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Critique cinéma : « La Cicatrice »

L'intimidation est un sujet d'actualité. Par contre, le phénomène est vieux comme le monde. Qui peut se vanter de n'en avoir jamais subi ou encore de n'avoir jamais assisté à de l'intimidation? C'est sur ce sujet difficile que Jimmy Larouche a décidé de consacrer son dernier film intitulé « La Cicatrice ».

L’intimidation laisse des traces
 
Richard Tremblay (Marc Béland) est dans la quarantaine. Alors qu’il est invité à remplacer un de ses collègues de travail comme gardien de but dans un match amical, il reconnaît Paul Simoneau (Patrick Goyette), un ancien collègue de classe. En fait, on pourrait dire qu’il était beaucoup plus que ça. Paul était en quelque sorte son bourreau. Du primaire jusqu’au secondaire, il n’a pas cessé d’intimider Richard en le traitant de tous les noms comme « cochon », faisant ainsi allusion à la forme de son nez.
 
Les années ont passé et Richard a tenté de vivre une vie normale. Il a une femme et un petit gars. Le seul problème, c’est qu’il n’a plus le droit de les voir. Toutes ces années d’intimidation ont laissé des traces, voire une profonde cicatrice.
 
Quand il revoit Paul, il saisit alors la chance de se venger, ou du moins, de tenter de lui faire comprendre tout le mal qu’il a subi. Il va le conduire à la grange où Richard a été particulièrement humilié par Paul et son groupe, il y a de cela 30 ans.
 
Une œuvre dure
 
Le long métrage de Jimmy Larouche est une œuvre assez difficile à regarder, surtout si on a déjà, une fois dans sa vie, subi de l’intimidation. Toutefois, le réalisateur ne fait pas dans la violence gratuite. Il y a des scènes dures, mais on ne tombe jamais dans l’excès.
 
Le film navigue souvent entre les trois époques clés de Richard : Richard enfant (Dany Bouchard), Richard adolescent (Sébastien Leblanc) et Richard adulte. On a ainsi une meilleure idée du personnage.
 
Comme il l’a lui-même affirmé avant de présenter son œuvre, lors du tapis rouge, Jimmy Larouche ne souhaite pas proposer de solutions dans son film. Il souhaite plutôt dénoncer cette pratique, ce qui est déjà beaucoup en soi. Les œuvres de fiction québécoises traitant de cette problématique sont encore relativement peu nombreuses.
 
Toutefois, le récit nous permet d’en apprendre un peu plus sur les racines de l’intimidation. Par exemple, Paul enfant (Loeik Bernier) a dû faire face à un père (Normand D’amour) autoritaire, pas très tendre et incapable de dire qu’il est fier de son fils. Même s’il lui décrochait la lune, son père serait insatisfait, lui suggérant qu’il est capable de faire encore mieux.
 
Évidemment, ce manque de reconnaissance et d’encouragements positifs n’est pas très sein, surtout chez un enfant. Qui sait, peut-être que le contexte familial a un rôle prépondérant pour créer des futurs intimidateurs?
 
Un duo d’acteurs exceptionnels
 
Le film présente une belle distribution, mais ce que l’on va le plus retenir est la prestation de Marc Béland et de Patrick Goyette. Ils interprètent remarquablement des personnages qui sont à l’opposé l’un de l’autre. Le premier est plus renfermé sur lui-même et garde tout pour lui, alors que l’autre est la grande gueule qui dit tout ce qui lui passe par la tête.
 
La scène de la grange où les deux hommes se confrontent est un grand moment. Elle est à la fois surréaliste et criante de vérité. Elle ne laissera personne indifférent.
 
La fin est aussi un événement mémorable. Rassurez-vous, je ne vous la dévoilerai pas, mais disons qu’elle frappe dure et qu’elle va en surprendre plus d’un. 
 
Finalement, la bande sonore signée Jorane est très inspirée et accompagne très bien les séquences fortes du film. Elle est rarement joyeuse, et est même oppressante, mais elle nous aide à ressentir tout le mal de vivre présent au fond du personnage principal.
 
Verdict
 
La Cicatrice est un film vrai et dur qui présente sans dentelle tout le mal que peut causer l’intimidation sur quelqu’un. Ce n’est pas parce qu’on grandit que tout le mal qu’on a subi disparaît par magie. Ces victimes ont souvent de la difficulté à vivre une vie normale et à s’épanouir. Je pense que Jimmy Larouche a atteint son objectif en voulant dénoncer cette pratique. La balle est maintenant dans le camp de tous ceux et celles qui peuvent faire quelque chose pour stopper l’intimidation.

Cote : 4,5 étoiles sur 5 

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