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L’érotisme à travers le temps : les tabous du sexe

Le sexe n’a jamais laissé personne indifférent, mais il était perçu bien différemment selon l’époque où on vivait. On l’a considéré comme sacré, comme quelque chose de sale et punissable ou bien comme l’aboutissement de l’amour. Quoi qu’il en soit, c’est un sujet qui comporte encore aujourd’hui ses tabous. Voyons comment l’érotisme a traversé le temps jusqu’à nous.

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La magie de la reproduction

Dès la préhistoire, les humains ont été fascinés par l’acte sexuel, qui était un acte de création. On retrouve des dessins rupestres sur les murs de grottes ainsi que des sculptures qui montrent les sexes féminin et masculin, mais pas nécessairement par érotisme; plutôt pour représenter le caractère sacré du sexe, symbole de vie. Pas étonnant qu’on ait désigné des dieux pour « contrôler » l’aspect sexuel des hommes, et le dieu grec Eros (dieu de l’Amour) en est un bon exemple. Il a même donné son nom à l’érotisme. Même les dieux s’adonnaient au sexe! Il faudra attendre les religions monothéistes pour que le sexe disparaisse du religieux.

Statuette préhistorique représentant le sexe féminin, la fertilité.

Le sexe et la religion

En effet, dès les premiers livres de la Bible, le sexe perd des plumes. Lorsque Ève entraîne Adam dans le péché originel, c’est par la séduction, nous dit-on. Toujours dans la Bible, on évite de parler de l’acte sexuel par l’emploi d’expressions comme : «… un tel a connu telle femme… », ce qui signifie que le type a « scoré » (je n’ose aller plus loin dans mon propre choix d’expression!). Au Moyen Âge, les grands penseurs de l’Église se posent des questions très pointues, par exemple : « Est-ce que les anges ont un sexe? » Pour le monde religieux de l’époque, le sexe est un mal nécessaire, toujours teinté par le péché.

Comme on le voit, les tabous liés au sexe sont puissants et ont modelé les us et coutumes de nos ancêtres. Avant cela toutefois, dans l’Antiquité, l’érotisme avait la cote et la nudité (voire l’acte sexuel) n’était pas taboue. Voir des seins n’avait rien de répréhensible et entendre gémir dans la pièce d’à côté n’avait rien d’anormal le soir venu. C’était tout à fait normal.

Les tabous créent l’érotisme

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, par contre, il était très mal vu d’aborder la chose sexuelle autre que pour la procréation. Même la médecine abordait difficilement le sujet, de peur de se faire accuser de perversion. Tout au plus, on regardait sans oser toucher les sujets. Il y a le cas où un médecin de l’époque, un dénommé Duval, a voulu prouver qu’une femme, Marie le Marcis, était bien un homme (un hermaphrodite en fait, qui avait les deux sexes) et il a dû toucher les parties génitales du sujet, chose que les savants de l’époque répugnaient à faire. Aussi, dans les périodes où le sexe était tabou, les vêtements se sont adaptés pour cacher les parties du corps condamnables. Lors de la Renaissance, la femme ne dévoilait souvent que son visage et ses mains. Plus tard, on en montrait un peu plus, mais pas les coudes, ni les genoux… En Nouvelle-France, les femmes adoraient littéralement les mollets des hommes, le reste étant caché sous la chemise qui allait presque jusqu’aux chevilles. En fait, c’est mathématique, dès qu’on cache une partie du corps, on est obsédé par celle-ci. Voilà sans doute pourquoi les adeptes du nudisme sont insensibilisés par le vue de leurs voisins dénudés.

Autre tabou extrême de l’époque : la masturbation! Il était considéré comme extrêmement grave de pratiquer l’auto-érotisme, ou la masturbation, jusqu’à une époque pas très lointaine. Vous connaissez l’adage selon lequel « la masturbation rend sourd »? Ou encore que le poil vous poussera dans le creux de la main? Ça vient de quelque part, ça! Un auteur anonyme du XVIIIe siècle a même écrit, dans un essai très sérieux, que la masturbation avait les conséquences suivantes : affaiblit de façon générale les facultés intellectuelles, les facultés physiques menant à l’hypocondrie et à l’hystérie; cause des douleurs à la tête, à la poitrine et à l’abdomen; provoque des boutons, des démangeaisons, des suppurations sur le corps et des troubles physiologiques comme l’impuissance, l’éjaculation précoce, la gonorrhée, de même que des troubles intestinaux… bref, c’est vraiment l’enfer!!!

Le porno versus l’érotisme

Contrairement à la pornographie où l’acte sexuel est explicitement montré sous toutes ses coutures, l’érotisme laisse l’imagination s’enflammer par elle-même par ce qui est caché derrière des pauses suggestives ou des vêtements affriolants. Dans l’un comme dans l’autre cas, l’important pour nous, c’est d’avoir une sexualité saine et satisfaisante et ça, ça passe par l’éducation.

Liens :

fr.wikipedia.org

www.persee.fr

http://www.leprofyl.com

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