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Les Sunset Strip Killers : Quand la perversité sexuelle dépasse l’horreur

On peut facilement imaginer des tendances sexuelles. Par exemple, on peut tolérer l’idée que certains participent à des jeux de rôles, se déguisent, utilisent des objets ou s’adonnent même au sado-masochisme. Cependant, le meurtre sexuel n’est pas aussi facile à comprendre et encore moins à accepter. Certaines personnes peuvent-elles réellement en venir à tuer pour avoir une excitation sexuelle? Le cas des meurtriers en série Douglas Clark et Carol Bundy, alias les Sunset Strip Killers, vous montrera que oui. Attention, cœurs sensibles s’abstenir.

Des enfances instables et tourmentées

Douglas Daniel Clark est né le 10 mai 1948. Fils d’un officier naval, il est amené à voyager en permanence avec sa famille, ne lui offrant aucune stabilité. En quelques années, la famille Clark élit domicile dans pas moins de 37 pays en raison du travail du patriarche. Même si ce dernier finit par accepter un emploi civil au sein du service militaire, la famille poursuit sa vie de nomades avant de terminer ses cavales en Inde.

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Le jeune Clark poursuit ses études comme il le peut, fréquentant notamment plusieurs écoles militaires. De belle apparence, l’adolescent souffre quand même d’un grand manque de discipline et flâne énormément dans les couloirs des écoles. Sans modèle paternel constant, il erre au gré de ses plaisirs et se plaît à séduire une panoplie de jeunes filles, ce qui ne l’empêche pas d’obtenir un diplôme en 1967, puis d’intégrer les Forces de l’Air.

L’enfance de Carol Bundy est, quant à elle, tout simplement désastreuse. Elle est fréquemment battue par des parents alcooliques et est rejetée par sa mère, qui ne lui manifeste aucun signe d’affection. Lorsque cette dernière décède, son père décide que le rôle d’épouse incombe à sa fille, et ce, même si elle n’est âgée que de 15 ans! Bundy finit par quitter le foyer, mais tombe rapidement en amour avec des hommes aussi violents que son père. Progressivement, elle développe divers syndromes de femme battue, dont une naïveté et un désir de plaire très élevés. En raison d’un manque de confiance en soi flagrant, Bundy ne dénonce jamais les sévices dont elle est victime, excusant même ses bourreaux.

La rencontre des tueurs en série

Carol Bundy était, en quelque sorte, destinée pour Douglas Clark. Narcissique, manipulateur et grand séducteur, il a une facilité pour repérer des femmes fragiles avec qui il s’adonne à toutes sortes de fantasmes. Rapidement, Clark développe des goûts sexuels particuliers, effectuant des jeux de rôle et s’adonnant au sado-masochisme avec ses partenaires. Or, plus il explore sa sexualité, plus il développe une forme d’habituation aux actes sexuels les plus pervers. Dès lors, le besoin de pousser ses expériences plus loin afin de ressentir la même satisfaction sexuelle devient criant. Lorsqu’un soir, il croise le regard de Carol Bundy dans un bar, il voit l’occasion parfaite de satisfaire ses envies les plus sombres avec l’aide d’une acolyte facilement manipulable.

Tombant facilement sous les griffes d’hommes manipulateurs, Bundy est rapidement conquise par le charme de Clark. Partageant des moments intimes, Clark avoue assez vite ses fantasmes les plus macabres à Bundy, qui les trouve plus fascinants que repoussants. Ils ramènent fréquemment des prostituées à leur appartement et Bundy va jusqu’à berner une jeune fille de 11 ans afin qu’elle participe à des jeux sexuels et se livre à des séances de photographie osées pour Clark.

L’habituation sexuelle de Clark refait surface, tout cela n’étant pas assez pour assouvir son appétit déviant. Il mentionne à Bundy que son fantasme ultime serait d’assassiner une fille alors qu’il aurait une relation sexuelle avec elle, allant même jusqu’à dire qu’il « aimerait ressentir les contractions du vagin alors que le corps s’éteindrait ». Afin de mettre son plan à exécution, il finit par convaincre sa nouvelle conquête de se procurer deux armes à feu automatiques en les enregistrant à son nom, question de ne pas laisser de traces qui pourraient permettre de le relier aux armes. La région de Los Angeles vivra alors une vague d’horreur comme elle n’en a jamais connue.

Le début des meurtres

Au mois de juin 1980, Clark aborde Gina Narano et Cynthia Chandler, deux demi-sœurs en cavale. Les séduisant, elles montent dans son auto et n’en ressortiront jamais. Alors qu’elles lui font une fellation, Clark les abat froidement de deux balles dans la tête avant de transporter les corps dans un garage pour s’adonner à des actes de nécrophilie. Puis, Clark revient tranquillement à l’appartement qu’il partage avec Bundy. Il avoue son crime à cette dernière, qui prend panique. Elle savait que son copain avait un penchant pour le meurtre, mais jamais elle n’aurait cru que cela se matérialiserait!

Les policiers découvrent les corps des adolescentes le lendemain. Toujours abasourdie, Bundy leur téléphone en mentionnant qu’elle a des informations sur les meurtres. Cependant, elle ne donne que des pistes vagues afin que les forces de l’ordre ne puissent remonter jusqu’à Clark. Elle ne voulait surtout pas que ce dernier soit arrêté, lui ayant avoué que si les policiers élucidaient l’affaire, il prendrait tout le blâme pour lui éviter la prison.

