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Travailler physiquement pour grandir intérieurement

Les athlètes de haut niveau disent souvent que l’entraînement et la compétition leur ont permis de développer des qualités telles que la persévérance, la discipline et le dépassement de soi. Quand les gens pensent à l’entraînement, ils pensent évidemment à l’aspect physique mais ils ne réalisent pas que l’aspect psychologique est tout aussi important. De plus en plus on se rend compte de la relation intime qui existe entre le physique et le psychique et ce n’est pas pour rien qu’il y a des livres tels que champion dans la tête et des expressions telles que un esprit sain dans un corps sain. Et le plus beau dans tout cela c’est qu’on n’a pas besoin d’être un athlète pour bénéficier des bienfaits psychologiques de l’entraînement.

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Les recherches récentes débordent de pistes intéressantes. On a entre autres démontré que l’exercice facilite la libération d'hormones fournissant un environnement propice à la croissance des cellules du cerveau. L’exercice physique renforcerait en effet les connexions neuronales en augmentant le nombre de connexions entre les neurones, créant ainsi un réseau plus dense et permettant d’augmenter la capacité d’emmagasiner et de traiter l'information.

L'exercice serait aussi efficace dans le traitement de plusieurs problèmes comportementaux, notamment la dépression.  L'exercice cardiovasculaire en particulier aurait un effet notable sur la libération d'endorphines et, par le fait-même, l’amélioration de l'humeur.

Nous sommes rendus au point où il est commun de voir quelqu’un sur les antidépresseurs et c’est inquiétant… La capacité de relever des défis ou de se relever après une chute sont devenues des qualités que bien des gens aimeraient posséder mais qui leur semblent inatteignables. C’est pourtant ce qui caractérise ceux qui réussissent dans la vie.

Comme le disait si bien Rocky : « le soleil, les arcs en ciel, c’est pas le monde! Y’a de vraies tempêtes, de lourdes épreuves. Aussi grand et fort que tu sois la vie te mettra à genoux et te laissera comme ça en permanence si tu la laisses faire. Toi, moi, n’importe qui, personne ne frappe aussi fort que la vie, c’est pas d’être un bon cogneur qui compte, l’important c’est de se faire cogner et d’aller quand même de l’avant, c’est de pouvoir encaisser sans jamais, jamais flancher. C’est comme ça qu’on gagne! »

C’est là que l’entraînement devient un outil qui pourrait vous aider. Pourquoi? Parce que la recherche s’est aussi intéressée à la résilience, qui représente la capacité d’un individu à résister psychiquement aux épreuves de la vie. Ce phénomène représente à mes yeux un élément particulièrement intéressant car beaucoup de personnes éprouvent de la difficulté à gérer et tolérer l’environnement stressant qui caractérise le rythme de vie effréné d’aujourd’hui. C’est en élevant son seuil de tolérance que l’on renforce sa capacité de surmonter des épreuves! Les gars en forme qui s’entraînent depuis longtemps vous diront eux-mêmes que le simple fait d’atteindre des objectifs ou de changer physiquement a des effets significatifs sur la confiance en soi.

Je pense entre autres à un de mes clients que je suis à l’entraînement depuis quelques années, suite à un AVC qu’il a eu il y a 5 ans, à l’âge de 65 ans. Cet homme n’était jamais entré dans une salle de conditionnement physique auparavant mais il sentait cependant que l’entraînement pourrait peut-être l’aider à remonter la pente et améliorer sa condition. Il n’avait aucune idée de ce qu’était un kinésiologue mais il avait entendu dire que c’était le professionnel à voir et il est tombé sur moi le jour où il est entré au gym.

Je me souviens très bien des premières séances, alors que nous n’étions même pas en mesure d’aller en salle faire des exercices de musculation tellement ses capacités étaient réduites. Il était couché sur ma table de traitement et je devais travailler avec lui en offrant moi-même une résistance manuelle pour solliciter individuellement les muscles de son bras et de sa jambe droite dont il avait perdu le contrôle suite à l’accident. Beaucoup auraient abandonné à cette étape et il lui arrivait lui-même de douter et de penser baisser les bras en pensant à comment sa vie était avant cet incident. François était en effet un passionné du tango, et voilà qu’il pouvait à peine se tenir debout. Bien sûr sa santé le préoccupait, mais ce qui lui peinait le plus, c’était de ne plus pouvoir danser. Sa fougue avait été remplacée par une peur du mouvement, une crainte de se blesser et une difficulté à voir la lumière au bout du tunnel. Il ne laissa toutefois pas tomber et était décidé à faire tout ce qu’il pouvait pour atteindre son but : danser à nouveau le tango!

