Test du jeu Gears of War 4 – Un nouveau départ !

Imaginez que vous soyez à la tête d'un tout nouveau studio et que votre premier contrat soit le développement d'un nouveau Gears of War. Pire, on vous dit que ce jeu devra être un nouveau point de départ pour la franchise. Moyen mandat, n'est-ce pas ? C'est pourtant le défi qu'a dû relever le studio canadien The Coalition lorsque Microsoft lui a donné le contrat de développement de Gears of War 4. Dieu merci, la confiance de la compagnie fut bien placée dans ce nouveau développeur !

Disponible sur: Xbox One, PC (compatible avec le programme Play Anywhere)

L'arrivée du fils prodige

Après un long (et plutôt banal) prologue expliquant quelles horreurs l'humanité a dû faire face contre les Locusts, Gears of War 4 nous plonge dans la peau de JD Fénix, le fils de nul autre que le célèbre Marcus Fénix. Charismatique et n'obéissant qu'à lui-même, JD mène un petit groupe de rebelles contre les forces armées robotiques du gouvernement, le tout dans le but d'aider ceux étant oppressés en cachette par les personnes à la tête du pays. Or, alors qu'on croit que Gears of War 4 nous opposerait à des robots plutôt qu'à d'horribles créatures, le passé viendra rapidement hanter JD et ses compatriotes.

Évidemment, je ne veux pas vous gâcher le scénario et, donc, je m'arrêterai ici au niveau de l'histoire. Cependant, The Coalition a réussi à forger une solide trame narrative mettant de l'avant des personnages attachants qui pourront supporter le futur de la série Gears of War. JD est particulièrement efficace comme protagoniste, étant aussi dur à cuire que son père tout en ayant la réplique facile à quiconque ose l'opposer. De plus, les personnages sont moins caricaturaux que dans les autres Gears of War. Alors que ces derniers mettaient en scène des montagnes de muscles puant le machisme, Gears of War 4 offre plutôt des personnages tantôt sérieux et tantôt humoristiques. L'ambiance est donc un peu moins lourde et l'attachement envers les héros plus facile.

En revanche, l'histoire n'est pas toujours égale en terme de qualité. Certains passages sont plus réussis que d'autres et quelques séquences m'ont laissé de glace. Par exemple, l'un des chapitres du début du jeu transforme Gears of War en un jeu de défense (tower defense). Vous pourrez donc construire des tourelles ou encore des pièges pour affronter des vagues d'ennemis. Honnêtement, j'ai rapidement ignoré ce que je pouvais construire pour me concentrer à éliminer moi-même les adversaires qui assaillaient mon groupe. Il arrive qu'on retrouve ce genre de séquence ne se mélangeant pas si bien que cela à Gears of War, du moins lorsqu'on joue en solo.

Globalement peu original

Je vous le dis tout de suite: Gears of War 4 ne représente pas une grande évolution par rapport aux autres opus de la saga. En fait, The Coalition a apporté quelques modifications à la jouabilité, mais grosso modo, c'est du bon vieux Gears of War avec des corridors remplis d'ennemis au sein desquels on doit affronter une vague d'adversaires avant d'avancer et de massacrer la suivante. Le système de rechargement des armes est le même que par le passé, les mouvements des personnages sont toujours aussi lourds, la violence est omniprésente et on doit encore vider nos chargeurs d'armes pesantes pour tuer nos adversaires tout en prenant soin de se dissimuler derrière des obstacles afin de se protéger des tirs ennemis, bien que l'on puisse désormais détruire certains obstacles à force de leur tirer dessus.

Bref, on se retrouve en terrain connu et ceux aimant Gears of War aimeront ce tout nouveau jeu de la série. Néanmoins, même s'il y a de l'action à profusion et que le style de jeu proposé fonctionne toujours aussi bien, certaines mécaniques sont, à mon sens, dépassées. Ainsi, le système de couverture présent au sein d'autres jeux surpasse celui de Gears of War en étant plus fluide. Les actions que l'on pose dans Gears of War 4 sont simples, mais leur fluidité n'est pas aussi élevée qu'au sein d'autres jeux, spécialement lorsqu'on est à couvert et qu'on veut courir pour se cacher derrière un autre obstacle ou tourner un coin. À cet effet, un jeu comme The Division a récemment fait beaucoup mieux.