Un meurtre digne d’un film d’horreur extrême

Douze jours après l’assassinat de Narano et Chandler, Clark tue de nouveau sans que Bundy n’appelle la police. Ses victimes sont deux prostituées, à savoir Karen Jones et Exxie Wilson. Si la première a été tuée d’une balle à la tête, la seconde a perdu la vie de façon beaucoup plus macabre. En effet, les policiers ont retrouvé son corps dans les poubelles d’un restaurant, mais sans la tête!

Clark avait poussé ses fantasmes jusqu’à décapiter Wilson et a conservé sa tête dans son frigo pendant quelques jours. Bundy s’en est servie comme d’une poupée, la maquillant et lui peignant les cheveux avant que Clark ne l’utilise pour d’autres actes de nécrophilie. Après quelques jours d’atrocités, ils ont simplement lancé une boîte sur le bord de la route dans laquelle se trouvait la tête gelée et parfaitement propre de Wilson enroulée dans un chandail.

Les policiers n’étaient pas au bout de leurs peines puisqu’un autre cadavre fut découvert dans une forêt de la vallée de San Fernando. Le corps gisait là depuis trois semaines, en faisant la première victime officielle de Clark. La presse couvre largement ces crimes en mentionnant qu’un tueur en série est à l’œuvre et que la population doit demeurer aux aguets. Clark salive devant cette couverture, qui lui donne l’impression d’être important et en contrôle de la situation. Cela l’amène à récidiver un mois plus tard en faisant une autre victime qui, au passage, assouvit ses fantasmes.

Bundy craque sous la pression

Les policiers ont énormément de difficulté à retracer le tueur, mais sont convaincus que les meurtres ont été commis par la même personne. En outre, les trous de balles sur les corps proviennent du même calibre et les enquêteurs découvrent le cadavre d’une femme de 27 ans qui avait poussé son dernier souffle trois ans plus tôt. Sur le corps, on retrouve un chandail pareil à celui qui entourait la tête d’Exxie Wilson. Il n’y a donc pas de doute : un seul tueur agit. Mais qui est-ce?

Au cours de l’été, alors que l’enquête piétine, Carol Bundy commettra le meurtre qui stoppera la vague de folie des amants. Ayant demandé l’aide d’un ancien petit ami pour se sortir de la relation qu’elle entretenait avec Clark, Bundy le poignarde neuf fois dans sa caravane avant de le décapiter. Puis, elle revient dans l’appartement de Clark et lui montre la tête en lui affirmant « qu’elle aussi est capable du pire » et qu’elle est « son égale ». Même s’il est extrêmement surpris, Clark rit de la situation, non sans sentir que l’étau se resserre autour de Bundy et, par le fait même, de lui-même.

Début août, n’en pouvant plus de garder son lourd secret, Bundy confesse son crime à des collègues, qui contactent immédiatement les policiers. Rapidement arrêtée, elle ne se cache pas de son crime, mais sent qu’on finira par la relier aux autres meurtres et décapitations de la région. Elle craque sous la pression et déclare aux policiers qu’elle et Clark sont les responsables des meurtres sexuels commis depuis quelques mois. Elle va jusqu’à fournir des preuves matérielles aux policiers pour prouver ses dires.

Les enquêteurs ne perdent pas de temps et procèdent à l’arrestation de Clark. Malin, ce dernier leur dit qu’il est tout à fait innocent. Après tout, Clark n’a aucune arme à feu enregistrée à son nom, tandis que Bundy, oui. Il jette donc tout le blâme sur cette dernière et va même jusqu’à incriminer son ex-petit ami décapité. Malheureusement pour Clark, sa tactique ne fonctionnera pas puisque grâce aux aveux de Bundy et à mesure que l’enquête progressera, les policiers trouveront des preuves irréfutables prouvant qu’il était bien impliqué dans les meurtres.

Les victimes des Sunset Strip Killers

Peine de mort prononcée et évitée

Les preuves matérielles enfin recueillies, les policiers mettent le dossier entre les mains d’avocats, qui portent de lourdes charges contre Clark et Bundy. L’homme est accusé du viol d’une fillette de 11 ans et portent six accusations de meurtre au premier degré et six accusations d’outrage à un cadavre. Même s’il tente de prouver son innocence en blâmant Bundy, le jury ne le croit pas et le condamne à la peine de mort. On finira pas découvrir que Clark fut impliqué dans un septième meurtre, bien que cela n’ait évidemment pu alourdir la peine du condamné.

Bundy a, quant à elle, dénoncé Clark et accepté de rendre un plaidoyer de culpabilité pour son implication dans deux meurtres. En échange, le tribunal la condamne à une peine de prison à vie plutôt qu’à la peine de mort.

En 2003, Carol Bundy est décédée d’une crise cardiaque en prison. Douglas Clark attend toujours d’être exécuté, plus de 30 ans après la commission des meurtres.

Pourquoi ces meurtres?

On ne saura probablement jamais pourquoi Clark a commis ces atrocités, ayant toujours refusé de reconnaître sa culpabilité. Néanmoins, une théorie intéressante soulevée par une psychiatre veut que Clark ait déjà fait rire de lui par des femmes durant sa vie, notamment au sujet de ses performances sexuelles. Il aurait donc assassiné toutes ces femmes puisqu’une femme morte ne peut se moquer de toi parce que tu ne l’as pas satisfaite. Je crois aussi que l’enfance instable de Clark marquée par une absence de modèle disciplinaire l’a amené à répondre avant tout à ses pulsions. Au fil du temps, l’appétit sexuel de Clark devait être nourri en allant toujours plus loin, le plaisir ultime étant d’assassiner quelqu’un. Ces deux théories pourraient expliquer pourquoi Clark tuait, violait et s’en prenait même aux cadavres de ses victimes, bien que la vérité mourra probablement au moment où Clark poussera son dernier soupir.

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