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The Grocery – Tome 1 – Maori 1 : La Voie humaine – Critiques BD

The Grocery – Tome 1 Ce qui est bien avec la bande dessinée, c’est qu’il n’y a aucune limite aux histoires que l’on peut raconter et la façon avec laquelle on les met en images. On peut traiter de sujets sérieux par l’entremise de personnages aux allures enfantines. Prenez l’exemple du premier tome de The Grocery d’Aurélien…

The Grocery – Tome 1

Ce qui est bien avec la bande dessinée, c’est qu’il n’y a aucune limite aux histoires que l’on peut raconter et la façon avec laquelle on les met en images. On peut traiter de sujets sérieux par l’entremise de personnages aux allures enfantines. Prenez l’exemple du premier tome de The Grocery d’Aurélien Ducoudray (scénario) et de Guillaume Singelin (dessin), paru chez Label 619, la collection la plus explosive et décalée d’Ankama Éditions. Sous sa couverture, qui ressemble presque à celle d’un ouvrage pour enfants, se cache une oeuvre crue, violente, mais terriblement sincère.

Le petit nouveau

Elliott vient tout juste de déménager dans un quartier populaire de Baltimore. Son père vient de s’acheter une petite épicerie. Même s’il est timide, ce petit garçon studieux se fait rapidement des amis. Malheureusement, ses nouveaux copains sont tout le contraire d’enfants de choeur. Ils vendent de la drogue sur le coin de la rue pour un dealer local. Rapidement, Elliott va adopter leur style de vie sans pour autant devenir un cocaïnomane.

Samuel Washington, de son côté, vient d’arriver d’Irak. Ce marine a toute une surprise lorsqu’il retourne chez lui. La maison, qui appartenait à sa grand-mère, a été vendue, car on n’arrivait plus à payer. Il n’est pas le seul dans cette situation. La plupart des maisons de son quartier ont subi le même triste sort. La cause : les subprimes. 

Ellisone, lui, vient de sortir de prison. Ce condamné à mort a eu assez de veine pour résister à la chaise électrique! Ses bourreaux s’y ont pris plus d'une fois, mais ça n’a rien donné. C’est un coriace, un vrai. De retour dans son bon vieux quartier de Baltimore, il constate que les choses ont bien changé. Ce caïd entend bien retrouver la place qui lui revient, et ce, même si ça veut dire attaquer le commissariat du coin.

La vraie vie?

The Grocery ne fait pas dans la dentelle. Le récit est violent, vulgaire, mais aussi recouvert d’une couche d’humanisme, d’absurdité et d’humour noir. Mais c’est justement la combinaison de tous ces éléments qui en fait une oeuvre forte et puissante. 

Un exemple parmi tant d’autres : dans une scène, on aperçoit Elliott et ses copains jouer à un drôle de jeu. En « analysant » les passants, ils doivent dire quelle drogue ils ont consommé. 

Il reste que même si les personnages sont anthropomorphes (ils ressemblent à des grenouilles, oiseaux et autres créatures plus ou moins facilement identifiables), ils sont probablement plus humains et naturels que beaucoup de personnages de bandes dessinées.

Il faut dire que le scénariste réussit assez subtilement à aborder des thèmes difficiles dans son ouvrage. Il traite notamment du retour difficile du soldat, de la violence dans les quartiers pauvres, de la pauvreté et des ravages que peut faire la drogue. 

Ce premier tome ne cherche pas non plus à assommer le lecteur avec des revendications contre notre société moderne. Le magnifique dessin et les blagues bien dosées réussissent habilement à adoucir le propos.

Verdict

Ce premier tome de The Grocery est l’un de mes coups de coeur du printemps. Une oeuvre à lire si on s’intéresse le moindrement au sort des moins nantis et des oubliés de notre société. 

The Grocery – Tome 1

Aurélien Ducoudray et Guillaume Singelin 

128 pages

Label 619

Cote : 4,5 étoiles sur 5

 

Maori 1 : La Voie humaine

Connaissez-vous Caryl Férey? Si vous vous intéressez le moindrement aux romans policiers, ce nom vous dit sûrement quelque chose. Cet écrivain français est devenu un incontournable dans le domaine. Zulu, l’une de ses oeuvres les plus connues et les plus récompensées (Grand prix de littérature policière en 2008) a même eu droit à une adaptation au grand écran avec Orlando Bloom et Forest Whitaker comme têtes d’affiche en 2013. Même s’il écrit des livres depuis le milieu des années 90, Caryl Férey ne s’était jamais vraiment intéressé au monde de la bande dessinée. C’est maintenant chose du passé, puisqu’il nous offre, avec le dessinateur Giuseppe Camuncoli, Maori 1 : La Voie humaine, une nouvelle série se déroulant sur deux tomes. 

Dans le monde des Maoris

Férey demeure fidèle à ses habitudes. Maori 1 : La Voie humaine est, en effet, une oeuvre policière. L’action se situe à Auckland, en Nouvelle-Zélande. Jack Kenu est un policier d’origine maori (un peuple d’origine polynésienne). Le pays, qui est en pleine crise financière, est présentement en campagne électorale. Deux candidats s’affrontent pour être à la tête du pays : le premier ministre actuel Kirwan contre Witkaire, un controversé Maori dont les idées sont à l’opposé du capitalisme.

Malgré ses idées controversées, Witkaire semble avoir le vent dans les voiles. Plus les jours avancent et plus il obtient l’appui de la population. Puis, lorsque l’on découvre un jour sa fille morte sur une plage, tout s’effondre pour lui. Ce sera à Jack d’enquêter sur ce meurtre. 

Même si la prémisse n’est pas la plus originale du monde (les oeuvres policières commencent souvent par un meurtre; difficile de réinventer la roue), l’idée de camper l’action dans le monde des Maoris est une idée des plus originales. Il faut bien avouer qu’au Québec, on en connaît très peu sur ce peuple.  

Malheureusement, le traitement accordé à cette population m’a semblé trop superficiel. Il aurait peut-être été intéressant de plonger davantage dans leurs coutumes. En tout cas, moi j’aurais aimé ça en savoir davantage sur eux. 

Si le volet consacré à l’enquête policière est très correct, on se rappellera surtout du protagoniste. Désabusé et vivant encore dans le passé à cause de la perte de son amoureuse, il n’est pas du genre à respecter les règles. Mais attention! Pour une fois, il n’a pas perdu définitivement son être cher. Pour une raison encore obscure, ils ne sont plus ensemble depuis plusieurs années. L’enquête sera l’occasion de reprendre contact. Pour ma part, je suis content de voir que Férey n’a pas repris le cliché du policier veuf que l’on retrouve dans trop de romans policiers.  

Giuseppe Camuncoli est un pro des ambiances. Ses dessins nocturnes et ceux représentant l’aurore ou le crépuscule sont magnifiques. Toutefois, à certains endroits, j’ai trouvé le trait un peu trop « gras ». Certains visages – surtout ceux des Maoris – manquaient aussi de détails. 

Verdict 

Les attentes étaient élevées pour la première bande dessinée de Caryl Férey. Sans dire qu’il s’agit d’un désastre, il est évident qu’il n’a pas satisfait toutes les attentes. Mais bon, attendons de voir le deuxième et dernier tome avant de nous prononcer définitivement. Il y a encore beaucoup de potentiel et l’écrivain pourrait agréablement nous surprendre!

Maori 1 : La Voie humaine

Caryl Férey

64 pages

Ankama Éditions

Cote : 3 étoiles sur 5 

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