De nouvelles armes et techniques donnant droit à tout un flot d'action !

Ceci dit, Gears of War 4 présente quand même une belle variété d'ennemis et d'armes, vous forçant donc à vous adapter en permanence à ce que vous affrontez. Ainsi, alors que certains ennemis ne seront que de la chair (ou du métal) à canon, d'autres seront plus résistants aux balles, auront des boucliers ou bien viendront carrément vous exploser dans la figure dans un ultime attentat suicide. Pour les décimer, vous pourrez notamment vous équiper de grosses armes à courte ou longue distance, l'une de mes préférées étant l'Overkill, un immense shotgun à la puissance dévastatrice dans des endroits clos.

The Coalition a aussi ajouté quelques nouvelles techniques à employer et qui s'avèrent efficaces lorsque bien utilisées. Par exemple, vous pourrez maintenant planter des grenades et vous en servir comme mines, ce qui est utile lorsqu'on affronte des marées d'ennemis. De nouvelles techniques d'exécution peuvent aussi être actionnées, dont le Vault Kick qui permet d'empoigner silencieusement un adversaire lorsqu'on est à couvert pour le rendre vulnérable ou pour l'exécuter à la scie mécanique ou bien au couteau.

Perdez votre vie en multijoueur !

Bien entendu, difficile de parler de Gears of War sans aborder le multijoueur. En plus de la campagne principale pouvant se jouer seul ou en coop avec des amis, le jeu propose une variété de modes multijoueur en ligne dans des parties classées ou non. En revanche, aucun mode multijoueur local n'est proposé. Donc, pas de rassemblements Gears of War 4 dans votre salon à prévoir !

Au total, huit modes multijoueur sont offerts et, à l'image des autres Gears of War, chacun donne droit à un immense niveau de plaisir et de violence. Parmi eux, vous retrouverez les classiques King of the Hill et Team Deathmatch, qui n'ont pas besoin d'explications. Warzone oppose deux équipes à travers plusieurs rondes, chaque joueur n'ayant qu'une seule vie. Arms Race est semblable à Team Deathmatch, mais oblige les joueurs à tuer trois adversaires avec chaque arme jusqu'à ce que toutes les armes aient été utilisées ! Enfin, Guardian a un joueur dans chaque équipe permettant de faire revivre ses coéquipiers (son élimination est donc primordiale) tandis que Dodgeball utilise votre nombre de meurtres afin de déterminer si vos coéquipiers peuvent être ressuscités.

Globalement, la dizaine de cartes du jeu sont bien conçues. Les points de résurrection sont bien disposés et les niveaux sont de bonne taille afin d'exploiter le style de Gears of War. Elles ne sont donc ni trop grosses pour éviter de courir inutilement trop longtemps ni trop petites pour générer des combats trop rapides. À noter que vous pourrez désormais utiliser un radar afin de visualiser votre position ainsi que celle de vos coéquipiers, ce qui est utile pour élaborer des stratégies et piéger vos adversaires. Les mêmes techniques que dans la campagne peuvent aussi être utilisées, notamment le Vault Kick qui permet de sortir un adversaire de sa couverture. En revanche, je ne sais pas à quel point ces techniques seront utilisées à long terme dans un jeu aussi rapide et intense.

Le mode Horde de l'avenir

Le mode Horde effectue lui aussi un retour et fut simplement rebaptisé Horde 3.0. Ce sera sans aucun doute l'un des modes multijoueur les plus populaires de Gears of War 4 aussi longtemps que la communauté jouera au jeu tant il est bien conçu.

