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Tu n’as rien à craindre de moi: le couple vu par Joann Sfar

En couple, les premières semaines sont souvent qualifiées de « lune de miel », car tout semble magique. On ne voit pas les défauts de l’autre et l’autre ne voit que nos qualités. C’est ce moment d’une rare intensité que Joann Sfar (« Le Chat du rabbin », « Donjon ») explore dans son nouvel album « Tu n’as rien à craindre de moi » publié chez Rue de Sèvres.

Mais ne vous attendez pas à lire une histoire d’amour cucul ou larmoyante. Fidèle à son habitude, l’auteur français saupoudre son œuvre de questions philosophiques et religieuses. Il est notamment question des juifs et des liens qu’ils entretiennent avec les pratiquants d’autres religions.

Le sexe est également une autre partie importante du récit. Les scènes d’érotisme et de sexualité brute abondent. Ils occupent même autant de place que les séquences de dialogues plus « traditionnels ».

Le personnage principal ne se gêne pas ainsi pour faire l’amour dans tous les sens et n’importe où avec sa copine Mireille Darc. L’album rend d’ailleurs en partie hommage à l’actrice française du même nom. Elle y fait même une apparition.

Entre les scènes osées, nous retrouvons des échanges riches entre les amants. Ils passent par les phases habituelles que vivent les jeunes couples : amour, remise en question, jalousie, etc. Dans leur cas, leurs échanges n’ont cependant rien d’habituel, car ils sont d’un niveau intellectuel beaucoup plus élevé que la moyenne. Après tout, qui parlerait de l’identité juive et des grands peintres entre deux ébats sexuels?

Je vous le dis en toute sincérité : si vous n’avez jamais lu un album de Sfar, attendez-vous à être légèrement dépaysé. Le dessin, par exemple, est assez chargé (sans pour autant être dénué de qualités). Les personnages se fondent parfois dans le décor, ce qui donne un effet presque mystique à l’ensemble. Le scénario, de son côté, ne suit pas une belle ligne linéaire. Le bédéiste n’hésite pas à sauter dans le temps et « oublie » généralement de prévenir le lecteur, lequel cherche constamment ses repères.

Une fois que vous aurez apprivoisé le style particulier de Sfar – ça vous prendra peut-être le tiers des 104 pages – vous y découvrirez un monde majestueux, voire onirique. Il est certes impossible de saisir toute son étendue après une première lecture. Comme une œuvre de Platon ou de Rousseau, il faudra sûrement une deuxième, voire une troisième lecture attentive pour comprendre où veut aller l'auteur. C'est donc un album qui ne s'adresse pas aux gens pressés.

Verdict

C’est vrai. Tu n’as rien à craindre de moi n’est probablement pas le livre le plus accessible de Joann Sfar. Peut-être que vous aurez même envie d’abandonner en cours de route. Ce serait toutefois une grave erreur. C’est vraiment en le parcourant dans son ensemble qu’on peut saisir toute sa formidable puissance. Bref, voilà une bande dessinée qui n’a pas peur de sortir des sentiers battus pour parler d’un sujet vieux comme le monde : l’amour.

Tu n’as rien à craindre de moi

Joann Sfar

104 pages

Rue de Sèvres

Cote : 3,5 étoiles sur 5.

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