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Critique : Nous sommes ici – vue sur la relève en danse et théâtre

Dans le cadre de l'OFFTA, une manifestation artistique qui se tient aux abords du Festival TransAmérique (FTA), nous avons assisté, dimanche soir dernier Aux Écuries, au spectacle « Nous sommes ici », un événement unique où se retrouvent, sur une même scène, des artistes fraîchement diplômés des différentes écoles de théâtre, de danse et d'art performatif de la région montréalaise. Nous y étions. Voici un bref compte-rendu.

Les paroles
 
C’est avec l’extrait de la pièce de théâtre Les paroles de Daniel Keene que Rachel Graton et Mickaël Gouin, deux comédiens de l’École nationale de théâtre du Canada ont brisé la glace. De ce que j’ai pu comprendre, il s’agit d’un couple de vagabonds qui voyagent de ville en ville. Même s’ils sont sans le sou, ils ne manquent pas de fierté pour autant. Empreinte de propos philosophiques sur l’amour et Dieu, il s’agit d’une pièce puissante qui, malgré sa durée de 15 minutes, ne m’a pas laissé indifférent. Les deux artistes, qui ont chacun eu droit à des monologues et dialogues, étaient crédibles et connaissaient bien leur texte. Ils jouaient avec intelligence et souvent avec une grande sensibilité, comme s’ils étaient dans le métier depuis des années. Leur jeu ne paraissait pas faux, mais bien naturel. Je dois avouer que ça m’a donné envie de voir la pièce en entier!
 
Alliage composite
 
Après cette prestation troublante, ce fut au tour d’Élise Bergeron et de Philippe Poirier de LADMMI, de nous présenter Alliage composite, une œuvre dont ils sont les créateurs. Les deux danseurs se tenaient par l’avant-bras presque tout le temps qu’a duré cette prestation de moins de 20 minutes. Cette façon plutôt insolite de danser, mais avouons-le originale, permettait aux deux artistes d’être en espèce de symbiose. Ils ne se bornaient pas à répéter chacun les mêmes mouvements. Certes, il arrivait qu’un danseur agisse un peu comme le miroir de l’autre, mais bien souvent, chacun y allait de ses propres pas, sans jamais se séparer de l’autre. Cette courte prestation était souvent sensuelle, même parfois érotique, mais avait également ce côté froid et robotique de la musique industrielle. Rien à dire sur les deux jeunes danseurs qui ont fait preuve d’une grande rigueur artistique.
 
Lets get it on!
 
Après l’entracte, la petite scène de l’établissement Aux Écuries a fait place à pas moins de cinq interprètes de l’UQAM : Gabrielle-Bertrand-Lehouillier, Marie-Reine Kabasha, Christina Paquette, Philippe Dandonneau, Sébastien Provencher. Les danseurs ont joué un extrait de Lets get it on! Il s’agissait ici clairement de l’œuvre la plus provocatrice de la soirée. Inspirée par l’art de l’effeuillage, la pièce de Julia Barrette-Laperrière était un mélange entre érotisme, sexualité et brutalité. Les différents interprètes tentaient de se charmer l’un l’autre en y allant de quelques mouvements sensuels, mais souvent brutaux. En effet, à quelques occasions, l’un d’entre eux se voyait projeté sur une table, alors que les quatre autres l’entouraient et tentaient de le « manger ». Très doués, les interprètes ont clairement atteint leur objectif en faisant monter l’ambiance de la salle de quelques degrés.
 
Mi Nouh
 
Claudia Chan Tak (Université Concordia – Intermedia and cyberarts) et Massiel de la Chevrotière Portela (UQAM – danse contemporaine) ont enchaîné avec Mi Nouh (lire « minou »), une œuvre insolite consacrée aux chats. Un peu plus libre que les autres prestations de la soirée, elle n’était pas moins parmi les plus novatrices sur le plan de la danse. Les artistes, qui étaient vêtues pour montrer tout leur amour envers ses petits félins, s’exécutaient comme de vrais minous : elles se mettaient souvent à quatre pattes en imitant allègrement les mouvements si caractéristiques des chats. Elles n’avaient pas peur du ridicule. Tout cela était soutenu par une bande sonore loufoque inspirée de plusieurs musiques connues. On a ainsi pu entendre notamment une version de la saga Trône de fer. Créée par l’une des interprètes, Claudia Chan Tak, cette œuvre prouve que la danse contemporaine peut également faire rire un auditoire.
 
Le voyage astral
 
Ce sont finalement Les Sabines qui ont conclu cette très belle soirée. Issus de l’École des arts visuels et médiatiques – UQAM, ils ne nous ont pas offert une œuvre de théâtre ou de danse, mais plutôt une performance audio-visuelle. Assis à l’avant de la scène, ils commentaient en direct une vidéo projetée sur une toile. Il s’agissait d’un « documentaire » sur leur vie. Lorsque le film a commencé, j’ai eu l’impression d’avoir fait un bond de 25 ans en arrière. Les images, qui se trouvaient sur un VHS, étaient souvent de mauvaise qualité. Cependant, tout cela semblait bien voulu. Du début à la fin, ils ont fait preuve d’autodérision et montrés qu’ils étaient capables de rire d’eux-mêmes. Ils ont ainsi fait référence, avec subtilité et humour, à plusieurs événements survenus dans l’actualité, comme le message de Richard Martineau sur les étudiants qu’il avait publié sur Twitter lors du printemps érable. On ne pouvait mieux conclure la soirée! 

L’OFFTA se tient du 24 mai au 2 juin 2013. Plus de renseignements sur le site Internet du festival.

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