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Camp de base de l’Everest – épisode 3 : de Namche Bazar à Gokyo

Nous quittons Namche Bazar avec beaucoup de regret. Nous quittons aussi le confort : prendre une douche et avoir le choix entre trois ou quatre restaurants. Par contre, nous entamons la partie la plus spectaculaire du trek. La piste est extrêmement escarpée et les montagnes aux sommets enneigées sur un fond de ciel bleu sont d'une beauté extrême. D'un seul coup d'œil, on aperçoit l'Everest au loin, le Thamserku (6608 m), le Kangtega (6779 m) et la plus magnifique entre toutes, l'Ama Dablam (6812 m), la grande dame de l'Himalaya.

La première étape pour atteindre les lacs Gokyo sera Phortse Tanga (3750 m). On aura droit à une montée très abrupte et, par la suite, à une descente qui donne l’impression de n’avoir rien gagné en altitude. C’est aussi bien ainsi, car mon estomac n’est pas à son meilleur. La montée est spectaculaire et pour ceux qui ont le vertige, désolé, mais ce n’est pas à conseiller. On y croise des Népalais qui font l’entretien de ces pistes. Ils déplacent de gros rochers en guise de marches pour faciliter notre passage ainsi que celui des dzos. Le fruit de ce travail est récompensé seulement par les dons des voyageurs qui empruntent ces pistes.

On fera un arrêt au col de Mong La (3975 m), ce qui marquera la fin de notre montée de la journée. Un site où les superlatifs me manquent. C’est probablement à cet endroit, au Bouddha Lodge, que je me suis senti le plus petit sur cette planète. Assis devant ce paysage, on voit passer des Népalais avec des charges presque inhumaines. Ils sont forts et tellement mal chaussés pour circuler avec de telles charges! Il nous reste à peu près deux heures de descente avant d’arriver au River View Lodge de Phortse Tanga, au bord de la Dudh Kosi, un torrent entouré d’une forêt de pins. J’en profite pour faire une toilette à la rivière. Nous sommes les seuls à coucher au lodge si on ne compte pas les deux équipes de campeurs et leurs porteurs. Encore une fois, j’ai la chance de fraterniser avec ces porteurs qui, après une journée de grand effort, ne mangent qu’un bol de riz et couchent dans une grotte directement au sol.

J’ai une bonne nuit même s’il y a de petites souris dans le plafond. Enfin, j’imagine que c’était ce type de rongeur, car à part le bruit, je n’ai rien vu. C’est le départ vers Dole (4040 m), notre prochaine étape. C’est à cette étape que j’ai appris de toujours circuler bien collé à la paroi de la falaise, car lorsqu’on croise des dzos ou des yaks (selon l’altitude), il vaut mieux être côté paroi. J’ai eu la frousse de ma vie lorsqu’un yak m’a poussé vers la falaise. Il y a très peu d’arbres pour s’accrocher et près de 1000 m de chute. J’ai aussi appris que les yaks ont la priorité sur le trek.

Aujourd’hui, on sait que la journée sera courte en distance, car on aura dans le corps ±700 m de positif. Il faut prendre le temps de regarder et de profiter de ces paysages à couper le souffle. On y rencontre nos premières neiges éternelles, un faisan du Népal ainsi que des thars, une sorte de chèvres sauvages de l’Himalaya. On circule dans de grands pâturages sur fond de montagnes enneigées. Nous avons une vue exceptionnelle sur le Khumbila (5761 m) et le Taboche (6367 m).

On arrive à Machhermo (4470 m), dernière étape avant les lacs Gokyo. Mon premier choc, où sont les arbres? On verra les prochains dans ±10 jours. Dans ce lodge, on rencontre des gens qui n’ont plus de tolérance à l’altitude. Ils ont donné tout ce qu’ils avaient. Ne pas manger et supporter un mal de tête toute la journée grugent beaucoup l’énergie d’une personne. Je suis chanceux d’avoir la forme et très peu de symptômes à cette altitude. Le Namgyal Lodge est notre plus beau refuge de cette portion, mais pourtant, c’est ma pire nuit. Les murs sont très minces et on entend les autres voyageurs tousser à pleins poumons!! Symptôme du MAM??

Nous voilà repartis pour un départ dans le frimas du matin accompagné d’un vent glacial. Ce temps froid et sec met en évidence le paysage bleu et blanc du ciel et des montagnes. Nous avançons vers le Cho Oyu (8201 m), soit le sixième plus haut sommet du monde. Le manque de sommeil rend la journée plus difficile. Je sais qu’à ce rythme, nous serons à Gokyo tôt après-midi. Je pense juste au petit dodo que je ferai en arrivant au prochain lodge. La piste est belle et pas trop coriace, mais juste trop longue pour un gars fatigué. Dernier col avant Gokyo et ses lacs. Ouf!!! Voici le premier, de l’eau turquoise et très froide. Je dois me laver les mains à la suite d’une chute. Je voulais écrire quelques lignes, mais après ce lavage de mains… impossible de tenir le crayon. Le deuxième lac est presque tout gelé et le troisième l’est complètement. Je me rends compte que les photos que j’avais vues des lacs Gokyo avaient été prises en automne et nous sommes au printemps. Gokyo (4750 m) et enfin le Cho Oyu View Lodge pour un repos bien mérité. Je pense à ce qui viendra, le sommet du Gokyo Ri et le Chola Pass

à suivre!

Voir ma vidéo | Épisode 3

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