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Critique cinéma : « Still Mine »

Notre société moderne est remplie de lois et de règlements, si bien que la plupart des actions que l'on fait sont encadrées juridiquement. C'est un peu ce dont parle « Still Mine », le nouveau film de Michael McGowan qui doit arriver en salle le 10 mai.

Construire une simple maison
 
Basée sur une histoire vraie, Still Mine met en scène un homme de 89 ans, Craig Morrison (James Cromwell), qui décide un jour de bâtir une deuxième maison sur son immense terrain pour lui et sa femme Irene Morrison (Geneviève Bujold). En effet, cette dernière commence à perdre la mémoire et Craig croit qu’une plus petite maison va leur faciliter les choses.
 
Sans vraiment demander d’aide à ses sept enfants ni à personne d’autre, l’octogénaire décide d’entreprendre seul la construction de la maison. Il coupe lui-même les planches de bois et travaille sans plan. Malheureusement, la municipalité, représentée par un inspecteur particulièrement zélé (Jonathan Potts), voit d’un mauvais œil son nouveau projet. Le fonctionnaire va ainsi faire tout ce qui est en son pouvoir pour freiner la construction. Craig risque même d’être emprisonné. On ne rigole pas dans cette petite municipalité.
 
Respecter la loi à la lettre
 
Le récit traite du respect de la loi ou plutôt de l’intransigeance dans son application. Ici, en effet, on se rend vite compte que l’inspecteur va beaucoup trop loin. S’il est normal de demander un permis pour bâtir, ça l’est peut-être un peu moins de venir constamment inspecter et de faire arrêter les travaux parce que les matériaux ne sont soi-disant pas conformes, car non homologués, alors que l’on sait très bien qu’ils dépassent les normes les plus strictes dans le domaine.
 
Toute cette mascarade juridique va rapidement nous faire éprouver de la sympathie pour cet homme. Son projet de construction est quelque chose de très humble et d’altruisme, qui ne cache rien de malsain. En fait, tout ce que l’on pourrait reprocher à Craig, c’est qu’il s’investit pleinement dans ce projet pour s’occuper l’esprit et tenter d’oublier que sa femme est malade.
 
Car, il faut bien l’avouer, ce qui guide véritablement Craig dans ce projet insensé est l’amour. Personnellement, je connais peu de personnes qui bâtiraient une maison de leurs propres mains à l’aube des 90 ans « simplement » pour faire plaisir à leur femme…
 
Malgré le fait que Craig semble être quelqu’un de très bon et généreux, il est aussi humain et a ses défauts, ce qui permet de le rendre encore plus attachant. Un peu orgueilleux (ou serait-ce une trop grande fierté), il ne veut jamais d’aide (même s’il a sept enfants et des petits-enfants) et veut gérer lui-même sa propriété. Évidemment, il ne comprend pas pourquoi il devrait demander l’autorisation à la ville (et verser quelques centaines de dollars) pour bâtir quelque chose sur sa propriété.
 
Touchant, mais pas trop sentimental
 
La clé de ce récit est la relation entre les deux personnes âgées. L’amour et la dévotion qui se dégagent de ce couple sont incroyables. James Cromwell et Geneviève Bujold nous offrent ici l’une de leurs prestations les plus sincères. Cromwell excelle dans ses discours, alors que Bujold brille dans le non-verbal.
 
Le film nous présente également deux enfants du couple. Il faut cependant avouer qu’ils jouent un rôle vraiment de second plan, si bien qu’on a une vision plutôt sommaire de la famille élargie.
 
Les scènes avec l’inspecteur sont aussi assez peu nombreuses. À cause de cela, on a un peu de difficulté à bien cerner le personnage. En fait, on doit presque attendre jusqu’à la fin du long métrage pour se rendre compte qu’il est peut-être de mauvaise foi.
 
Sur le plan de l’action, les scènes intenses émotionnellement et avec un ton larmoyant sont assez restreintes. On ne cherche pas ici à nous faire pleurer toutes les cinq minutes. C’est plutôt leur accumulation qui finit par nous toucher et nous permettre finalement de ressentir de la compassion pour ce couple et de faire même des rapprochements avec notre propre vie.
 
Il faut dire que la vieillesse et la dignité humaine sont des sujets universels. Tous les couples au monde vont vieillir et s’ils vivent assez longtemps ensemble, un jour, sûrement, l’un des deux va tomber malade et ce sera alors à l’autre de prendre des décisions, certaines très difficiles comme le placement en institution. L’œuvre de Michael McGowan aborde donc dans la délicatesse ces thèmes forts.
 
Verdict 
 
Malgré ses apparences « pépère », Still Mine est un film puissant et touchant sur la vieillesse, l’amour inconditionnel et l’incompréhension des lois. Il est soutenu par un duo d’acteurs solides et drôlement convaincants. Certains feront même des rapprochements avec le bon film franco-autrichien Amour de Michael Haneke. Dommage seulement que la majorité des personnages secondaires n’ait été traitée que superficiellement.

Cote : 3,5 étoiles sur 5

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