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L’équipe de la destinée : un parcours semé d’embûches pour les Ravens

De toutes les parties qu'ils ont jouées en séries éliminatoires, les Ravens de Baltimore n'ont été favoris pour l'emporter qu'une seule fois, et c'était en première ronde lorsqu'ils ont battu les Colts d'Indianapolis 24-9 au M&T Bank Stadium à Baltimore. Ils ont par la suite été les négligés trois fois de suite, selon Las Vegas, par une marge de 9, 7.5 et 4.5 points respectivement contre les puissants Broncos, Patriots et 49ers. Deux importantes victoires dans la conférence américaine leur ont cependant permis d'accomplir leur destinée au Super Bowl XLVII.

Bien que la fiche de la saison régulière soit importante afin de permettre aux équipes de se qualifier pour les éliminatoires de la NFL, elle ne donne aucune garantie quant aux résultats espérés dans la quête du fameux trophée Vince Lombardi. En fait, statistique intéressante, au fil des 10 dernières saisons, seulement les Patriots de la Nouvelle-Angleterre en 2003 ont réussi à gagner le championnat, tout en terminant premiers au classement général de saison. Mais qu’est-ce qui explique le fait qu’une équipe négligée tout au long des éliminatoires puisse réussir à battre coup sur coup des puissances de la NFL et ainsi devenir championne? Pour les Ravens de Baltimore, ce sont les embûches qu’ils ont eu à surpasser tout au long de la saison, la façon dont ils ont réagi face à l’adversité ainsi que d’inestimables sources d’inspiration qui leur ont permis d’écrire l’histoire lors du dernier Super Bowl.

L’an dernier, les Ravens n’étaient qu’à un jeu réussi de participer au championnat. Par contre, cette saison, plusieurs joueurs de l’édition 2011 des Ravens n’ont pas été de retour pour diverses raisons. De ces athlètes, plusieurs ont joué un rôle important dans les systèmes de jeu défensifs de Chuck Pagano, notamment les vétérans Corey Redding, Tom Zbikowski, Jarrett Johnson, Chris Carr et Domonique Foxworth. Par ailleurs, les Ravens ont joué de malchance en début d’année, car ils ont été décimés assez tôt par les blessures. Ils ont eu, entre autres, à composer avec le fait que le joueur défensif par excellence de la dernière saison, Terrell Suggs, se soit déchiré le tendon d’Achille, que leur meilleur demi-défensif se soit déchiré des ligaments dans le genou ainsi que l’un des meilleurs secondeurs de ligne de tous les temps, Ray Lewis, se soit déchiré un tricep. À la suite de cela, la liste des blessés n’a cessé de s’allonger, si bien que rendu à la semaine 15, soit trois semaines avant le début des éliminatoires, seulement deux joueurs partants de la défensive avaient été en mesure de jouer toutes les parties de l’équipe.

Mais au-delà de ces blessures, l’équipe de Baltimore s’est vue défiée par de nombreux événements tragiques qui ont touché l’organisation. Commençons par le décès en début de saison de l’ex-propriétaire de la franchise. Art Modell a été très important dans l’histoire des oiseaux, puisque c’est lui qui a déménagé les Browns de Cleveland vers Baltimore en 1996. Inutile de mentionner que cet événement a réussi à toucher toutes les parties prenantes de l’organisation et également à donner un but supplémentaire dans la quête d’excellence de l’équipe. C’est d’ailleurs en son honneur que les Ravens portent un écusson noir écrit « ART » sur leur uniforme. Par la suite, il y a eu le décès accidentel du petit frère du receveur étoile Torrey Smith le matin du match contre les Patriots de la Nouvelle-Angleterre lors de la troisième semaine d’activité. Cette fin de semaine-là, j’étais à Baltimore afin d’assister à la rencontre du dimanche soir entre les deux rivaux et je peux vous affirmer que cet événement a eu un grand impact sur la ville et ultimement, sur l’équipe. Les Ravens n’avaient confirmé que quelques heures avant le début de la partie que le receveur allait y participer. Cette soirée-là, Torrey Smith a connu l’une de ses meilleures parties en carrière, accumulant 127 verges par les airs et 2 touchés, ce qui lui a permis de gagner le prix Never Say Never Moment of the Year offert par la NFL et GMC. Devant ces événements tragiques, les joueurs des Ravens de Baltimore ont fait comme une famille en temps de crise, ils se sont serrés les coudes et ont fait face ensemble aux obstacles. C’est dans ce genre d’événements que de nombreux leaders ont été en mesure d’imposer une vision à l’équipe, de l’unir et de la diriger dans une voie commune.

Il y a aussi eu OJ Brigance qui s’est montré un leader hors pair. Cet homme était l’un des capitaines des Ravens de Baltimore lorsqu’ils ont gagné leur premier Super Bowl en 2001. Il travaille désormais comme conseiller en développement des joueurs pour l’équipe. La vie de cet ancien Raven est cependant très particulière. OJ Brigance est atteint de sclérose latérale amyotrophique (mieux connue sous le nom de maladie de Lou Gehrig) et ses fonctions motrices sont en dégénérescence progressive. Il est donc confiné à sa chaise roulante, est continuellement branché sur un respirateur artificiel et ne peut communiquer qu’avec une machine. Il est donc une figure importante de courage aux yeux de toute l’organisation. Il a d’ailleurs participé à plusieurs discours d’après match en séries éliminatoires auprès de Ray Lewis. Sa philosophie tirée d’écrits bibliques est équivoque : « Comme le fer aiguise le fer, ainsi un homme en aiguise un autre ». Et puis finalement, il y a eu l’annonce de Ray Lewis concernant le fait qu’il prendrait sa retraite après les éliminatoires…

Bref, les défis et obstacles qu’ont eu à traverser les Ravens cette année sont nombreux et majeurs. L’unité de l’équipe a été grandement mise à l’épreuve tout au long de la saison et la réponse de l’équipe devant cette adversité lui a valu une identité propre qui lui a donné du caractère. Après tout, savez-vous ce qui est plus dangereux qu’affronter une équipe de football talentueuse? Affronter une équipe de football inspirée qui a des choses à prouver!

Plusieurs joueurs sont revenus de leurs blessures afin de participer aux séries. Plusieurs nouveaux joueurs ont su s’imposer, tandis que de nombreuses recrues ont surpassé les attentes que l’organisation avait envers eux. Les Ravens ont été en mesure d’augmenter leur niveau de jeu échelon après échelon. Après avoir été décimée par les blessures toute la saison et avoir terminé 17e pour le nombre de verges accordées en saison régulière, la défensive a été en mesure d’éliminer coup sur coup Andrew Luck, Peyton Manning, Tom Brady et le polyvalent Collin Kaepernick. De l’autre côté du ballon, l’attaque a été en mesure de marquer des points tout en imposant son rythme contre deux des trois meilleures défensives de la ligue.

En bout de ligne, même si les adversaires qu’ils ont affrontés dans les séries éliminatoires de la NFL étaient meilleurs sur papier, possédaient de meilleures statistiques ou étaient favoris par de grandes marges, les Ravens eux, étaient sur un élan quasiment surréel. Ils se sont unis devant l’adversité et l’ont affrontée ensemble. Le légendaire Vince Lombardi a déjà dit : « Le niveau d’engagement d’un individu à un effort de groupe, c’est ce qui fait le succès d’une équipe, d’une entreprise et d’une société. » Souvenons-nous donc de l’édition 2012-13 des Ravens de Baltimore comme d’une équipe de champions, et ce, au-delà de leur victoire au dernier Super Bowl.

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