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L’histoire des routes au Québec : du sentier à l’autoroute

On a beau critiquer et pester contre les chantiers routiers, c'est un mal nécessaire que l'on doit accepter. Voyez de quoi avaient l'air nos routes il y a près de 175 ans et vous comprendrez qu'on se plaint un peu pour rien.

C’est le temps des vacances et tout le monde est heureux! On prend la route des vacances, tout va bien jusqu’au premier chantier routier… en pleine saison des travaux routiers majeurs! Pendant notre découragement devant le trafic qui ne bouge pas, on se demande des fois si c’était mieux dans le temps. Comment ça se passait chez nos ancêtres quand venait le temps de se déplacer sur de longues distances pour visiter la famille, pour les affaires ou pour chercher de nouvelles terres à coloniser. Voyons comment notre réseau routier québécois est né. Pas sûr que c’était mieux à l’époque…

Le chemin du Roy

Au XVIIe siècle en Nouvelle-France, il n’y avait pas de grand réseau routier. Il y avait bien sûr des chemins locaux, mais pas de grandes routes pour relier Montréal à Québec, la capitale. Ce n’est qu’en 1706 que le Conseil souverain de la Nouvelle-France décida de confier au grand voyer (le ministre des Transports de l’époque) de la colonie, Eustache Lanouiller de Boisclerc, la tâche de construire une route directe entre les deux grandes villes, en passant par Trois-Rivières. Les travaux se firent entre 1731 et 1737 sur la rive nord du Saint-Laurent. Le chemin du Roy avait une largeur de 7,4 m sur une distance de 280 km et il traversait 37 seigneuries. Il s’agit aujourd’hui en gros du tracé de la route 138. C’était un véritable progrès pour l’époque, car le trajet à cheval ne prenait que 4 jours entre les deux villes, 2 jours si le cheval était au galop!

Le chemin Craig

Sous le régime anglais, les yeux se tournèrent rapidement vers de nouvelles terres à coloniser, les Cantons-de-l’Est, car les seigneuries étaient pleines de Canadiens français et les colons anglophones voulaient des terres divisées sur le modèle anglais. On décida alors de construire une route allant vers le sud, reliant Québec à Boston. C’est ainsi que le gouverneur James Henry Craig ordonna la construction en 1810 du chemin Craig, partant de la seigneurie de St-Gilles jusqu’à Richmond, puis un chemin de Richmond jusqu’à Stanstead. Ce dernier tronçon est celui de la route 143 actuelle. On cessa de l’utiliser à cause de la guerre de 1812, car il pouvait permettre aux forces américaines de pénétrer facilement en terres canadiennes. La route tomba vite en décrépitude et les voyages sur le chemin Craig demeurèrent longtemps une aventure pénible, surtout le printemps. Plus tard, on changea le tracé pour faire le chemin Gosford

Les autoroutes

Les petites routes intervillages et les chemins, comme le chemin Craig/Gosford, ne suffirent bientôt plus à assurer le transit de plus en plus gros des voyageurs du territoire qu’on appellera plus tard le Québec. L’arrivée du XXe siècle et des automobiles forcèrent les autorités à faire construire des routes carrossables en tout temps, mais les routes restaient petites. Il faudra attendre la fin de la Seconde Guerre mondiale pour voir les grandes routes et les grands boulevards apparaître au Québec, concédant un retard par rapport aux É.-U. et à l’Allemagne qui avaient déjà un réseau autoroutier en 1936 (les célèbres Autobhanen). La première autoroute au Québec fut l’autoroute des Laurentides en 1959, suivie du boulevard Métropolitain à Montréal. Les projets routiers d’envergure s’accélérèrent avec l’annonce de l’Expo 67 qui devait accueillir des centaines de milliers de voyageurs de partout en Amérique et du reste du monde. Le Québec avait enfin un réseau routier digne de ce nom.

Les maudits chantiers de construction!

L’idée n’est pas de construire sans arrêt des routes, mais bien d’en avoir assez et en bon état. Au cours des dernières années, un effort a été mis pour remettre à niveau les routes et autoroutes qui dépérissaient. Avec plus de 185 000 km de routes au Québec, ce n’est pas une mince tâche. On a vu aussi la très attendue autoroute 30 passer de la promesse à la réalité, mais il ne faut pas se leurrer : nous aurons toujours des travaux sur nos grands axes routiers afin que ceux-ci ne deviennent pas des « chemins Craig » en puissance!

Liens :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Autoroute
http://www.quebecurbain.qc.ca/2011/05/16/quebec-avant-les-boulevards-et-les-autoroutes/
http://www.magazineconstas.com/Relations-du-travail/2011-06-19/article-2663869/Les-routes-%3A-fer-de-lance-historique-de-l%26rsquoeconomie-quebecoise/1
 

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