Critique BD : Un amour exemplaire
Avec Un amour exemplaire, paru chez Dargaud, l’écrivain français Daniel Pennac nous plonge dans ses souvenirs d’enfance en nous racontant l’histoire vraie d’un couple de retraités qui s’aimait d’un amour fou et qui avait un style de vie peu conventionnel. Pour l’occasion, Florence Cestac s’est occupé de l’aspect graphique de l’oeuvre. Un amour exemplaire…
Avec Un amour exemplaire, paru chez Dargaud, l’écrivain français Daniel Pennac nous plonge dans ses souvenirs d’enfance en nous racontant l’histoire vraie d’un couple de retraités qui s’aimait d’un amour fou et qui avait un style de vie peu conventionnel. Pour l’occasion, Florence Cestac s’est occupé de l’aspect graphique de l’oeuvre.
Un amour exemplaire a parfaitement sa place en 2015, là où tout va tellement vite, même l’amour! Il faut dire que Jean et Germaine, les protagonistes de l’histoire, n'ont rien du couple « standard » des oeuvres de fiction. Les deux sont moches et vieux. Lui, il est fainéant, et elle, elle rate toujours ses repas. Ils n’ont jamais eu d’enfants, alors qu’à l’époque où ils étaient jeunes, c’était très mal vu de ne pas en avoir. Malgré cela, leur couple a traversé les années, contrairement à bien d’autres.
Le jeune Pennac rencontre ce couple alors qu’il a peut-être 10 ans. Jean et Germaine habitaient à côté de sa grand-mère à la Colle-sur-Loup, en France, là où il passait une partie de ses vacances d’été. Alors que tout le voisinage parlait dans le dos de ce couple atypique, lui, a eu le courage d’aller au-delà des apparences. Ainsi, il leur rendait quotidiennement visite et a pu apprendre au fil des mois et des années à mieux les connaitre.
Comme lecteur, notre vision pour ce drôle de couple est, comme celui de Pennac enfant, appelé à progressivement changer à mesure que nous progressons dans notre lecture. Au début, nous nous fions seulement aux apparences et disons que le dessin « gros nez » de Cestac, même si elle avoue elle-même avoir exceptionnellement dérogé de son style, le pif « pomme au four », ne nous aide pas vraiment à tomber amoureux des personnages. Nous les trouvons franchement peu attirants. Nous les jugeons, comme ils devaient être jugés à leur époque. Cependant, après quelques pages, c’est le coup de foudre!
On le dit souvent, il ne faut pas se fier aux apparences, et c’est ce qui se produit rapidement, lorsque le masque de personnages « moches et insignifiants » tombe. Tout comme Daniel, nous tombons littéralement amoureux de ces personnages et de leur superbe beauté intérieure.
Honnêtement, ce couple par son authenticité et sa joie de vivre, pourrait apprendre plus d’une chose à bien des couples. Quand on pense à un « Amour exemplaire », on n’aurait pas en tête ce couple « spécial », mais honnêtement, on ne pourrait trouver un meilleur exemple pour représenter ce concept!
On ne penserait peut-être pas en premier à Cestac pour dessiner une oeuvre comme celle-ci. Cependant, il faut vraiment lire la bande dessinée jusqu’au bout pour comprendre que Pennac n’aurait pas pu trouver meilleure dessinatrice pour raconter son histoire. Son dessin, qui ne se prend jamais au sérieux, tout comme ses protagonistes, apporte légèreté et nuance au scénario.
Verdict
Avec Un amour exemplaire, Daniel Pennac et Florence Cestac signent une histoire d’amour atypique, mais des plus émouvante. Une magnifique leçon sur l’amour, à l’heure où les couples heureux qui restent ensemble jusqu’à leur mort semblent appartenir à une autre époque…
Un amour exemplaire
Daniel Pennac (scénario) et Florence Cestac (dessin)
Dargaud
58 pages
Cote : 4,5 étoiles sur 5.