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Stéphane Fallu : Entrevue d’humoriste à humoriste

Rencontre avec un homme totalement attachant, authentique et drôle. Nous sommes allés déjeuner au resto ce jour-là et j'ai vu quelqu'un de réellement proche de ses admirateurs. Vous n'avez pas de papier pour un autographe? Pas de problème, Fallu donne des câlins! Bref, un homme pétillant, connecté et facile d'approche. Je suis séduite; tout le monde devrait avoir son Fallu!

Au cours des dernières années, trouves-tu qu’il y a eu des changements dans le milieu de l’humour?
 
La différence, je crois, c’est que pour nous, dans le temps, faire de l’humour n’était pas un métier, mais maintenant, les jeunes veulent en faire une carrière. Nous, on faisait les choses par instinct. Maintenant, tu vois des jeunes de 15-16 ans qui veulent faire ça de leur vie. Il y a aussi beaucoup plus d’humoristes de plusieurs nationalités et ça, c’est une belle ouverture sur le monde. On voit davantage de filles qui s’assument en humour et ça amène différents styles d’humour et c’est beau. L’industrie a changé aussi. Elle n’est pas nécessairement plus dure, mais juste plus structurée. Les commandes sont plus précises maintenant. On voit moins de clichés dans les textes; les humoristes sont plus impliqués.
 
Est-ce que c’est difficile de se réinventer avec les années?
 
Se réinventer, c’est l’histoire de la vie. Je ne pense pas que c’est dur, je ne vis pas mon travail dans la douleur de la création. Je ne suis pas un peintre! J’ai déjà entendu quelqu’un dire en entrevue « On ne devient pas humoriste, on naît humoriste! » et j’ai fait comme woooh! Calme tes nerfs. On fait juste des gags! Ce n’est pas une fin en soi être humoriste et ce n’est pas un mode de vie. Moi, ça m’énerve les « pseudos » « ah oui! moi l’humour et l’intégrité… ». T’es drôle ou tu ne l’es pas, voilà tout.
 
Tu fais de l’humour depuis longtemps. Avec le recul, es-tu fier de ce que tu as accompli dans ta carrière?
 
Oui, ça fait longtemps que je fais de l’humour. Je suis comme un marathonien dans ce métier-là. C’est drôle, dernièrement, je me le fais souvent dire en entrevue que ça fait longtemps que je fais ça… Je ne sais pas si c’est un défaut ou une qualité (rires)… Je ne suis pas une big star et ce n’est pas grave. Je suis heureux où je suis rendu. Je m’attendais des fois à plus et d’autres fois aussi à moins. En faisant de l’humour, j’ai réalisé quelque chose que je ne pensais jamais réaliser et ça, personne ne peut me l’enlever. Faut dire qu’au départ, moi, je voulais avoir un club vidéo pour écouter des films! Mais ça, ç’a l’air que ce n’est pas une job.
 
Penses-tu avoir toujours été considéré à ta juste valeur dans le milieu?
 
Oui, des fois en humour, j’ai fait de la « marde » (rire). J’ai essayé beaucoup d’affaires. L’humour, c’est dur; on pense que c’est facile, mais ce n’est pas une formule mathématique. Des fois, je faisais des bons numéros et d’autres fois, je voulais faire de l’argent. Je pense que je suis l’humoriste le plus connu qui n’a jamais vendu 50 000 billets (rires). Être au top, bien il faut le rester et ce n’est pas évident. On parle souvent des gros succès, mais ce sont des gens qui sont souvent très entourés en partant. Ça prend une méchante belle attitude de travail et une bonne santé mentale. Être une vedette, ça veut dire que tout le monde doit t’aimer et ça, ce n’est pas garanti. Ce n’est pas toi qui décide si le monde va t’aimer. À la différence de certains, moi j’ai beaucoup de fans, mais je paye encore mes restaurants! (rires).
 
Trouves-tu parfois que tu as été utilisé comme « le gars de service »?
 
Bien, je suis un humoriste, alors si je ne suis pas capable de me faire puncher un peu, ça marche pas. Non, ça me dérange pas. Si tu es un humoriste et que tu n’acceptes pas de te faire dire des trucs… moi-même des fois je me puncherais (rires). Mon problème, c’est que quand j’arrive devant un écran, j’oublie tout et je deviens tout excité comme un golden retriever (rires)! Je crois que sur scène, on est un personnage et dans la vie, c’est quelqu’un d’autre. Si on commence à mélanger les deux, c’est un problème. Je ne veux pas être un clown qui sort de scène.
 
De quoi vas-tu nous parler dans ton prochain spectacle?
 
J’écris beaucoup pour le prochain show. Je veux aborder le côté sociologique des choses. J’aime le comportement humain et comment les gens agissent au quotidien; par exemple, comment tu places ton lait dans le frigo. Juste de même, ce n’est pas intéressant, mais ce qui l’est, c’est comment tu places ton lait quand tu es couple ou célibataire ou en famille ou le lendemain d’une rupture… J’aime analyser. Ça va être de l’observation, mais à travers moi. Avec ma naïveté, ça va être drôle.

