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« Julia & Roem » et « La couleur de l’air » – Critiques BD

Enki Bilal est un auteur que j’admire beaucoup. Pourquoi? Tout simplement parce que chacune de ses oeuvres est singulière, unique et rafraîchissante. Prenez n’importe quel de ses dessins et vous saurez qu'il vient de lui. Récemment, l’artiste nous a offert La couleur de l'air, le dernier tome de sa trilogie Coup de sang. Pour l’occasion, j’ai pensé…

Enki Bilal est un auteur que j’admire beaucoup. Pourquoi? Tout simplement parce que chacune de ses oeuvres est singulière, unique et rafraîchissante. Prenez n’importe quel de ses dessins et vous saurez qu'il vient de lui. Récemment, l’artiste nous a offert La couleur de l'air, le dernier tome de sa trilogie Coup de sang. Pour l’occasion, j’ai pensé d’abord revenir sur le 2e tome, Julia & Roem, car il s’est quand même passé trois ans entre la sortie des tomes 2 et 3. 

La Terre a bien changé…

Si vous ne connaissez pas cette trilogie, disons d’abord qu’elle se déroule dans une espèce de monde post-apocalyptique. La Terre, en effet, est affectée par un dérèglement climatique brutal et global que l’on appelle le Coup de sang. La plupart des humains sont morts et les quelques survivants tentent de ne pas succomber en cherchant des oasis. 

Pour le tome 2, Bilal s’est beaucoup inspiré de Roméo et Juliette de Shakespeare. En fait, on pourrait même dire qu’il nous offre un Roméo et Juliette 2.0. L’histoire a certes beaucoup de ressemblances avec la pièce de théâtre (la plupart des noms sont très similaires), mais elle va encore plus loin en incorporant, mot pour mot, des dialogues de l’oeuvre du dramaturge anglais. 

Mais en même temps, Julia & Roem dépasse le stade de la simple adaptation étant donné que les protagonistes sont conscients (totalement ou en partie) qu’ils se comportent exactement comme des personnages de la tragédie de Shakespeare. C’est comme si la planète avait pris contrôle de leur esprit et les forçait à réciter du Shakespeare.

Ce concept est poussé encore plus loin dans le dernier tome, La couleur de l’air. Les personnages ne récitent plus des extraits de Shakespeare et préfèrent plutôt citer des personnages célèbres comme Nietzsche ou Jean-Luc Godard. Et encore une fois, ils n'ont aucun contrôle sur ce qui sort de leur bouche. En revanche, et c’est ça qui est étrange, leurs paroles ont un rapport avec ce qui se passe. Ils ne s’amusent pas juste à sortir des belles paroles pour rien. 

D'un autre côté, La couleur de l’air ne se contente pas de nous balancer des dizaines de citations. Il y a une histoire derrière cela. En fait, il y en a plus qu’une. Ce troisième tome sert bien sûr de conclusion, mais également de lien entre les deux premiers épisodes, car il regroupe tous les personnages ou presque que l’on a pu voir. 

Une conclusion qui ne déçoit pas

Était-ce la conclusion que l’on attendait? Je pense que oui. Mais puisqu’il s’agit d’une oeuvre de Bilal, nous sommes loin de la finale quétaine et prévisible. Elle est lourde de sens et pousse à la réflexion. 

Évidemment, l’un des buts de cette trilogie, et spécialement du dernier tome, est de nous mettre en garde contre les changements climatiques. Par contre, et c’est ça un peu qui la différencie des autres histoires traitant de sujets similaires, elle nous fait réaliser que même si les humains s’éteignent, la Terre devrait être encore là et peut un jour vouloir reprendre ses droits.

Un dessin magnifique

Du point de vue du dessin, on assiste à une lente et nécessaire évolution depuis le premier tome. Il y a comme une espèce de couche de couleurs faite de vert, de bleu et de gris qui recouvre le dessin, lui donnant une ambiance déprimante et parfois glaciale, mais qui sied très bien à l’histoire. Après tout, ça se passe à une époque où notre planète a été complètement dévastée. Il faut donc faire un trait sur les belles couleurs vives comme le rouge ou le jaune. 

Malgré cette « couche », il faut admettre que Bilal offre le meilleur de lui-même, autant dans le second que dans le troisième tome. Les personnages nous apparaissent parfois si réels qu’on a l’impression que s’il n’y avait pas cet « écran », ils pourraient se trouver dans la même pièce que nous. D’ailleurs, les fans de la première heure auront grand plaisir à lire les dernières planches de l’album qui sont sensiblement différentes du point de vue de l’esthétique. Juste pour ça, ça justifie l’achat de La couleur de l'air.

Verdict

Comme les deux premiers tomes, La couleur de l'air est une bande dessinée qui devrait se retrouver dans toutes les bibliothèques d’amateurs du 9e art. Que dire de plus?

Julia & Roem

Enki Bilal 

90 pages

Casterman

Cote : 4,5 étoiles sur 5

La couleur de l'air

Enki Bilal 

92 pages

Casterman

Cote : 4,75 étoiles sur 5

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