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Papa, je t’aime fort comme Louis Cyr

C’est un classique. Quand la Saint-Valentin se pointe en milieu scolaire, le code vestimentaire est au rouge, les petits cœurs à la cannelle ont la cote pour la seule fois de l’année et le chocolat surexcite l’ensemble des petits amis qui retournent à la maison avec ce trop-plein d’énergie que je trouve mignon. Mais quand je trouve un valentin dans le sac à dos de ma fille de cinq ans, c’est autre chose.

Tous les pères de jeunes filles seront d’accord avec moi pour dire que les affaires de petits chums, ça ne devrait pas arriver avant que nos fillettes aient atteint l’âge de raison. C’est tellement plus compliqué ce dossier-là pour nous, pauvres hommes! Une mère, ça ne voit pas la menace. Ça considère plutôt son enfant comme quelqu’un de sociable, qui a de la facilité dans ses relations humaines. Mais nous, mâles alpha, nous n’avons pas le choix d’être sur le qui-vive. Nous devons surveiller l’ensemble de la testostérone environnante. On sait pertinemment comment le jeune garçon est constitué puisque, après tout, nous venons à peine de quitter cette phase… période que plusieurs ne quitteront jamais : la phase du chasseur.

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C’est un 14 février classique. On fouille la garde-robe pour dénicher l’ensemble rouge pour la thématique suggérée par l’école. On permet exceptionnellement à notre poulette de maternelle de mettre du rouge à lèvres pour se rendre en classe et on cache un valentin signé de ma plus belle main dans son petit sac à dos de Barbie. À son retour de l’école :

« Puis, comment s’est passée ta journée? »

Soupir « Bien! » Long silence

« Comment as-tu trouvé ta surprise? »

« Quelle surprise? »

Impatient « Ben, ton valentin! »

« Ah oui, ça! Merci. Mais tu sais quoi? Simon, lui, il est chanceux, il a reçu un chocolat et un suçon de ses parents. Et Mélanie, elle, ses parents lui avaient composé un rap qui rime. »

Grognements « Tu sais, on peut montrer notre amour de plusieurs façons. Moi, j’ai choisi la véracité des mots. Une intention, une vraie, une pure, une qui ne s’achète pas! »

« C’est vrai que quand Madame Nancy me l’a lu, j’ai senti comme tout chaud dans mon cœur, les yeux me picotaient, le papillon était dans mon ventre, pis là là, le cupidon était même un peu jaloux. »

Ok mets-en pas trop quand même! Mais merci, j’avoue que je me sens mieux.

Et comme à chaque retour d’école, je vide machinalement son sac pour m’émerveiller un peu trop devant ses innombrables bricolages qui finissent tous par se ressembler, je tombe sur ce qu'il ne fallait pas : un valentin signé de la main de Jacob.

« C’est qui ça, Jacob? »

« Un ami »

Inquiet « Juste un ami? »

« Ben non… long silence… Un ami de ma classe. »

Inspire, expire « Mais est-ce qu’il est gentil avec toi? »

« Oui, il est drôle. » 

Prompt « Moi aussi je suis drôle tu sauras! »

« Ouais mais Jacob lui, des fois, il danse comme ça. » Démonstration

Presque insulté « Tu sauras que ton père a fait neuf ans de danse de compétition au niveau pro-vin-ci-al. Il ne se contente pas de quelques vulgaires pas de soi-disant danse pour faire rire la cour. »

« Ouais mais Jacob lui, il grimpe dans les modules là, pis il glisse le long du très haut poteau. »

Virant au mauve « Je suis autant capable sinon plus. On va y aller au parc de ton école, je vais te montrer que je peux escalader bien plus haut, descendre bien plus vite et en faire des pirouettes pour t’impressionner. »

« Jacob, lui, il a deux blondes. Moi, pis une autre fille. »

Résigné « Ouais. J’avoue que sur ce coup-là, il est plus fort que moi. Je lui concède. »

Ma blonde entame le discours du « on ne peut pas jouer sur deux plateaux en même temps », sort l’histoire des deux lièvres à la fois, me lance un regard bourré d’avertissements sous-entendus. Ma fille, dans toute son intelligence émotionnelle, de nous répondre :

« De toute façon, c’est terminé avec lui. Il est trop souvent dans le jaune (système d’avertissements pour encourager les bons comportements, implanté en classe).

Soulagé « Booooooon! Une bonne affaire de réglée. »

Jusqu’à ce que je découvre, dans la petite pochette de son sac, un autre valentin. Une carte avec un dessin beaucoup trop bien exécuté pour un enfant de maternelle. Voyant l’interrogation sur mon visage, ma fille me dit :

« Ah! ça, c’est de la part de Isaac. Un grand de troisième année. Il est bien gentil. » 

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