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L’or noir du Koweït prisé par le Québec… L’or bleu du Québec prisé par le Koweït

L’or bleu (l’eau) du Québec est présentement une ressource naturelle pillée par des multinationales telles que Nestlé. Or, non seulement cette eau nous appartient, mais en plus, ces multinationales ont le culot de nous la revendre ensuite à fort prix! Comment est-ce possible? Jusqu’en 2009, il n’y avait aucune loi interdisant les multinationales de piller…

L’or bleu (l’eau) du Québec est présentement une ressource naturelle pillée par des multinationales telles que Nestlé.
Or, non seulement cette eau nous appartient, mais en plus, ces multinationales ont le culot de nous la revendre ensuite à fort prix!

Comment est-ce possible?
Jusqu’en 2009, il n’y avait aucune loi interdisant les multinationales de piller cette eau. En juin 2009, le gouvernement Charest, sous la pression publique, décide alors d’adopter une loi affirmant le caractère collectif des ressources en eau et visant à renforcer leur protection via la politique du développement durable. Cette loi précise les responsabilités de l’État, à titre de gardien de ces ressources au nom des citoyens, de même que les droits et les devoirs de la collectivité à leur égard.

Bien, mais pourquoi Nestlé continue à piller? En lisant cette loi en détail, on réalise que les seules actions qu’elle exige est l’obligation des entreprises à déclarer combien d’eau elles prélèvent, et ce, seulement si elles en prélèvent plus que 75 000 litres par jour, mais aussi à s’assurer qu’elles obtiennent l’autorisation du gouvernement pour pomper l’eau destinée à la consommation. En d’autres mots, le gouvernement oblige les entreprises à lui dire combien d’eau elles lui volent par jour si c’est plus de 75 000 litres, mais les autorise à le faire… 

La consommation d’eau embouteillée représente 20 litres/personne/an au Canada. La population québécoise tourne autour de huit millions d’individus, ce qui représente environ 160 000 000 litres d’eau par an. Supposons un prix de vente à 1,00 $/litre (remarquez que c’est près du prix de l’essence), c’est un marché de 27 millions de dollars/an qui échappe aux Québécois.

Mais allons un peu plus loin…
États-Unis : 26 milliards de litres = 26 milliards de dollars 
Mexique : 
18 milliards de litres = 18 milliards de dollars 
Chine :
 12 milliards de litres = 12 milliards de dollars 
Brésil : 12 milliards de litres =  12 milliards de dollars 
Allemagne : 
12 milliards de litres = 12 milliards de dollars 
Italie : 
12 milliards de litres = 12 milliards de dollars 
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Le coût actuel de production de notre eau potable est d’environ 0,40 $/mètre cube d’eau, soit 0,0004 $/litre d’eau. On peut dire que c’est quasiment rien.  

Le Québec possède la plus grande réserve d’eau douce au monde avec 8 % du stock mondial, dont 3 % qui pourrait être utilisé à des fins de consommation. Il est prévu qu’entre 30 et 40 % de la population mondiale pourrait, d’ici les 25 prochaines années, se trouver en situation de déficit en eau. L’exportation de l’eau en vrac entre en compétition avec la construction d’usines de désalinisation. Le coût de désalinisation est estimé à 0,65 $/m3 d’eau. Si le Québec exportait 10 % de ses 1000 milliards de m3 d’eau douce renouvelable par an à un prix égal au coût actuel de désalinisation de l’eau de mer et percevait seulement 10 % de cette somme en redevances, cela générerait des revenus de 6,5 milliards de dollars par an pour le gouvernement, soit cinq fois plus que le dividende versé par Hydro-Québec.

Je rêve plutôt du jour où le gouvernement créera sa propre société pour exploiter l’eau, car dans ce cas, c’est plutôt près de 40 % de cette somme qui serait générée en dividendes, soit 26 milliards de dollars par an en exportant seulement 10 % de cette ressource renouvelable, ce qui correspond à 20 fois plus de dividendes qu’Hydro-Québec.  

Dans ce billet, je ne vous parle pas du pour et du contre de la consommation d’eau embouteillée versus l’eau des robinets. Il est déjà très évident qu’on se fait avoir à outrance en consommant l’eau embouteillée prélevée chez nous et mise sur les tablettes pour nous la vendre, alors que l’on a déjà tout ça directement de nos robinets et avec une meilleure qualité. Ce qui est urgent, c’est de commencer à utiliser cette ressource pour rembourser notre dette nationale.

La valeur de cette ressource sur le marché est presque aussi grande que celle du pétrole et elle nous glisse entre les doigts sans qu’on ne réagisse… 

Références :
http://www.notreplanete.info/actualites/actu_845_consommation_eau_bouteille_environnement.php
http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/inter.htm
http://www.iedm.org/fr/node/3679
http://www.suisse.attac.org/Nestle-et-le-commerce-de-l-eau-en

Sources des images : 
http://www.nestle-waters.ca/en/index
http://www.notreplanete.info/actualites/actu_845_consommation_eau_bouteille_environnement.php   
 
Article de loi
« §1. — Prélèvement d’eau de surface ou d’eau souterraine «31.75. Tout prélèvement d’eau est subordonné à l’autorisation du
ministre ou, dans les cas prévus par règlement pris en vertu de l’article 31.9,
du gouvernement.
Sont cependant soustraits à cette autorisation les prélèvements suivants :
1° un prélèvement dont le débit maximum est inférieur à 75 000 litres par
jour, sauf dans les cas mentionnés ci-après :
a) l’eau prélevée est destinée à alimenter le nombre de personnes que
détermine le gouvernement par règlement ;
b) l’eau prélevée est destinée à être vendue ou distribuée comme eau de
source ou eau minérale ou à entrer, comme telle, dans la fabrication, la
conservation ou le traitement de produits au sens de la Loi sur les produits

alimentaires (chapitre P-29) ;

c) l’eau est prélevée dans le bassin du fleuve Saint-Laurent pour être transférée

hors de ce bassin conformément aux dispositions de la sous-section 2;

2° un prélèvement, temporaire et non récurrent, qui est effectué dans une

situation d’urgence ou à des fins humanitaires ou de sécurité civile ;

3° tout autre prélèvement déterminé par règlement du gouvernement.

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