Test du jeu Halo 5: Guardians – En attendant Halo 6

Bizarrement, je n'ai jamais tant accroché à la série Halo. J'ai joué aux jeux, je comprends pourquoi la franchise a récolté tant de succès au fil des ans, mais je n'ai jamais trouvé qu'il s'agissait d'une série si exceptionnelle. Malgré tout, le vent d'engouement m'a fouetté le visage de sorte que j'attendais grandement Halo 5: Guardians, une attente qui n'en aura pas valu la peine sur tous les points.

Master Chief, Locke et leur histoire compliquée

Halo 5: Guardians, c'est l'histoire du Spartan Locke traquant sans relâche le légendaire Spartan 117 Master Chief. Ce dernier n'a pas respecté les ordres de ses supérieurs et Locke est désormais charger de le ramener en vie afin qu'il réponde de ses actes. Avec leur équipe d'élite respective, l'histoire de Halo 5 vous amènera à voir les deux côtés de ce conflit à travers les yeux de Locke puis ceux de Master Chief, les personnages centraux de l'histoire se partageant les chapitres l'un à la suite de l'autre.

Voici donc l'histoire pour la première moitié du jeu. Alors que le marketing de Halo 5 fut centré autour du conflit entre Locke et Master Chief, le scénario bascule assez vite sur une pente dans laquelle les deux personnages seront forcés de s'entraider. En effet, une nouvelle menace de même que la présence inattendue d'une certaine Cortana forceront les Spartan à laisser leur combat de côté pour se charger de ceux qui pourraient bien détruire l'univers.

Qu'est-ce que cela donne en bout de ligne ? Malheureusement, un scénario aux proportions épiques devenant chaotique. L'histoire de Halo 5 est intéressante, mais emprunte trop de trajectoires pour conserver notre intérêt sur les éléments faisant sa force. On sait que 343 Industries débute une nouvelle trilogie avec ce nouveau volet et il on devra surveiller les deux prochains Halo afin de voir comment la trame scénaristique sera développée en fonction des éléments mêlés présentés dans Halo 5. Ceci dit, la finale du jeu est grandiose et met définitivement la table pour le prochain chapitre !

Des ambitions artistiques de haut niveau !

Côté présentation, 343 Industries n'a pas lésiné sur les moyens. Ce ne sont pas seulement les cinématiques qui sont magnifiques, mais aussi tout l'enrobage du jeu. Les niveaux sont gorgés de détails, de superbes effets de particules à des animations impeccables en passant par de splendides reflets sur les surfaces aqueuses. Le tout roule à une fluidité constante pour laquelle on a, malheureusement, dû sacrifier tous les modes coopératifs locaux. Le tout est encore supporté par un excellent travail d'acteurs et une bande sonore orchestrale donnant une fois de plus ce sentiment de grandiosité propre à la série Halo.

Une campagne solo décevante

Si vous pensez acheter Halo 5 pour son mode solo, honnêtement, je vous dirais de passer votre chemin. En fait, du côté positif, la campagne du jeu propose des cinématiques de grande qualité tout comme des niveaux remplis d'action. Avec Locke, on a droit à des missions dans des décors extérieurs tandis qu'avec Master Chief, ce sont plutôt des objectifs dans des environnements intérieurs qui sont offerts. Peu importe votre personnage, vous aurez droit à une orgie de fusillades qu'aimeront les fans de jeux de tir à la première personne.

Par ailleurs, on a ajouté quelques nouvelles techniques de mêlée. Ainsi, votre personnage ne fera pas que tirer, il pourra aussi se propulser à l'aide de son jetpack, fracasser le sol s'il a pris assez de hauteur ou courir et donner de puissants coups d'épaule. Cette dernière technique ne sert pas seulement à éliminer des adversaires, mais aussi à fracasser des barricades. L'effet de ces coups est très réussi tant on sent leur lourdeur de même que leur puissance. C'est un bel ajout qui restera sans contredit pour le futur de la série.

Alors, pourquoi le mode solo est-il inintéressant en bout de ligne ? Tout simplement parce qu'en plus d'une histoire mélangeante, les niveaux sont quelconque. Les missions de Halo 5 sont de grands couloirs dans lesquels on vous fait miroiter une idée de grandeur. Ainsi, vous partirez toujours d'un point A pour atteindre un point B en massacrant tout sur votre chemin et en changeant constamment d'arme (parce que oui, les ennemis pourront en encaisser, des balles !). Il n'y a rien de plus qui ait été ajouté en terme d'innovations et les objets à trouver retiendront peu votre attention exception faite des fameux crânes. Encore une fois, en récoltant ces derniers, vous pourrez recommencer une partie et appliquer des paramètres qui changeront le jeu, ce qui demeure encore intéressant. Outre cela, disons que les logs militaires cachés dans les missions sont aussi divertissants que d'entendre pour une énième fois la blague d'un vieux oncle saoul à Noël.