Après un certain temps nous avons pu enfin aller en salle et commencer à faire de la musculation et, petit à petit, il se mit à changer… Les exercices qu’il détestait au début, qu’il appelait ses « pénitences », sont devenus ses préférés. Autant je devais lui pousser dans le dos, autant maintenant c’est lui qui me dit « sur celui-ci on pourrait augmenter » ou « attends, je peux en faire 2 ou 3 autres encore ». Au début son programme comptait 5 exercices. Au début, son programme comptait 5 exercices, aujourd’hui il en compte plus de 15! Il lui arrive même par moments de percevoir son côté droit (celui touché par l’accident) plus fort et stable que le gauche. Mais par-dessus tout, maintenant à l’âge de 70 ans, il peut à nouveau pratiquer son activité préférée : danser le tango. Il regarde derrière lui, voit le chemin parcouru et n’en revient tout simplement pas.

Bien sûr, parfois il trouvait que je lui en demandais beaucoup, mais il ne discutait pas. Il s’exécutait et se contentait de dire « aye-aye-aye, le professeur est exigeant ce matin ». Pourquoi? Parce qu’il avait compris le processus et en voyait les bénéfices. Contrairement à bien des gens, il avait compris que le statut quo n’existe pas, que soit on fait ce qu’il faut pour s’améliorer soit on se détériore, car le corps n'est en bout de ligne qu’une machine à s’adapter. Comme mon client le dit si bien lui-même, il s’agit d’un contrat à vie et il ne tarit pas de me dire à quel point il est reconnaissant de ce que j’ai fait pour lui. De mon côté, je ne manque pas de lui rappeler que c’est lui qu’il faut féliciter pour la ténacité et la force de caractère dont il a fait preuve.

Il est lui-même le premier à évoquer l’importance de l’aspect psychologique dans son cheminement et à quel point chaque jour est un combat mental qui le force à évoluer en tant que personne. Il me confie régulièrement que le combat est en réalité plus psychologique que physique et que pour lui, chaque jour est un nouveau jour, avec son incertitude et sa variabilité. Il est parti de loin, il en est conscient, il l’apprécie et sait que c’est loin d’être fini. Malgré les hauts et les bas qu’amène sa condition de temps à autre, il poursuit son chemin. Nos rencontres hebdomadaires, qui sont autant parsemées d’exercices que de discussions philosophiques, font depuis longtemps partie de nos routines respectives. Un jour, pour exprimer sa pensée face à ce qu'il vit, il m'est arrivé avec une citation d'Aflred de Vigny en me disant : "L'homme est un apprenti, la douleur est son maître. Nul ne se connaît tant qu'il n'a pas souffert." J'aurais aimé voir l'expression de mon visage au moment où il m'a sorti cette citation… elle disait tant en si peu de mots. J'étais figé sur place, en train de penser à tout ce que cela peut représenter. Je me disais entre autre que c’est probablement pourquoi le stress de l’entraînement physique peut avoir autant d’effet sur l’évolution psychologique et le seuil de tolérance d’un individu.

Je pense que plusieurs personnes, dont ceux qui sont insatisfaits de leur condition et qui aspirent à une vie meilleure, pourraient s’inspirer de l’exemple de François. Arnold Schwarzenegger disait que la vie, c’est d’en vouloir constamment plus, que le sens de la vie ne se résume pas à simplement exister ou survivre, mais à aller de l'avant et monter pour conquérir. Il soutenait aussi que la résistance qu’il combattait physiquement dans la salle d’entraînement et celle à laquelle il devait faire face dans la vie de tous les jours avaient tous deux forgé sa force de caractère. Je pense que lorsqu’on regarde d’où il est parti et ce qu’il est devenu, on réalise la véracité de ces mots.

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