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Critique cinéma : « The Reluctant Fundamentalist » avec Kiefer Sutherland

Les attentats du 11 septembre ont déjà inspiré le monde du cinéma comme « World Trade Center » de Oliver Stone. Mais il faut avouer que bien peu de longs métrages ont abordé le thème de la xénophobie ou des conséquences de ces événements sur les immigrants. C'est ce que nous propose la réalisatrice indienne Mira Nair dans « The Reluctant Fundamentalist », une adaptation du roman éponyme de Mohsin Hamide.

Le rêve américain
 
L’action commence en 2001. Changez (Riz Ahmed) est un Pakistanais qui a étudié à Princeton. Il vient de décrocher un emploi dans une boîte de Wall Street. Très doué, il devient en un rien de temps, avec l’aide de son mentor Jim (Kiefer Sutherland), le plus jeune associé de la boîte.
 
Il n’a pas seulement du succès au travail. Sa vie sentimentale se porte également très bien. Il vit, en effet, une relation avec la photographe et artiste Erica (Kate Hudson). Pour plusieurs, il est l’incarnation même du rêve américain. Puis, viennent les terribles attentats du 11 septembre. À cause de sa nationalité, le jeune homme se fait constamment prendre pour un terroriste. Comment va-t-il réagir face à tout cela?
 
Raconté à la manière de retours en arrière
 
Mira Nair a décidé de raconter le récit à la manière de retours en arrière. En fait, initialement, l’histoire se déroule en 2011, à Lahore. Le film commence par nous montrer l’enlèvement d’un professeur américain. Cet événement n’est qu’un prétexte pour que Changez se confie au journaliste américain Bobby (Liev Schreiber).
 
Un peu comme dans une entrevue, on va découvrir l’histoire de ce jeune Pakistanais. Cependant, les scènes entre les deux hommes sont assez peu nombreuses et plutôt courtes. Elles ne servent souvent qu’à faire le lien entre deux chapitres de la vie de Changez.
 
On sent tout de même que la réalisatrice a voulu donner une certaine substance à ces dernières. Il est vrai qu’elles sont assez courtes, mais elles ont le mérite de faire monter, peu à peu, la tension. Il faudra attendre la fin du film pour bien saisir toute leur importance.
 
Néanmoins, je dois avouer qu’à certains moments, on comprend plus ou moins l’importance qu’ont certains retours en arrière sur la progression de l’histoire principale (celle se déroulant à Lahore). Les deux histoires sont intéressantes, mais il arrive parfois qu’on ait de la difficulté à faire le lien entre les deux.
 
Mais attention! Précisons quand même que The Reluctant Fundamentalist n’est pas un film à suspense. C’est avant tout un drame.
 
La paranoïa xénophobe
 
The Reluctant Fundamentalist ne se veut pas une œuvre qui souhaite uniquement dénoncer la vague de xénophobie qui a déferlé sur l’Occident après les attentats du 11 septembre. À bien y penser, les scènes où Changez se fait injustement attaquer par les autorités ou la population sont assez peu nombreuses. Par contre, elles sont suffisantes pour nous démontrer le climat tendu qui régnait à New York au lendemain de cet événement tragique et provoquer un sentiment de dégoût pour les agresseurs du Pakistanais.
 
En fait, ce long métrage est plutôt un récit sur la recherche de l’identité et de l’immigration. Changez croit se connaître. Pour lui, la clé du succès se trouve au pays de l’oncle Sam. Même s’il a tout ce qu’il désire, il va peu à peu se rendre compte qu’il est peut-être mieux chez lui.
 
L’évolution psychologique (mais également physique) du personnage est bien présentée. Elle se fait en douceur et demeure vraisemblable. Riz Ahmed est d’ailleurs excellent dans le rôle-titre. Son jeu est honnête et crédible.
 
Du point de vue sonore, c’est assez varié et je pense que la musique rend bien hommage à la culture de cette région du monde. Par exemple, le début du film commence par un numéro d’ouverture brillamment interprété par un ensemble de qawwali. On peut aussi entendre des chants d’Amy Ray (du duo folk Indigo Girls) et même une chanson originale de Peter Gabriel.
 
Verdict
 
The Reluctant Fundamentalist était un film très prometteur, mais a peut-être vu un peu trop grand en voulant aborder des sujets aussi vastes que la xénophobie, le rêve américain et la recherche identitaire. Au final, le long métrage ne s’en tire pas trop mal, même si certains éléments sont traités trop superficiellement. Heureusement, la prestation d’une grande sincérité de Riz Ahmed vaut le détour et permet à la production cinématographique de gagner quelques points.
 
Cote : 3,5 sur 5 étoiles
 
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