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Critique cinéma : « La part des anges »

Ken Loach, l'un des maîtres du cinéma social européen, nous présente sa nouvelle création : « La part des anges » (version française de « The Angels' Share »). Son film, qui a remporté le Prix du jury au Festival de Cannes de 2012, arrive dans les salles du Québec le 31 mai 2013. Voici ce que nous en avons pensé.

Un ancien délinquant initié à l’art de la dégustation
 
Robbie (Paul Brannigan), un jeune homme dans la vingtaine, a un passé d’homme violent et de drogué. À la suite d’une autre infraction violente, le juge, au lieu de l’envoyer derrière les barreaux, se montre amical et ne le condamne qu’à des travaux communautaires. Il croit, en effet, que sa conjointe, Leonie (Siobhan Reilly), exerce sur lui une bonne influence et qu’elle pourra l’aider à le remettre sur le bon chemin.
 
Pendant ses travaux communautaires, il fait la connaissance d’un éducateur plutôt gentil, Harry (John Henshaw). L’homme, d’un certain âge, est un passionné de whisky. Il va tenter d’initier le petit groupe de jeunes adultes, dont il a la garde, à la dégustation de cette boisson alcoolisée. À la surprise de tous, Robbie semble être doué, si bien qu’il commence à se documenter. Il a du flair.
 
Malgré cette révélation, le jeune homme est au chômage et condamné à l’être pendant encore longtemps. Les emplois sont peu nombreux et peu d’employeurs sont prêts à engager un ancien délinquant. Voulant ce qu’il y a de mieux pour Leonie et son fils Luke, Robbie décide d’échafauder un plan avec l’aide de trois amis : ils vont voler un tonnelet de Malt Mill d’une valeur inestimable.
 
Le whisky, ce personnage invisible
 
Personnellement, je ne suis pas un connaisseur de whisky. Je n’en bois jamais. Dans La part des anges, cette boisson tient un très grand rôle, si bien qu’on peut presque la considérer comme un personnage à part entière. Beaucoup de scènes et de dialogues tournent autour du whisky.
 
À première vue, un récit à propos de l’alcool pourrait me faire ni chaud ni froid, étant donné que je ne suis pas un grand consommateur. Cependant, à ma grande surprise, à la fin du film, j’ai presque eu envie d’arrêter dans une succursale de la SAQ pour me procurer une bouteille d’un bon whisky. Ça m’avait donné soif!
 
Il faut dire que les personnages sont très convaincants quand vient le moment de boire la boisson. Leurs descriptions de ce qu’ils sont en train de boire sont très évocatrices, sans pour autant entrer dans la technicité. Ce que j’essaie de dire c’est que, si comme moi vous ne buvez pas de whisky, vous pourrez quand même apprécier ce long métrage britannique. Et si vous êtes un fin connaisseur, je pense que tous ces moments où l’on savoure du whisky vous feront un grand plaisir.
 
Un savant mélange entre drame et humour
 
Bien que l’aspect social soit omniprésent, le réalisateur de 76 ans et le scénariste Paul Laverty ont eu la bonne idée de parsemer le récit de quelques scènes légères et comiques. La scène où les jeunes sont obligés de montrer ce qu’il y a en dessous de leur kilt à des policiers en est un exemple éloquent. Il y a aussi l’idiot de service, Albert (Gary Maitland) qui, par ses gestes ridicules, réussit à détendre l’atmosphère. C’est vrai qu’il est affreusement con, mais demeure en somme attachant. On est quand même bien loin des grosses comédies américaines comme Film de peur 5.
 
C’est certes souvent drôle, mais on a également droit à des scènes un peu plus touchantes, comme celle avec le beau-père de Robbie qui le déteste ou encore, et surtout, la séquence où l’une de ses anciennes victimes, dont la vie a été à jamais bousculée, lui raconte son histoire.
 
Pour une grande partie du film, ce mélange entre drame et humour fonctionne à la perfection ou presque. Il y a néanmoins un élément qui m’a un peu déplu. À mon sens, les 20-30 dernières minutes ne rendent pas entièrement hommage à l’ensemble. Je sais que le long métrage ne tournait pas autour du vol du whisky, mais d’après moi, ça manquait un peu de suspense et de tension.
 
Verdict  
 
Même s’il aborde des thèmes plus que graves comme le chômage, la délinquance, l’hérédité et la réhabilitation, La part des anges ne fait pas l’erreur de trop se prendre au sérieux. Sans oublier sa mission première, qui est de sensibiliser le public à quelques enjeux importants de notre société moderne, le film de Ken Loach demeure plutôt léger et se rapproche plus d’une comédie agréable que d’un drame. En prime, il donne le goût aux non-initiés de déguster un bon whisky.
 
Cote : 3,5 étoiles sur 5

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