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Prokon et Les Vestiaires – Critiques BD

Prokon Prokon de Peter Haars (1940-2005) avait été publié pour la première fois en 1971 en Norvège. Par contre, il a fallu attendre plus de 40 ans pour que cette bande dessinée arrive enfin chez nous en français. L’attente a été certes très longue, voire interminable, mais elle en valait largement la peine. Vive le…

Prokon

Prokon de Peter Haars (1940-2005) avait été publié pour la première fois en 1971 en Norvège. Par contre, il a fallu attendre plus de 40 ans pour que cette bande dessinée arrive enfin chez nous en français. L’attente a été certes très longue, voire interminable, mais elle en valait largement la peine.

Vive le capitalisme!

L’action se déroule à Prokon, une ville où tout le monde semble heureux. En effet, la ville est le parfait exemple de la société de consommation (le nom de la municipalité provient de la contraction des mots PROduction et KONsommation). Tout le monde travaille, ce qui veut donc dire que tous les habitants ont assez d’argent pour consommer des biens, ce qui signifie également que les entreprises sont assez prospères pour engager du personnel et ainsi de suite.  

En fait, il n’y a qu’un habitant qui ne profite pas des joies du capitalisme : le Docteur Dracenstein. Mais il ne souhaite pas en rester là. Le savant fou, qui habite dans la forêt en bordure de Prokon, a mis au point une sinistre invention dans le but de devenir le maître absolu de la ville. Grâce à son fluide, qui fait durer éternellement les objets, il croit mener la ville au chaos.

Il faut dire que la société de consommation repose en grande partie sur l’obsolescence des produits manufacturés. Après quelques années, les produits brisent ou sont tout simplement remplacés par des nouveaux produits encore plus cool. L’aérosol d’éternité du vilain Docteur risque de briser à jamais le cycle. Pourquoi s’acheter une nouvelle voiture si celle qu’on a fonctionne parfaitement?

Heureusement, la ville peut compter sur l’aide de Ultra Héros, un super-héros dont le but est de protéger les droits des habitants de Prokon et plus précisément des entreprises. Je ne vous dis pas comment ça se termine, mais la fin est sublime.

Toujours d’actualité

Vous l’aurez remarqué, Prokon avait été écrit à l’époque pour critiquer la société de consommation. Près d’un demi-siècle plus tard, l’oeuvre de Haars est toujours d’actualité. Et on pourrait même dire qu’aujourd’hui, c’est encore pire avec l’avènement de la technologie. Je ne vous apprends rien en vous disant que les ordinateurs et les téléphones intelligents ont été conçus pour avoir une durée de vie très courte. On s’achète le dernier PC et il nous semble presque déjà dépassé. De toute façon, même si on voulait le garder des années, on finirait par avoir de la difficulté à aller sur Internet ou encore à installer les derniers logiciels. 

On ne s’étonne pas que le dessin, en noir et blanc, soit à l’opposé de ce qui se fait aujourd’hui. Les adeptes de bandes dessinées actuelles trouveront peut-être le trait un peu « vieillot ». Personnellement, j’ai trouvé que le dessin était en parfaite harmonie avec le scénario. Un dessin plus « moderne » n’aurait pas été mieux. 

Verdict

Avec un sens de l’humour fin, Prokon nous fait réfléchir sur les failles de notre société de consommation et même sur l’absurdité de plusieurs de ses facettes. Une bande dessinée qui n’a pas pris une ride en 43 ans. 

Prokon

Peter Haars

Éditions Matière

64 pages

Cote : 4 étoile sur 5

 

Les Vestiaires 

Ah! Les fameux vestiaires de l’école! On a tous déjà dû passer par là au secondaire ou même au cégep pour se préparer comme il se doit à son cours d’éducation physique. À l’abri des professeurs et des filles, il s’installe dans ce lieu un climat particulier. Le jeune auteur Timothé Le Boucher a voulu retranscrire ce qui s’y passe dans Les Vestiaires, un huis clos intimiste sur l’adolescence. 

Bienvenue dans le nouveau vestiaire!

Tout commence par l’ouverture du nouveau vestiaire. Si les nouveaux locaux ne font ni chaud ni froid aux étudiants, les nouvelles douches, elles, vont rapidement capter l’attention de tous. Il faut dire que maintenant, elles sont collectives!

Sans grande surprise, au début, personne ne souhaite se dévêtir complètement en public. Après tout, c’est probablement la première expérience de nudité collective que vivent ces adolescents, qui approchent de l’âge adulte. 

Puis, un jeudi (l’action se déroule tous les jeudis, journée où les garçons ont un cours de sport), un élève, qui en a marre de sentir mauvais après son cours, décide d’aller se doucher. Il est rapidement suivi par presque tous les autres. À cet âge-là, mieux vaut suivre le troupeau pour éviter les moqueries…

Les Vestiaires traite également avec intelligence de la hiérarchie qu’il peut y avoir à l’école. Et c’est encore plus vrai dans ce lieu où les adultes ne sont pas là pour faire la loi. Comme trop souvent, il y a le gars cool au-dessus de la pyramide, les autres et la pauvre victime qui se fait intimider par le leader et les autres garçons.

Ici, le pauvre adolescent qui se fait harceler s’appelle Corentin. Grassouillet, le jeune homme ne souhaite pas prendre sa douche, probablement parce qu’il n’a pas très envie que les autres voient son corps et s’en servent pour rire de lui. 

Malheureusement pour lui, ses camarades ne vont pas voir d’un bon oeil son refus de se joindre à la masse. Ils ne vont pas cesser de le taquiner jusqu’au moment où ils vont passer à l’acte et l’humilier profondément…

Il ne faut pas se leurrer. Malgré l’emploi d’un trait doux et de couleurs chaudes, Les Vestiaires ne fait pas dans la dentelle. Il ne fait aucun compromis et n’hésite pas à nous raconter les côtés les plus sombres de l’adolescence. 

Il est vrai que les premières pages sont plutôt légères, mais plus on se rapproche de la finale et plus le ton se durcit. Les dernières planches sont d’ailleurs d’une grande brutalité et nous donnent froid dans le dos.

Verdict

Difficile de ne pas replonger dans son adolescence en lisant Les Vestiaires. Timothé Le Boucher traite du sujet avec profondeur et n’oublie aucun thème (intimidation, sexualité, voyeurisme, etc.), sans pour autant tomber dans la lourdeur. Bref, un album à ne pas manquer!

Les Vestiaires 

Timothé Le Boucher

La Boîte à bulles

128 pages

Cote : 4,5 étoiles sur 5

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