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Critique cinéma : « Roche, papier, ciseaux »

Le dernier film de Yan Lanouette Turgeon, « Roche, papier, ciseaux », sort en salle le 22 février prochain. Nous avons eu la chance de voir le film avant son lancement officiel au Québec. Voici nos impressions.

Trois hommes si différents
 
Roche, papier, ciseaux, c’est d’abord l’histoire de trois hommes éprouvés qui n’auraient jamais dû se rencontrer. Il y a, en premier lieu, Vincent (Roy Dupuis), la roche. Médecin radié de la profession, il travaille maintenant pour les Triades chinoises afin de rembourser une vieille dette de jeu. On lui confie une mission des plus importantes : il doit trouver un cœur pour le chef du gang. Mais pas n’importe lequel! Il doit être asiatique. Parallèlement à cela, il vient d’apprendre que sa femme (Fanny Mallette) est enceinte. Il veut se retirer du monde criminel, mais on ne quitte pas aussi facilement l’enfer.
 
Il y a ensuite Lorenzo Fumetti (Remo Girone), le papier. D’origine italienne, il vit à Montréal depuis une cinquantaine d’années. Il doit se promener à bicyclette toute la journée pour ramasser de vieilles canettes et de la ferraille. C’est qu’il a promis à sa femme, atteinte de la maladie d’Alzheimer, qu’il allait retourner son corps en Italie, là où ils se sont rencontrés, pour qu’il soit enterré.
 
Finalement, la roche Boucane (Samian) est un Autochtone qui a eu une enfance difficile, notamment à cause du suicide de son père, quand il avait neuf ans. Il souhaite maintenant quitter le nord du Québec pour commencer une nouvelle vie à Montréal. Malheureusement, tout ne va pas se dérouler comme prévu.
 
Un film très prenant
 
Il serait faux de dire que le film de Yan Lanouette Turgeon contient beaucoup de temps morts. Dès les premières minutes, on est captivé et on le reste jusqu’à la fin. Cela s’explique notamment par l’approche du réalisateur. Chacun des trois protagonistes est présenté à la manière d’un court métrage. Au début, rien ne semble les unir, mais plus on avance dans l’intrigue et plus on sent les choses venir. Finalement, les trois histoires s’entrechoquent et la roche, le papier et les ciseaux finissent par se rencontrer, pour le meilleur et pour le pire.
 
Les trois héros, mais également les personnages secondaires (il y en a quand même beaucoup, bien qu’on ne se sente jamais perdu), sont très différents des uns des autres, sans que l’on tombe pour autant dans le cliché. J’ai particulièrement aimé Normand Labonté (Roger Léger), un ancien homme influant du crime organisé qui doit maintenant faire le livreur pour les Triades chinoises. Habillé comme dans les années 70, c’est comme s’il vivait dans le passé et qu’il refusait d’avouer qu’il était dépassé, qu’il était trop vieux pour tout ça.
 
Un film vaguement inspiré des westerns de jadis
 
La bande sonore du film m’a fait penser à un western spaghetti dans lequel on aurait demandé à Ennio Morricone de faire la musique. Sans en être une caricature, Roche, papier, ciseaux emprunte plusieurs caractéristiques de ce genre. Les gros plans sur les visages en sont un bon exemple.
 
C’est d’ailleurs là l’une des plus grandes forces de cette production cinématographique. Souvent, aucun dialogue n’est nécessaire pour saisir toute l’émotion du personnage. Il suffit de scruter son visage. Je lève ici mon chapeau au jeu de Remo Girone. Il interprète très bien un homme qui essaie d’apporter un peu de bonheur à sa femme, dont la vie touche à sa fin. Touchant.
 
Ce qui est bien dans ce film, c’est qu’il réussit à combiner l’humour, le drame et la violence, mais beaucoup mieux que les superproductions américaines. J’ai particulièrement aimé la scène avec Beverley (Marie-Hélène Thibault), Bobby (Louis Champagne) et Jovial (Réjean Lefrançois). Ce joyeux trio tient un motel/restaurant avec des serveuses « super sexy ». Leur rencontre avec Normand Labonté est un vrai délice pour le spectateur.
 
Par contre, ma séquence favorite du film concerne le jeu de roulette russe un peu particulier où chaque participant doit ingérer des pilules à tour de rôle. On sent toute l’angoisse et la tension que vit ce personnage (je ne vous dis pas lequel), qui n’a plus rien à perdre ou presque, qui doit jouer avec sa vie pour un être cher. 
 
Le film n’est pas bourré de violence, mais les quelques scènes où il y en a sont assez intenses et réalistes.
 
Verdict
 
Par sa réalisation adroite, le jeu subtil et habile des acteurs et la qualité de son scénario, Roche, papier, ciseaux a tout pour plaire à un large public. Il pourrait même se classer parmi les meilleurs films québécois de l’hiver, sinon de l’année.
 
Note : 4,5 étoiles sur 5 (Un film qui n’a rien à envier aux superproductions américaines.)

Merci à Les Films Camera Oscura et IXION Communications de nous avoir permis d’assister au visionnement de la presse. 

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