Non, non, nous n'avons pas de revendications, et cet article ne fera pas non plus de partisanerie électorale. Cependant, nous voulons envoyer un message aux politiciens qui tentent de se faire élire. Depuis quelques années, et la tendance ne va qu'en augmentant, le cynisme et la dérision envers la classe politique sont omniprésents, la population semble avoir complètement décroché et perdu confiance. Vous passez 5 minutes sur les médias sociaux et ça saute en pleine face. Pourtant, le cirque politique continue et les politiciens ne changent pas. Ils ne semblent pas évoluer ni s'adapter, ne semblent pas voir, ni entendre, ni comprendre les signaux. Donc, profitons de cette palpitante campagne électorale qui bat son plein au Québec pour leur exprimer clairement en 10 points les raisons de notre perte de confiance.
Les temps ont changé, on ne peut plus faire de la politique comme il y a 40, 25 ou même 10 ans. Souhaitons que notre message soit entendu, oups, non… lu par les bonnes personnes; des candidats aux chefs, en passant par les éminents stratèges des partis.
Voici les 10 raisons que nous avons identifiées :
1. La façon de faire. Vous passez trop de temps à démolir ou à dénigrer un autre parti, ses candidats ou son programme et pas assez à vous vendre, à nous faire découvrir qui vous êtes, vos idées, votre propre programme. On découvre la plateforme d'un parti par les propos des autres partis. C'est ridicule. Arrêtez de regarder ce qui se passe chez le voisin et inspirez-nous confiance avec ce que vous voulez proposer, votre programme électoral à vous! Vendez-nous votre expertise, votre compétence et soyez convaincants! Soyez créatifs et laissez faire votre compétiteur.
2. Les fameuses promesses. Il est grand temps d'arrêter de promettre n'importe quoi. Vous devez bien être en mesure de calculer ou de valider la faisabilité de vos engagements avant de faire des promesses? Pourquoi promettre pour ensuite ne pas respecter? Vous voyez bien où ça mène, non? Les gens sont bien plus informés et éduqués qu'auparavant, vous ne pouvez plus promettre des choses irréalistes ou, même si elles sont réalistes, que vous ne tiendrez pas. La justification du « pourquoi » vous n'avez pu tenir votre promesse, on s'en balance un peu. Est-ce agréable de se retrouver sur YouTube avec des engagements fermes, pour ensuite vous voir dire le contraire ou justifier vos erreurs quelques semaines ou mois plus tard? Ça ne paraît pas très bien; le mot « embarrassant » est pleinement justifié ici.
3. Les changements d'allégeance, ou si vous préférez, l'opportunisme politique. Ça n'aide pas à la crédibilité de vos propos ou de vos convictions en tant que politicien. Vous croyez en la ligne d'un parti, vous la défendez, et ensuite, vous vous retrouvez avec une autre « bannière » qui prône autre chose. Quelquefois, un changement est possible et s'explique bien. Mais en règle générale….
4. Les présences « discutables » à certains événements où il est clair que c'est dans le but de vous faire du capital politique ou de tenter d'attirer la sympathie des électeurs. Les gens connaissent le jeu maintenant et savent très bien pourquoi vous êtes là…
5. Les fameux slogans de campagne. Il semble clair que ça doit être réévalué, non? Ça devient des blagues, des jeux de mots pas nécessairement à votre avantage et ça peut vous suivre longtemps. Les déclinaisons et applications loufoques de vos slogans sont partout sur les médias sociaux. Quand vous acceptez un slogan, vous le voyez bien sur la pancarte, vous devez bien vous douter que ça ne marchera pas? Pourquoi vous l'utilisez quand même?
6. Bien sûr, il y a tous les scandales qui ont été dévoilés depuis plusieurs années. Il y a des politiciens qui doivent avoir de la difficulté à s'endormir le soir! Vous voulez vous faire élire? Devenir une personnalité publique? Goûter au pouvoir? Prenez donc la peine de jeter un dernier coup d'oeil à votre passé avant de vous lancer, ça ne peut pas faire de tort. Ensuite, durant votre règne, pensez-y deux fois avant d'embarquer dans quelque chose… Oui, tout finit par se savoir. Vous voulez la confiance des électeurs, mais la confiance, c'est fragile.
7. Le manque de projets rassembleurs. Ça fait cruellement mal. Nous avons l'impression qu'un parti ou un autre, c'est du pareil au même. On va rouler sur l'erre d'aller pendant 4 ans et on n'ose plus créer de projets, qui, pour une fois, pourraient rassembler une majorité de la population.
8. Les candidats, vous n'osez plus. Tout le monde a peur de déranger, tout le monde marche sur des oeufs, il ne faut pas se démarquer, on reste chacun dans son coin. Un grand manque de couleur, de saveur et de personnalité. À la longue, on a maintenant l'impression que les politiciens sont tous du pareil au même, qu'ils parlent de la même façon… avec le même genre d'intonation pour sembler en contrôle et sécurisants. Ça ne marche plus. Ramenez-nous des leaders!
9. Les dépenses, subventions, l'argent qui pleut lors des campagnes. C'est un peu comme le point 2, non? On passe un mandat à dire que l'économie est difficile et une fois en campagne, on ouvre les valves du coffre-fort et l'argent coule à flots… On ne croit plus en ces cadeaux qui arrivent par magie quelque temps avant d'aller faire un X à l'isoloir. Faudrait se renouveler ici là…
10. Cette impression que tout ce qui compte, c'est la prochaine élection. Un mandat sert maintenant à se faire valoir dans le but de se faire réélire au prochain scrutin. Faudrait bien faire deux mandats non? Sarcasme bien entendu. Toutes les actions semblent calculées pour augmenter son pourcentage d'intentions de vote dans 4 ans.
Bien sûr, vous comprenez que ce ne sont que 10 raisons parmi d'autres, que c'est vulgarisé au maximum, mais ça reflète l'état d'esprit collectif qui semble régner face à vous, chers politiciens. C'est peut-être une base de réflexion… Il est temps que les façons de faire changent, qu'elles évoluent. Redonnez confiance à votre population! Pis si notre petit message ne sert à rien, bien au moins, ça nous aura fait du bien de l'écrire. L'écriture, c'est thérapeutique, non?
