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Dossier coups à la tête LNH : Pouvons-nous vraiment y mettre fin?

Nombreuses sont les blessures dans un sport aussi rapide et qui se pratique sur une surface de jeu aussi petite que dans le hockey. Chaque année, dans la LNH, on recense des centaines, voire des milliers de blessures, qui vont d’un incident minime comme un doigt cassé jusqu’à des blessures plus sévères qui peuvent même mettre fin à des carrières.

Nombre de ces blessures sont des commotions cérébrales, qui peuvent non seulement occasionner des pertes de mémoire, des maux de tête ou des étourdissements, mais aussi endommager le système nerveux d’un athlète pour le reste de sa vie. De plus, une grande quantité de ces commotions cérébrales proviennent de coups à la tête.

En 2011, une étude menée par l’Association médicale canadienne a démontré qu’au cours d’une saison de la LNH, en moyenne 5,8 commotions cérébrales sont subies à chaque tranche de 100 joueurs au cours d’une année. Ces résultats ont été compilés d’après les rapports médicaux des trente équipes de la LNH et ce, entre 1997 et 2004.

Des chiffres inquiétants comme ceux-ci ont de quoi alarmer les dirigeants du circuit et on a vu, par l’entremise de l’instauration d’un conseil qui s’assure de la sécurité des joueurs sur la glace, que la ligue a décidé de mettre un pas dans la bonne direction dans le dossier des coups à la tête. Malgré tout, il reste que plusieurs critiquent que les décisions de Brendan Shanahan (préfet de discipline de la LNH) et de ses acolytes, plaidant qu’elles sont incohérentes.

Bien que la Ligue Nationale semble de bonne foi dans ce dossier, je me demande s’il est vraiment possible de mettre un terme aux coups à la tête.
 

Difficile de juger

Je vais jouer l’avocat du diable… Alors que la majorité des témoins d’un coup à la tête dans la LNH mettent l’entièreté du blâme sur le joueur qui a servi la mise en échec non légale, je vais plutôt défendre ce joueur et j’ai mes raisons…

Pour un joueur qui arrive à une vitesse de 65 km/h et ayant comme seule intention d’infliger une mise en échec percutante – mais légale, car les coups à la tête ne sont quasi jamais intentionnels – il est difficile de prévoir comment son adversaire va se positionner juste avant de se faire frapper. Il devient encore plus difficile d’arrêter son geste si jamais le joueur qui s’en va servir la mise en échec a le temps de discerner la position précaire de son adversaire.

Le 17 octobre dernier, on a assisté à une mise en échec de Cody McLeod de l’Avalanche sur Niklas Kronwall. Comme vous pouvez le voir sur la séquence (ici-bas), c’est la tête du défenseur des Red Wings qui va prendre le plus gros de l’impact. Évidemment, c’est le genre de séquence qu’on ne veut plus voir dans le hockey d’aujourd’hui, mais encore une fois, McLeod pouvait-il vraiment faire quelque chose?

On voit que lorsqu’il arrive premier pour la course à la rondelle, Kronwall regarde derrière lui et repère McLeod. À ce moment, l’attaquant de l’Avalanche aura la confirmation que son adversaire l’a repéré. Mais lorsqu’on laisse le jeu se poursuivre, Kronwall va effectuer un pivot et va baisser sa tête. Baisser la tête : il faut insister sur ce mot. Comment McLeod pouvait-il avoir le temps de voir son adversaire se pencher autant. Si ce ne fut pas le cas et qu’il avait opté pour l’option de seulement renvoyer la rondelle de l’autre côté de son filet, il aurait, dans le pire des cas, reçu la mise en échec de McLeod en plein cage thoracique, l’endroit logique d’une mise en échec.

Avec la tête à la hauteur de la bande, Kronwall s’est placé dans une position extrêmement vulnérable, rien de moins. Encore une fois, je le répète, le joueur de l’Avalanche n’a pas eu plus d’une fraction de seconde pour réagir et de la façon dont s’es positionné son adversaire, le résultat n’aurait pas pu être bien différent.
 

Réduire de moitié

Je crois que la LNH pourrait se fixer un objectif réaliste en celui de réduire de 50% les coups à la tête d’ici les cinq prochaines années. Et les règles n’ont rien à voir là-dedans, car ce n’est pas ce qui va faire augmenter ou diminuer significativement ce nombre de coups considérés comme « salauds ».

La solution : responsabiliser davantage le joueur qui va se placer dans une position vulnérable.

Dans le cas de Kronwall et McLeod, je crois que c’est le défenseur des Red Wings qui a lui-même mené à sa blessure en se plaçant dans une position vulnérable.

Si on commence à responsabiliser les joueurs des conséquences de leurs actes lorsqu’ils se promènent avec la tête basse sur la glace dès l’âge junior, il sera plus facile de baisser significativement le nombre de coups à la tête.
 

Rester dans la modération

Peut-être êtes-vous en train de me traiter de tortionnaire et de sadique alors que vous parcourez ce texte devant votre écran, mais je ne suis tout de même pas pour le fait de voir ces mises en échec, surtout lorsqu’elles sont aussi gratuites que celle-ci :

Rassurez-vous, je suis aussi du genre à grimacer en voyant un joueur sortir en douleur ou sur une civière pour quelque raison que ce soit. Mais tout commence par un juste équilibre entre l’élimination des joueurs de la ligue qui frappent à la tête gratuitement, par exemple Kaleta ou encore Raffi Torres, tout en apprenant aux joueurs comment ne pas se positionner vulnérablement sur la patinoire.

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