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Critique de « Dark Souls II » : La mort vous va si bien!

J’ai amplement entendu parler de la série des « Souls ». Même si je n’ai jamais joué à « Demon’s Souls », mon frère m’a mentionné plusieurs fois à quel point tout, dans ce jeu, était un prétexte pour mourir. Même chose pour « Dark Souls », reconnu comme étant un jeu où mourir est plus commun que rare. J’appréhendais donc « Dark Souls II », non seulement en raison de sa grande difficulté potentielle, mais aussi pour découvrir pourquoi tant de joueurs ont accroché à la série alors qu’ils passent leur temps à mourir. Et croyez-moi, j’ai trouvé!

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Un jeu peu expliqué

Dark Souls II vous plonge dans la peau d’une Carcasse, soit un homme condamné à errer pour l’éternité en récoltant des âmes. Vous vous retrouvez dans un milieu très sombre et austère avant de faire la rencontre de trois mystérieuses sœurs vous expliquant ce que vous êtes et en quoi votre malédiction est, à leurs yeux, risible. Cependant, une lueur d’espoir se pointe à l’horizon puisqu’on vous informe qu’une cure existerait dans le royaume de Drangleic. C’est ainsi que vous vous mettez en route afin d’espérer échapper à votre tragique destin et cesser d’errer en tant qu’âme sombre et perdue.

Si la mise en scène est intéressante, ne vous attendez pas à ce qu’on vous prenne par la main dans votre aventure. En fait, on vous explique brièvement qui vous êtes et pourquoi vous errez sans but. Puis, libre à vous d’aller où vous voudrez dans le royaume de Drangleic. Aucun chemin prédéfini n’est proposé, de sorte que vous pouvez prendre la route qui vous semblera la bonne. Le jeu vous laisse expérimenter et vous dira que vous n’êtes probablement pas sur le bon chemin en vous punissant. Généralement, si des ennemis sont trop forts, c’est que vous n’êtes pas à la bonne place, bien que vous ne saurez pas nécessairement où sera cette dernière. Ce manque d’orientation risque de perdre les nouveaux venus, tandis que d’autres vont probablement se tourner vers les solutions sur Internet pour savoir comment bien entamer le jeu sans se décourager.

Toutefois, le manque d’explications ne s’arrête pas là. En effet, malgré la présence d’une zone servant de didacticiel et où on vous expliquera les bases du jeu à l’aide de textes très courts, tout est très peu expliqué, de sorte que Dark Souls II n’est pas un jeu destiné à ceux découvrant le monde des jeux de rôle. Certes, le tout début du jeu est un peu plus explicatif et moins punitif que celui de Dark Souls, mais il n'en demeure pas moins qu’aucun guide digne de ce nom n’est proposé pour nous orienter. Les menus sont austères et vous y trouverez toutes sortes de statistiques pour les armes et armures qu’on ne vous expliquera jamais. Bref, les néophytes risquent de débarquer assez rapidement en raison de cet univers aussi difficile d'accès qu'hostile.

Visuellement dépassé

Ce n’est pas non plus l’ambiance visuelle qui vous accrochera au sein de Dark Souls II. L’engin utilisé est le même que celui de Dark Souls et même s’il fut légèrement amélioré, il n’en demeure pas moins dépassé. Les textures sont dignes d’une autre époque et la modélisation des personnages est assez grotesque. En outre, le niveau de détails est peu élevé et la profondeur des textures laisse fortement à désirer. Quelques belles scènes sont quand même présentes, incluant la superbe vision du rivage lorsqu’on met les pieds dans le village de Majula. Les cinématiques sont également de qualité, notamment celle de l’introduction. Cependant, ces moments d’excitation visuelle demeurent rares.

Qu’est-ce qui accroche donc au sein de Dark Souls II?

Peu d’explications et un engin visuel dépassé; qu’est-ce qui accroche donc au sein de Dark Souls II? Eh bien, l’élément accrocheur est tout simplement le même que dans les autres jeux de la série Souls : l’ambiance générale. On ne joue pas à Dark Souls II pour ses mécaniques, pour son visuel ni même pour son histoire, mais bien pour l’ambiance unique proposée. Parcourir le monde en tuant des ennemis puis en récoltant des âmes devient vite accrocheur, d’autant plus que ces dernières nous servent à acheter des pièces d’équipement et à monter le niveau de notre personnage. Aussi, l’univers sinistre mis de l’avant a un je-ne-sais-quoi de prenant, faisant en sorte que malgré ses défauts, Dark Souls II captive et nous fait progresser.

De plus, j’ai apprécié les éléments sociaux intégrés au jeu, qui sont similaires à ceux de Dark Souls. Bien qu’on ne puisse pas jouer à plusieurs au jeu, le studio From Software a intégré des éléments sociaux uniques et intéressants, dont la possibilité de laisser des messages un peu partout afin d’aider d’autres joueurs ou bien de les faire rire. Également, en touchant des marques de sang, vous pourrez voir des visions d’autres joueurs tout juste avant qu’ils ne meurent, ce qui peut être à la fois instructif et rigolo.

