu'elle fut assassinée, Julie aurait tenté de la traîner sur le lit et de bouger les traits de son visage afin qu'elle sourie. On démontre également au jury des notes laissées par Julie, notamment en regard de la détresse qu'elle vivait et de son désir que « Dieu vienne les prendre ».

Le jury ne croit pas la défense de troubles mentaux de Schnecker et rend un verdict de culpabilité pour meurtres au premier degré. Le 15 mai 2014, elle est condamnée à deux peines de prison à vie consécutives à purger en même temps.

Julie Schnecker a récemment refait surface dans l'actualité. Celle que plusieurs surnomment « la mère démoniaque » a ébranlé le public lorsqu'elle a accordé une entrevue à la chaîne ABC dans laquelle elle n'a exprimé aucun remord par rapport à ses gestes. Pire, elle a affirmé « les avoir sauvés [ses enfants] ». Elle a poursuivi en déclarant qu'elle croyait que son fils était agressé sexuellement sans pouvoir dire qui était l'agresseur. Quant à sa fille, elle aurait voulu la sauver du viol et de la maladie mentale en la tuant. Toutefois, on sait que Julie voyait ses enfants comme des « grandes gueules » et qu'elle avait écrit dans son journal intime qu'après les avoir tirés dans la tête, elle a logé une autre balle dans leur bouche respective, comme s'il s'agissait d'une façon de les punir.

Ceci dit, avec les récents propos de la mère, on semble clairement être devant une femme ayant identifié sa propre souffrance à celle de ses enfants. Au cours de la même entrevue avec ABC, Julie Schenecker mentionne d'ailleurs avoir elle-même été violée « alors qu'elle était vierge », soulevant de ce fait pourquoi elle pensait que son fils était aussi agressé sexuellement et pourquoi elle craignait que sa fille soit éventuellement violée.

Bien souvent, dans les cas d'infanticides, le parent qui tue projette sa douleur sur sa progéniture. Si le parent est incapable de supporter cette douleur, il est convaincu que ses enfants ne doivent pas vivre dans un monde mauvais et qui pourrait potentiellement leur faire du mal. C'est ce qui explique pourquoi tant de parents qui ont tué mentionnent souvent avoir sauvé leurs enfants alors qu'en réalité, le ou les homicides ne sont qu'une expression et, donc, une extension de leurs propres souffrances.

Peut-être êtes-vous en colère après avoir lu cette histoire, mais celle-ci est infiniment triste parce que deux vies innocentes furent perdues par la folie d'une mère en grande souffrance. Elle est doublement triste lorsqu'on pense à ce père qui, pour le restant de ses jours, pleurera la perte de ceux qu'ils voyaient encore grandir sous ses yeux.

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