« Don Jon » : Un homme accro aux films pornos peut-il avoir une relation normale avec une fille?
Acteur prolifique, Joseph Gordon-Levitt a décidé de faire un tour de l’autre côté de la caméra. Avec son premier film à titre de réalisateur et de scénariste, intitulé « Don Jon », l’homme de 32 ans a voulu s’attaquer à un sujet rarement traité au cinéma : la pornographie dans le cadre d’une relation amoureuse. Voici notre critique de ce long métrage qui doit arriver en salles le 27 septembre prochain.
Un séducteur avec un lourd secret
Jon Martello (Joseph Gordon-Levitt) se fait appeler par ses amis Don Jon parce qu’il est capable, chaque fois qu’il sort dans les bars avec eux, de ramener une fille à la maison. Cependant, ce jeune homme athlétique cache un lourd secret : il est accro à la pornographie sur Internet. Il se masturbe devant son ordinateur tous les jours et même après avoir eu un rapport sexuel.
Un beau jour, il rencontre, dans le bar où il va toujours, la séduisante Barbara Sugarman (Scarlett Johansson), mais comparativement aux autres femmes qu’il a rencontrées depuis, Barbara n’est pas une « fille facile ». Elle refuse de coucher avec lui le premier soir. Adepte des films romantiques, cette dernière est toujours à la recherche de l’homme qui sera pour elle un véritable prince charmant.
Jon est pourtant tenace et n’abandonne pas. Cette fille lui fait réellement de l’effet. À mesure qu’elle repousse ses avances, il ressent des sentiments toujours plus forts envers elle. Il semble qu’il ait réellement trouvé l’amour, mais sera-t-il capable de s’abstenir des films pornos, (surtout que Barbara semble être profondément dégoûtée par ceux-ci)?
Bien amené
Je n’ai pas d’études sous les yeux, mais je pense que Don Jon aborde un problème tabou dans notre société dont souffrent probablement plusieurs hommes. Joseph Gordon-Levitt a toutefois voulu aborder le sujet avec humour, sans jamais tomber dans le drame.
Ce long métrage ne fait pas dans la dentelle. Les répliques du personnage principal sont crues, surtout lorsqu’il explique son rituel de visionnement de films pornos ou encore quand il tente d’expliquer pourquoi, images à l’appui, il préfère la pornographie au vrai sexe (le meilleur moment du film, à mon avis). Ainsi, tout au long du film, on a droit à des extraits de films pornographiques. Le public doit donc s’attendre à voir beaucoup de seins et de fesses (le film est d’ailleurs classé 16 ans et plus au Québec).
Cependant, ce qui frappe le plus dans Don Jon, c’est toute la sincérité du protagoniste. Il dit les choses sans filtre. Toutefois, elles sont souvent amenées avec une certaine dose d’humour, si bien qu’on n’est jamais choqué totalement par ce que l’on voit ou entend.
Malgré ce que l’on pourrait croire, le récit ne reprend pas tous les clichés de la comédie romantique. En fait, il arrive à en parodier brillamment plusieurs éléments. Sans vous gâcher la fin, disons que la relation amoureuse qu’entretiennent les deux personnages est loin de ce que l’on voit à Hollywood.
Certains pourraient reprocher à Don Jon de présenter des personnages un peu trop caricaturaux. C’est peut-être un peu vrai avec les membres de la famille de Jon, mais jamais cet aspect nuit à notre plaisir.
Verdict
Au final, Don Jon surpasse mes attentes. Il s’agit de l’une des meilleures comédies réservées aux adultes des derniers mois et même de l’année. Joseph Gordon-Levitt a fait un travail incroyable à la réalisation, à l’écriture ainsi qu’à l’interprétation de ce Don Juan des temps modernes accro aux films pornos sur Internet.
Cote : 4,5 étoiles sur 5
