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CH: Eller ou Desharnais?

David Desharnais a connu un début de saison décevant avec aucun point et un seul tir jusqu’à présent en deux parties. Certains, voyant le rendement extraordinaire de Lars Eller, croient que le Danois vient de dépasser le #51 dans l’échiquier des centres du Canadien. Mais ne l’était-il pas déjà? Est-il encore trop tôt pour juger de cela?

Voici comment je vois le tout…

En premier lieu, ce n’est pas justifiable de vouloir crucifier David Desharnais après seulement deux matchs. Surtout parce que plusieurs facteurs ont joué en sa défaveur et qui l’ont empêché de cumuler des points à son rythme habituel lors des deux premiers matchs de la saison. Il y a eu, entre autres, la blessure à l’épaule de Max Pacioretty qui n’a donc joué qu’un demi-match aux côtés de Brière et Desharnais pour le moment. Parlant de Brière, il faut aussi être conscient que la cohésion entre deux nouveaux coéquipiers prend souvent du temps à s’installer et qu’il est rare que cela se fasse instantanément.

Deuxièmement, je crois que Marc Bergevin est à des années-lumière de réévaluer la présence de David Desharnais dans l’organigramme de son équipe. Il sera au moins aussi patient que dans le cas Travis Moen à qui on laisse une deuxième, même une troisième chance cette année. Et étonnamment, il semble tout juste venir de comprendre le message, mais ça, c’est une autre histoire.

Donc je ne vois pas la direction du Canadien faire réchauffer le banc à David Desharnais et encore moins l’envoyer dans les gradins ne serais-ce que pour la durée d’une seule partie. Les chances sont encore plus minimes de le voir impliqué dans une transaction de panique en début de saison.

Le numéro 51 a de l’ardeur au travail et personne ne pourra lui reprocher son manque d’intensité. Même chose pour Daniel Brière. Comme toute personne posée, mon opinion est que le Canadien devrait réévaluer la situation de Desharnais après cinq matchs joués avec son trio régulier, c’est-à-dire aux côtés de Pacioretty et Brière et non pas avec Brandon Prust qui, même s’il y a mis tous ses efforts n’était tout simplement pas capable de suivre ses deux coéquipiers lors du match de samedi dernier face aux Flyers. Je suis confiant que le duo Pacioretty-Desharnais fonctionne toujours, car ce sont deux joueurs qui se suivent depuis la Ligue Américaine et qui ont connus de vifs succès par le passé.

Je n’ai aucun reproche à faire à Desharnais, car il reste encore 80 parties à disputer sans compter les séries éliminatoires – si, bien évidemment le Canadien s’y rend – mais si je ne pouvais qu’être son conseiller pour un instant, je lui proposerais de tirer un peu plus souvent au but, car le seul tir qu’il a obtenu en environ 35 minutes passées sur la glace n’est pas représentatif d’un joueur qu’il est normalement.

Lars Eller dans tout cela

Je ne vais pas me cacher pour dire que je crois que Lars Eller est capable de beaucoup plus de choses offensivement que Desharnais. Ayant compilé six points en seulement deux parties est tout simplement extraordinaire pour le numéro 81 et peu de gens auraient pu prévoir ce début de saison aussi prolifique. Je pense qu’Eller a poursuivi sa progression, tout simplement, et qu’il en est rendu au stade où il a dépassé David Desharnais. Ce phénomène, on pouvait déjà le discerner la saison dernière…

Ainsi, Eller a dépassé Desharnais? Oui. Mais chez le Canadien, en ce moment, il est beaucoup plus question de combinaisons que de qui sera le contre numéro 1, 2, 3 et 4. Par exemple, il serait illogique de séparer Gallagher et Galchenyuk d’Eller ou encore Desharnais de Pacioretty sachant que ceux-ci performent si bien les uns avec les autres.

Le Tricolore a trois deuxièmes trios selon les dires de certains. Je suis assez d’accord avec cette affirmation, du fait qu’en les comparants aux unités des autres équipes à travers la ligue, c’est sensiblement ce que l’on retrouve comme niveau de talent sur la deuxième ligne d’attaque.

Mais lorsque qu’on a trois trios sensiblement « du même niveau », ils doivent au minimum jouer la même quantité de minutes. Ce n’est pas ce qu’on a vu l’an dernier.

Il n’y a donc qu’une seule solution envisageable et vers laquelle Michel Therrien a déjà commencé à se tourner samedi soir : faire jouer davantage le trio piloté par Eller. C’est bien beau parler de « développement » progressif, mais autant Eller que Gallagher et que Galchenyuk sont prêt à battre de leurs propres ailes. Cette année, ce trio m’apparaît comme le meilleur du CH et il jouera 17 minutes au minimum, puis l’an prochain ce sera 18:30 et après 20 minutes.

Le trio d’Eller est-il maintenant le premier trio et celui de Desharnais, le troisième? En me fiant sur le début de saison, je dirais que c’est le portrait que je me dresse pour le moment. Reste à voir si ça restera de même jusqu’à la toute fin de la campagne…

L’entraîneur en chef du Canadien a souvent parlé de « faire jouer les trios les plus méritants » et cette année, ça s’appliquera enfin aussi à celui des jeunes.

Ceci conclut donc mon point de vue par rapport au « sujet de l’heure » de cette semaine. 

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