Le comportement ici est intéressant. Parce qu’au Québec, il y a plein de choses dont on ne parle pas. Au Québec, c’est comme si « on ne meurt pas », « on n’a pas d’échec », « on n’a pas de peine d’amour » pis « on mange toujours santé ». Pourtant, c’est tout le contraire. Les gens ici ne veulent pas se faire parler d’échecs. Il y a un numéro que je suis en train d’écrire et qui parle du gars que tu rencontres et qui te dit : « Moi, j’ai une entreprise… Moi, je vais souvent à mon chalet… ». Moi, je vais décrocher quand tu vas dire « moi ». C’est certain qu’on ne sera pas des amis (rires). Je suis tanné des gens qui n’ont pas confiance en eux et dont tout tourne autour d’eux.
 
As-tu des regrets d’avoir eu un public très jeune en début de carrière?
 
Non, zéro! Je ne regrette pas du tout ce que j’ai fait. Non, parce que j’avais le goût de parler à eux autres. J’ai eu un public plus jeune parce que mes numéros présentaient beaucoup d’imaginaire. Y a des gens pour qui, quand ce n’est pas concret, ils ne comprennent pas. Y faut que tu restes dans ce que tu es bon et où tu as du fun.
 
Tu es papa maintenant de deux beaux enfants. Est-ce que ce sont eux qui t’élèvent? (en rigolant)
 
Non (sourire). Je ne suis pas autoritaire, c’est vrai. Je n’aime pas vraiment l’autorité en général, mais ça prend quand même une structure. La seule chose que j’essaye de leur donner, c’est de la confiance en eux et beaucoup beaucoup de temps. Je ne veux pas que mes enfants disent plus tard « je veux être comme mon père »… oui « un père absent! » (rires). J’ai lu une étude disant qu’il fallait jouer avec son enfant 20 minutes par journée; moi, je dois être rendu à 3 heures! Je suis heureux d’avoir ma petite famille. Un lendemain de veille, c’est plus difficile que deux enfants qui se réveillent tôt.

Je ne rêvais pas nécessairement à la vie de famille, mais c’est arrivé à un moment donné comme ça dans ma vie. J’ai trouvé la bonne personne avec qui ça pouvait marcher et je crois que j’ai eu des enfants pour les bonnes raisons. Là, je suis dans le cliché de « si ce n’était pas arrivé, je serais passé à côté de quelque chose d’incroyable ». De toute façon, si mes parents avaient pensé comme ça, je ne serais pas là. Quand je vois des gens qui disent « moi, les enfants, ce n’est pas pour moi », je me dis « une chance que tes parents ne pensaient pas de même! » (rires).
 
Est-ce que c’est difficile de trouver le « vrai amour » quand on fait le métier d’humoriste?
 
L’amour et humoriste… Oui, c’est difficile. Je l’ai cherché longtemps l’amour, le gros amour, la passion, la complice, tout ça… Je pense qu’il faut se dire que notre job n’est pas plus grosse qu’une autre. Si tu prends plus de place que l’autre personne, ça ne va pas fonctionner. Moi, je suis un peu tête en l’air et j’ai trouvé quelqu’un qui sait me remettre les deux pieds sur terre. C’est comme des soirs, quand tu arrives d’un show où tout le monde t’a applaudi, puis là tu rentres à la maison et tu as droit à « mais pourquoi tu as laissé traîner ça?? ». Là, c’est la vraie fucking vie qui embarque (rires).
 
Qu’est-ce que tes fans et les gens ignorent de toi?
 
C’est très nouveau, mais j’aime faire des travaux de réno sur la maison. Je suis un bon helper. J’apprends à travailler de mes mains. C’est un côté que je ne connaissais pas de moi, de travailler fort pis de couper du bois. À la fin, je suis aussi heureux que si j’avais tout fait. Ça l’air niaiseux, mais je suis aussi un fan de politique internationale. En me levant, la première chose que je fais, c’est de regarder ce qui se passe dans le monde. Je pense que si je n’avais pas été humoriste, ça aurait été un domaine d’études possible. Je n’en parle pas en spectacle… mais c’est un côté de moi. Contrairement à ce beaucoup de gens pensent, ce qui se passe à l’international nous influence beaucoup. Mais c’est rare que j’ai de bonnes discussions là-dessus; si je tombe sur du monde en politique, ce sont des gens trop calés et j’ai l’air épais. « Faque » finalement, j’en parle avec mon chien (rires)!
 
Quels sont tes plus beaux moments jusqu’à maintenant en carrière?
 
Je crois que c’est mon « 24 h de Fallu »; j’ai adoré ça faire 24 h de scène. Sinon, quand je suis allé jouer pour les soldats en Afghanistan. J’ai beaucoup aimé aussi faire des tournées d’impro au cégep dans le temps avec mes amis et dormir dans des auberges de jeunesse… Le désir qu’on avait de faire de l’impro partout. Ce sont des beaux souvenirs.

Merci Stéphane!!
 

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