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Criminalité économique : le spectre de la cybercriminalité malgré une chute marquée

Dans le cadre du Global Economic Crime Survey 2011, la firme PwC a mené un sondage auprès de 3 800 individus afin de déterminer si les crimes économiques sont en baisse ou en augmentation au Canada. Ainsi, les résultats de l’étude de cette entreprise démontrent que les crimes économiques ont été en baisse de 24 points…

Dans le cadre du Global Economic Crime Survey 2011, la firme PwC a mené un sondage auprès de 3 800 individus afin de déterminer si les crimes économiques sont en baisse ou en augmentation au Canada. Ainsi, les résultats de l’étude de cette entreprise démontrent que les crimes économiques ont été en baisse de 24 points en 2011 par rapport à 2009 au sein des compagnies et des gouvernements canadiens. De plus, au cours des douze derniers mois, 32 % des répondants ont affirmé avoir été victimes d’un crime économique quelconque, comparativement à 56 % en 2011. La tendance est donc clairement à la baisse si l’on se fie aux données du sondage de PwC.

Concernant les types de criminalité économique, on découvre que la cybercriminalité a pris du galon. En effet, même si la fraude comptable, le trafic d’influence et la corruption occupent 24 % de l’ensemble des crimes économiques rapportés, la cybercriminalité économique se classe tout de suite après avec 23 %. Ces données viennent une fois de plus appuyer l’argument de nombreux spécialistes à l’effet que la cybercriminalité est la forme de crime connaissant la plus forte croissance depuis le début des années 2000. Toutefois, toujours au plan économique, la cybercriminalité est bien loin derrière le vol ou le détournement de biens, qui occupent seuls le premier rang avec un taux de signalisation de 72 % chez les victimes de crimes économiques.

Bien entendu, la progression de la cybercriminalité inquiète les dirigeants d’entreprises, tout comme les professionnels tentant de contrer les activités criminelles. Les employés de compagnies sont également plus sensibles à cette forme de criminalité puisque 38 % des répondants de l’enquête de PwC ont déclaré que leur perception du risque lié à la cybercriminalité s’est accrue.

Malheureusement, et aussi étonnant que cela puisse paraître, les entreprises sont mal préparées ou parviennent difficilement à freiner les menaces reliées à la cybercriminalité. Puisque cette dernière est virtuelle, les moyens de protection traditionnels ne sont nullement efficaces. Il est donc nécessaire, voire vital, que les compagnies soient au fait des menaces reliées au cyberespace afin d’éviter de devenir des victimes alléchantes de pirates ou de fraudeurs. Or, seulement 36 % des répondants ont déclaré qu’ils ont les ressources internes nécessaires pour mener à bien des enquêtes sur les crimes informatiques. De plus, moins de la moitié d’entre eux ont accès à des enquêteurs spécialisés en informatique. Pire encore, annuellement, 21 % des cadres supérieurs procèderaient à l’examen des risques liés à la cybercriminalité. Bref, face à ce type d’activités délictuelles, on se montre davantage réactif que proactif, et ce, malgré les menaces aussi réelles que potentiellement dévastatrices des cybercrimes. Imaginez un seul instant que votre compagnie soit infiltrée par un fraudeur ou un pirate ayant accès à vos données financières en raison du manque de sécurité de vos installations informatiques et, ce faisant, pensez aux dommages qu’il pourrait vous causer…

Finalement, pour terminer ce billet, petit mot sur l’étendue réelle de la criminalité économique. Même si le sondage réalisé par la firme PwC est intéressant et qu’il soulève des données très pertinentes afin d’analyser cette forme de criminalité, il ne nous donne pas un portrait réel à 100 % de la situation des crimes économiques au pays. En fait, comme tout type de criminalité, jamais on ne pourra connaître avec exactitude combien de crimes ont été commis et, par le fait même, combien d’individus en ont été affectés. Il y aura toujours des crimes n’étant pas rapportés ou bien commis à l’insu de quiconque, ce qu’en criminologie nous nommons le « chiffre noir de la criminalité ». D’ailleurs, en ce qui concerne les crimes informatiques, si les mesures de protection se sont raffinées, les moyens pour les commettre se sont aussi perfectionnés avec le temps. Il faut donc considérer que diverses compagnies ou personnes peuvent être des victimes de crimes économiques commis à leur insu par l’entremise du cyberespace, certaines techniques de fraude étant particulièrement poussées et difficiles à détecter. En ce sens, oui, la criminalité économique est en baisse au Canada, mais à quel point l’est-elle réellement?

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