Dark Souls II propose aussi le même système de serments que celui de Dark Souls, de sorte que vous pourrez prêter serment à un ordre ou une faction et accomplir les tâches y étant reliées. Certains serments seront beaucoup plus offensifs, tandis que d’autres viseront à vous protéger. De quoi? De l’envahissement de votre royaume par d’autres joueurs! Effectivement, des joueurs pourront tenter d’envahir votre royaume et ainsi vous nuire. À l’inverse, vous pourrez vous aussi tenter des assauts sur d’autres royaumes et faire face, selon les serments pris par d’autres joueurs, à divers obstacles. Sans offrir de multijoueur comme tel, Dark Souls II comporte quand même une dimension sociale très intéressante et bien présente.

Difficulté punitive ou formatrice?

Venons-en donc au point central de tout jeu de la franchise Souls : la difficulté. Est-ce que Dark Souls II est difficile? Oui. Est-il trop difficile? Cela dépend beaucoup de votre expérience et de votre style de jeu. Si vous êtes le genre de joueur qui fonce tête baissée en vous disant que les coups encaissés ne seront pas mortels puisque vous avez assez de vitalité, Dark Souls II deviendra vite frustrant puisque ce n’est pas ce genre de jeu. En fait, si vous faites cela, vous trouverez la mort partout et vous recommencerez inlassablement les diverses séquences du jeu. Vous serez tué par vos ennemis et tomberez dans les nombreux pièges truffant les divers décors que vous parcourrez, je vous le garantis.

Dark Souls II est plutôt un jeu où il faut être extrêmement prudent et où chaque faux pas et chaque mouvement mal calculé seront chèrement payés. Vous devrez constamment observer votre environnement afin de ne pas tomber d’un récif, de ne pas être étripé par un piège ou de ne pas vous faire surprendre par une créature se cachant derrière un coin de mur. En combat, Dark Souls II est un jeu où il faut étudier les mouvements de ses ennemis puis savoir quand asséner un coup et quand éviter. C’est punitif et tout semble conçu pour nous donner la mort (incluant le simple fait de sauter, qui requiert deux actions bien distinctes), mais c’est également un jeu brillant dans sa conception puisqu’il nous force à penser avant d’agir.

D’ailleurs, contrairement à Dark Souls, la mort peut devenir très pénalisante. Afin de modifier la perception des joueurs à l’effet que mourir est anodin, voire risible, From Software a intégré une nouvelle mécanique faisant en sorte que lorsque vous mourrez, votre personnage reviendra sous la forme d’un zombie. Or, non seulement sa peau deviendra-t-elle verte, mais sa barre de santé diminuera aussi. Et plus vous mourrez, plus votre santé maximale réduira, jusqu’à concurrence de 50 % de votre vitalité! Le seul moyen de retrouver une santé pleine et entière est de brûler une rare effigie humaine dans l’un des feux de camp du jeu. Cela accentue davantage la difficulté de ce dernier puisque la mort présente des conséquences bien réelles. À 50 % de sa vitalité, les coups monstrueusement puissants des ennemis deviennent très lourds de conséquences!

Cela étant dit, est-ce que Dark Souls II est un jeu trop ardu? C’est une question à laquelle il est difficile de répondre. D’un côté, vous aurez ceux qui diront que la difficulté est injuste et que tout a été fait pour nous faire mourir. De l’autre, vous avez des joueurs qui, comme moi, considèrent la difficulté du jeu formatrice plutôt que trop élevée. Dark Souls II possède la beauté de vouloir casser les bases du jeu vidéo conventionnel en offrant une marge d’erreur très mince. Dès lors, oui vous allez mourir un nombre incalculable de fois, mais vous apprendrez des erreurs vous ayant mené à la mort. Cela vous forcera aussi à explorer chacun des immenses environnements afin de trouver les meilleurs objets possibles, ce qui vous confrontera parfois à des casse-tête imaginatifs. Enfin, non seulement vous apprendrez et découvrirez, mais vous ressentirez aussi une grande satisfaction lorsque vous aurez vaincu cet ennemi ou ce piège qui vous empêchait d’avancer. C’est là tout le brio de Dark Souls II.

Verdict

Dark Souls II n’est pas un jeu qui convient à tous. C’est un jeu austère, peu explicatif et englobé dans une ambiance visuelle dépassée. Or, c’est également un jeu brillamment conçu en ce sens que peu de titres nous punissent autant, tout en faisant en sorte que nous désirons continuer. Notre ego en prend pour son rhume, mais cela nous force aussi à penser à nos actions plutôt que de foncer tête baissée comme dans beaucoup de jeux vidéo. Ainsi, derrière ses défauts se cache un jeu unique qui fera voir la mort d’un autre œil à bien des joueurs.

Ce que vous aimerez :

– L’ambiance unique du jeu

– La difficulté formatrice de l’expérience

– La satisfaction de surmonter des obstacles très difficiles

Ce que vous n’aimerez pas :

– L’engin visuel dépassé

– Les mécaniques archaïques

– Le manque d’explications

Note : 8,5 sur 10

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