La guerre et les catastrophes naturelles font malheureusement la une de nos quotidiens toutes les semaines. Le séisme en Haïti en 2010, les inondations au Québec au printemps 2011 et la semaine dernière, le typhon qui a frappé de plein fouet les Philippines nous ont fait voir toute la misère qui affecte les victimes. Aussi, les nombreux conflits partout sur la planète font beaucoup de victimes. Heureusement, un organisme international veille au grain afin d’intervenir le plus rapidement possible pour assurer le bien-être de celles-ci : la Croix-Rouge internationale. Voici comment et par qui elle fut mise sur pied.
Henri Dunant
C’est lors de son passage en Italie pour un voyage d’affaires, en 1859, que le Suisse Henri Dunant, né à Genève en 1828, fut exposé à un événement qui bouleversera sa vie et celle de millions d’hommes et de femmes. Au moment où il se trouve dans la ville italienne de Solférino afin de rencontrer pour affaires l’empereur français Napoléon III, alors engagé en guerre contre l’Autriche, la bataille fait rage. Au terme de cette bataille, 38 000 soldats des deux camps gisent sur le champ de bataille sans qu’aucune assistance ne leur soit apportée. Cela le bouleverse et il organise spontanément, avec l’aide de quelques médecins et des femmes de l’endroit, des secours et des hôpitaux de fortune.
Photo de Henri Dunant
Alors qu'il retourne en Italie, l’image et l’odeur de la mort et de la putréfaction du champ de bataille le hantent toujours et il décide de rédiger ses mémoires dans le livre Un souvenir de Solférino, dans lequel il décrit tout ce qu’il y a vu. Il le publie à ses frais et le fait distribuer aux gens les plus influents d’Europe afin de conscientiser les États sur la souffrance des soldats lors de batailles. Ses démarches mèneront à la création de la Croix-Rouge internationale.
La bataille de Solférino en 1859
La Croix-Rouge
C’est lors de la conférence qui mena à la création de la Convention de Genève le 22 août 1864 que la Croix-Rouge internationale vit officiellement le jour. L’organisme décida d’avoir pour emblème une croix rouge sur fond blanc (les couleurs inversées du drapeau suisse) afin que ceux et celles qui devaient servir au front soient identifiés en vertu de leur neutralité. En effet, il est interdit de tirer sur les membres munis de ce symbole lors de conflits. La Convention de Genève prévoit que ce symbole ne doit être utilisé que pour :
- – l'apport d'une aide aux membres des forces armées blessés ou malades;
- – le personnel et les équipements médicaux des forces armées;
- – les aumôniers militaires.
Aussi, il est interdit de se servir de ce symbole pour des opérations militaires. En 1876, l’Empire ottoman décide d’adopter le croissant rouge, car la croix est un symbole chrétien. Mais par la suite, tout nouveau symbole sera refusé, à l'exception du lion et du soleil rouge pour l’Iran (n’est plus utilisé maintenant) et du carré rouge (rien à voir avec le mouvement étudiant du printemps érable!), qui est jugé neutre partout dans le monde.