Si vous ne savez pas ce qu'est le mode Horde de Gears of War, il s'agit grosso modo d'un mode de survie dans lequel vous devez affronter jusqu'à 50 vagues d'ennemis de plus en plus coriaces avec vos coéquipiers. Or, dans Gears of War 4, on a amélioré l'intelligence artificielle sur de nombreuses facettes. En outre, les ennemis peuvent utiliser les techniques comme le Vault Kick pour vous sortir de votre couverture. Dans les vagues les plus difficiles, la variété d'ennemis est extrêmement dangereuse de sorte que vous ferez face à des adversaires très coriaces mélangeant à la fois de simples ennemis et des boss.

Un autre nouvel élément du mode Horde est le Fabricator, aussi présent dans la campagne principale. En récoltant l'énergie laissée par les ennemis vaincus et en la ramenant au Fabricator, vous pourrez concevoir des moyens de défense pour vous aider face à la prochaine vague d'ennemis. Si cet élément de tower defense évoqué plus haut s'intègre plus ou moins bien dans la campagne, c'est un bel élément stratégique inclus en multijoueur que vous devrez inévitablement exploiter pour espérer survivre.

D'ailleurs, en parlant de survie, le jeu propose une variété de classes pour les personnages, certaines plus utiles que d'autres. Si tous veulent être des soldats, le mode Horde fut pensé pour que certains acceptent des rôles en apparence mineurs, mais revêtant une grande importance. Ainsi, l'ingénieur devra rester en recul, mais pourra réparer et améliorer le Fabricator tandis que l'éclaireur aura des bonis pour l'énergie qu'il récoltera et ramènera au Fabricator. Il n'est pas nécessaire d'avoir des coéquipiers de toutes les classes pour affronter le mode Horde, mais une bonne balance entre les classes haussera vos chances de succès.

Par ailleurs, la portion multijoueur utilise des paquets de cartes pour améliorer les caractéristiques de vos personnages, une mode depuis un certain temps dans les jeux multijoueur. En utilisant la monnaie récoltée dans le mode Horde ainsi que dans les parties classées, vous pourrez acheter des cartes pouvant notamment améliorer certaines armes, la classe de votre personnage, etc.

Vous pourrez aussi débloquer des options de personnalisation afin de concevoir un personnage et des armes à votre image. D'ailleurs, il est possible d'apposer des apparences assez psychédéliques merci sur les armes, donnant parfois l'impression d'avoir consommé du LSD lorsqu'on les regarde ! Les cartes dupliquées serviront quant à elles à améliorer vos cartes existantes afin de les rendre plus puissantes. Même si je ne suis pas un adepte de cette mode "paquets de cartes", j'avoue que cette option de Gears of War 4 est bien intégrée et qu'elle ajoute un élément de plaisir stratégique à l'ensemble.

En terminant, juste vous dire que la compétition est extrêmement relevée en multijoueur. Il y a des adeptes de Gears of War de longue date en ligne et préparez-vous à faire face à toute une adversité. Pour les néophytes, ce pourrait être fort décourageant !

Devriez-vous y jouer ?

Gears of War 4 n'est peut-être pas une grande évolution dans la saga Gears of War, mais ça n'en demeure pas moins un excellent jeu. The Coalition a repris les meilleurs éléments des précédents jeux tout en apportant différentes améliorations pour rendre l'expérience aussi violente que divertissante. Il y a bien quelques accrocs ici et là, mais pour les amateurs de Gears of War, c'est un achat les yeux fermés laissant entrevoir un futur prometteur pour la nouvelle direction que prend la série !

Ce que vous aimerez:

– Le retour d'un style Gears of War classique et aussi fonctionnel que par le passé

– L'action omniprésente

– Les modes multijoueur (particulièrement le mode Horde 3.0) et leurs options

Ce que vous n'aimerez pas:

– Globalement, un certain manque d'originalité

– Certaines portions de la campagne

– Les items à amasser totalement inutiles de la campagne

Note: 8,5 sur 10

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