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Main d’œuvre : le quotidien des mineurs brillamment mis en scène

Alors que le Plan Nord a fait beaucoup parler de lui dans les derniers mois, on oublie qu’au siècle dernier, des centaines, voire des milliers de Québécois sont allés travailler dans les mines du Nord. Déjà, à l’époque, il s’agissait d’emplois bien rémunérés. Mais le coût humain y était aussi très élevé. On dénombrait souvent des accidents, alors que beaucoup vieillissaient prématurément et développaient des maladies professionnelles. C’est en s’inspirant librement d’entrevues réalisées avec son père, un mineur à Uranium City de 1978 à 1980, qu’Ariane Dénommé a eu l’idée de concevoir une bande dessinée racontant le quotidien des mineurs du Nord à la fin des années 1970. « Main d’œuvre » a été publié cet automne chez La mauvaise tête.

Daniel est mineur dans le Nord. Il travaille sous terre pendant 100 jours, puis a droit à deux semaines de congé. Le travail est dur, mais les payes sont bonnes. Que demander de mieux, surtout quand on est jeune?

Un jour, il fait la connaissance de Carole, la sœur d’un de ses amis. Les deux tombent rapidement amoureux. Mais leur lune de miel est de courte durée, alors que Daniel doit retourner dans le Nord sortir de la roche… pendant un autre 100 jours!

Cette rencontre remettra toutefois en question ses plans d’avenir. Sera-t-il capable de faire cet emploi toute sa vie? En discutant avec des mineurs plus âgés, ces derniers lui apprennent que la conciliation travail-famille est quasiment impossible quand on est mineur. Un jour ou l’autre, c’est la femme ou l’homme qui part.

Daniel luttera contre son destin et tentera de se trouver autre chose. Mais les emplois aussi payants sont très rares quand on n’est pas qualifiés… Est-il condamné à passer toute sa vie sous terre?

Bien qu’il s’agisse d’une fiction, Main d’œuvre est tellement bien mis en scène que nous avons le sentiment de lire un documentaire. Que ce soit avec ses personnages simples ou encore ses dialogues où le franc-parler est roi, l’album nous donne l’impression de (re)vivre cette époque.

Quand Daniel travaille dans la mine, c’est comme si nous travaillions avec lui. Quand il s’ennuie de sa tendre moitié, nous aussi nous nous ennuyons de la nôtre. Bref, c’est comme si les crayons d’Ariane Dénommé avaient le pouvoir de nous téléporter à cette époque.  

Cela dit, l’auteure ne cherche jamais non plus à épater inutilement la galerie avec son dessin. En même temps, sa modestie artistique ne cache aucune lacune au plan graphique. Bien au contraire. En y regardant de plus près, son dessin regorge de détails. Habile dessinatrice, elle maitrise particulièrement bien les perspectives et les codes du 9e art.

Les scènes se déroulant dans la mine sont, par exemple, un vrai petit bijou. Même si son dessin est exempt de couleur, la bédéiste parvient à donner de la subtilité et de la profondeur à un environnement pourtant peu attrayant. Sérieusement, on n’aurait pas pu souhaiter un meilleur dessin pour donner vie à cette histoire.

Verdict

Avec Main d’œuvre, les éditions de La mauvaise tête publient l’un de leurs meilleurs albums des dernières années. Un livre, rempli de finesse et d’humanité, magnifiquement illustré par une talentueuse bédéiste.   

Main d’œuvre

Ariane Dénommé

144 pages

La mauvaise tête

Cote : 4,5 étoiles sur 5

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