Contrôles de véhicules problématiques et bête intelligence artificielle

Les contrôles de véhicules sont également particuliers, à l'image des autres Halo d'ailleurs. Pour les véhicules terriens, il n'y a pas vraiment de problème, même qu'ils offrent de belles possibilités coopératives. L'immense tank Scorpion permet notamment à un joueur de conduire et à d'autres d'embarquer pour tirer des ennemis. Or, les véhicules extra-terrestres se conduisent atrocement, surtout le fameux Banshee. Les habitués de Halo ne seront pas surpris, mais les nouveaux venus sacreront en tentant de contrôler ce véhicule, surtout dans l'une des missions de Master Chief lorsqu'on se retrouve à piloter un Banshee dans un hangar. Attendez-vous à en frapper, des murs !

L'intelligence artificielle souffre aussi de lacunes et vous le verrez particulièrement en jouant seul. Les ennemis ne sont pas particulièrement brillants, mais dans les difficultés plus avancées, vous constaterez que le défi est colossal. Pour les vétérans, le mode Légendaire est très corsé, soyez avertis !

Non, c'est plutôt du côté de l'intelligence artificielle alliée que vous verrez les faiblesses de celle-ci. Le jeu étant axé sur les escouades de Locke et Master Chief, vous partagerez les missions avec trois alliés. Si vous y jouez avec des amis en ligne (aucun mode sur écran divisé n'étant proposé pour conserver la fluidité de l'action), pas de problème, mais si vous jouez seul, attendez-vous à ce que vos comparses foncent tête première dans une armée d'ennemis comme des imbéciles. J'ai d'ailleurs vu un compatriote aller directement devant un gigantesque ennemi pour tenter de le tuer avec son minuscule fusil, ayant évidemment causé sa mort pathétiquement.

D'ailleurs, parlant de mort, le soi-disant décès d'un allié est un élément étrange dans Halo 5. Lorsqu'un soldat tombera au combat, vous aurez quelques secondes pour venir le soigner, idem pour vous. Or, alors qu'on a un sentiment d'urgence pour secourir quiconque tombe sous les balles ennemies et qu'on panique lorsqu'un allié n'a pu être sauvé à temps, quelle n'est pas la surprise de voir que celui qu'on croyait parti à tout jamais peut revenir à la vie comme par magie après une ou deux minutes. Cela évite de voir des personnages de l'histoire disparaître ou encore de se retrouver seul face à des hordes d'ennemis, mais ça n'en demeure pas moins étrange à voir.

Le multijoueur, raison d'acheter ce jeu !

Malgré un mode solo décevant, Halo 5: Guardians vaut quand même la peine d'être acheté si vous comptez y jouer en ligne. En effet, en plus de son mode coopératif, le jeu propose un bel amalgame de niveaux et de modes multijoueur qui combleront sans aucun doute les fans de la série, voire les amateurs de jeux de tir à la première personne en général. Encore une fois, du côté des menus et options, 343 Industries a effectué un travail de maître afin que nous puissions jouer facilement sans se casser la tête pour créer/joindre une partie ou encore pour consulter des statistiques.

Or, en multijoueur, c'est surtout le mode Warzone qui brille. En plus de modes compétitifs classiques comme les combats entre joueurs ou entre équipes, le capture de bases, etc., les développeurs ont inclus le nouveau mode Warzone qui propulse l'action multijoueur de la série à un autre niveau. Dans ce mode, deux équipes de douze joueurs chacune doivent s'affronter et faire face à des dangers du mode solo. Ainsi, non seulement devrez-vous craindre les joueurs adverses, mais vous devrez aussi vous méfier de dangers comme des ennemis ou encore des boss qui peupleront les niveaux de ce mode. À lui seul, ce dernier vous accaparera pour des dizaines d'heures tant il est plaisant. On attendait avec impatience ce mode puisqu'il était très prometteur et les promesses furent remplies !

Devriez-vous y jouer ?

Pas facile d'évaluer un jeu comme Halo 5: Guardians. Autant il peut plaire à certains, autant il peut s'avérer être une déception pour d'autres. Cependant, au risque de m'attirer les foudres de certains, je crois qu'il faut s'intéresser à ce jeu pour son multijoueur en voyant sa campagne solo comme un boni. Jouer seul n'est pas ennuyant, mais c'est simplement une expérience générique qu'on a l'impression d'avoir vu et revu dans d'autres jeux du même genre. Le prochain Halo sera sans nul doute encore très attendu, mais peut-être que les attentes à son endroit seront plus modérées par certains, moi le premier.

Ce que vous aimerez:

– Le nouveau mode multijoueur Warzone 12 contre 12

– Les qualités artistiques de haut niveau

– Le degré d'action soutenu à travers tout le jeu

Ce que vous n'aimerez pas:

– La campagne solo peu originale

– L'histoire confuse

– La recherche constante de munitions contre des ennemis un peu trop coriaces

Note: 8 sur 10

Vous avez aimé cet article ? Consultez celui-ci:

« Halo: The Master Chief Collection » – Le retour du roi