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« Triptyque » : notre critique du dernier film de Robert Lepage

Chaque annonce d’une nouvelle œuvre du polyvalent et talentueux Robert Lepage suscite un grand intérêt de la part du public. Son nouveau film, « Triptyque », qu’il a scénarisé et coréalisé avec Pedro Pires, n’échappe pas à la règle. Mais a-t-il toutes les caractéristiques pour plaire aux admirateurs du Québécois? Lisez notre critique.

En trois parties

Sans surprise, Triptyque est divisé en trois actes. C’est une adaptation de Lipsynch, œuvre théâtrale mise en scène en 2007 par Robert Lepage. Mais contrairement à Le Triptyque de Puccini, chaque partie met en scène des personnages qui ont des liens les uns avec les autres. En d’autres mots, il ne s’agit pas de trois histoires complètement indépendantes les unes des autres. 

La première partie se concentre sur Michelle Lavallée (sensationnelle Lise Castonguay), une libraire qui souffre de schizophrénie. Après avoir passé un certain temps en établissement de soins de santé, elle peut enfin revoir la lumière du jour et retravailler dans sa librairie de la ville de Québec. Elle n’est toutefois pas entièrement guérie et devra faire tout en son pouvoir pour éviter que les apparitions qu’elle voit et les voix qu'elle entend prennent le dessus. La prise de médicaments l’aide évidemment à être plus forte, mais de l’autre côté, lui nuit grandement lorsque vient le temps de composer des poèmes. Passionnée des mots, elle peine maintenant à écrire des phrases complètes.

Ensuite, nous suivons l’histoire de Thomas Bruckner (surprenant Hans Piesbergen), un neurologue allemand qui travaille à Londres. Médecin réputé, il cache cependant un lourd secret. Sa main, depuis quelque temps, tremble et l’empêcherait à court ou moyen terme de pratiquer des chirurgies dans le cerveau. Au lieu de faire face à ce grave problème qui pourrait nuire à sa carrière, il préfère noyer ses malheurs dans l’alcool. Mais depuis peu, il a commencé à éprouver des sentiments forts pour l’une de ses patientes qui vient de Montréal.

Finalement, le dernier acte se focalise sur Marie Lavallée (émouvante Frédérike Bédard), une chanteuse et doubleuse qui vient de se faire opérer dans le cerveau par Thomas pour enlever une tumeur. Son opération semble avoir été éprouvante puisque l’un des effets secondaires était qu’elle avait de la difficulté à prononcer les mots. Pas pratique pour une chanteuse. Mais ce qui la choque au plus haut point, c’est qu’elle est incapable de se souvenir de la voix de son père.

Plus long qu'il n'y paraît

En 1 h 35, Triptyque aborde beaucoup de thèmes, si bien qu’à la fin de la projection, j’avais l’impression d’avoir vu un film presque deux fois plus long. Sans en faire une liste exhaustive, disons que les sujets les plus forts sont la maladie mentale, le processus de création et les rapports humains. La musique (merci à la superbe bande sonore) est presque un personnage à part entière tant elle est omniprésente et importante.

Même si un seul visionnement suffit pour en comprendre l’essence, ce long métrage, à mon avis, vaut la peine d’être regardé plus d’une fois pour en saisir toutes les subtilités. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il est lourd, mais disons qu’on est très loin de la légèreté du cinéma de divertissement. Certains trouveront assurément qu’on tente de couvrir trop de sujets.

Il reste que Triptyque n’a rien à envier aux productions hollywoodiennes de plusieurs millions de dollars. La direction photo assurée par Pedro Pires est franchement impressionnante. Il n’a pas peur de jouer avec l’image et d’utiliser des filtres pour créer une atmosphère unique qui se rapproche de ce que ressent le personnage. Il nous rappelle également qu’on n’est jamais trop loin du théâtre. Les rues enneigées de la capitale nationale où circule Michelle nous semblent, par exemple, aussi mornes qu’elle.

C’est d’ailleurs ça qui m’a frappé dans Triptyque : le fait que les protagonistes soient en parfaite symbiose avec tout le reste de la production. Je ne parle pas seulement des décors, mais également de la bande sonore, du montage et même des costumes. Le duo Lepage-Pires a réussi un réel coup de maître en transmettant sa vision du projet à toute l’équipe. Bravo!

Verdict

Au final, même si on peut reprocher à Triptyque d’avoir voulu aborder trop de choses en seulement 95 minutes, il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’une œuvre imposante sur l’être humain.  

Cote : 4 étoiles sur 5

Suivez Philippe Michaud sur Twitter via @Micph.

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