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Les joueurs sont-ils trop tolérants ?

C'est une drôle de question, n'est-ce pas ? Car oui, je vous pose aujourd'hui la question suivante: sommes-nous devenus trop tolérants en tant que joueurs ?

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Peut-être vous demandez-vous en quoi nous sommes trop tolérants. Eh bien, laissez-moi vous répondre avec trois exemples de jeux démontrant qu'on accepte des concepts auxquels on ne devrait pas adhérer.

Les jeux avec figurines

Premier exemple: les jeux avec figurines de jeux. Ces types de jeux vous titillent en vous démontrant une partie de leurs univers à l'aide de certaines figurines. Or, une fois votre intérêt bien capté, on vous incite à acheter encore plus de figurines pour explorer l'entièreté de ces jeux. Vous pouvez donc investir des centaines de dollars simplement pour bénéficier du maximum d'un jeu que vous avez, à la base, payé minimalement 80$.

L'exemple le plus indécent à ce jour est probablement celui de LEGO Dimensions. D'un jeu de base à 110$ + taxes, on vous demande de payer entre 15 et 25$ par ensemble d'aventure pour pouvoir tout explorer. Pas grave, on dépense sans compter et on tolère, la preuve étant les montants engendrés par les compagnies vendant des figurines se chiffrant en centaines de millions de dollars (quand ça ne dépasse pas le milliard).

Les DLCs

Deuxième exemple: les ensembles téléchargeables, mieux connus sous le nom de DLC. Aujourd'hui, on vend avant même la sortie d'un jeu l'ensemble téléchargeable qui sera disponible après sa parution. Et on n'est pas avare sur le prix, des ensembles pouvant se détailler cinq, dix, quinze, vingt dollars ou même plus sans nécessairement offrir du contenu justifiant le prix exigé.

Personnellement, je m'ennuie de l'époque où on lançait des extensions qui en valaient la peine. Je m'ennuie de cette époque où on payait trente ou quarante dollars pour avoir droit à une extension ajoutant une vraie campagne secondaire et d'importantes modifications à la jouabilité. Mes meilleurs exemples d'extensions demeurent, encore à ce jour, Lord of Destruction pour Diablo II et Brood War pour StarCraft.

Aujourd'hui, on nous vend des DLCs pour tout et n'importe quoi. Certains (comme ceux de The Witcher 3) valent la peine, mais d'autres où on ne propose que des costumes, non. Mais bon, ce n'est pas grave, on tolère et on dépense encore sans compter. Récemment, même si Bethesda a annoncé que la première extension de Fallout 4 coûtera 24,99$ et que le prix de la Passe Saisonnière du jeu est passé de 30$ à 50$, cela n'a pas empêché des centaines de milliers de joueurs d'indiquer qu'ils dépenseront sans problème pour ce qui est promis. Encore une fois, on tolère.

Les ??$%*(?Y? jeux incomplets

Troisième exemple: les jeux incomplets. Voilà ce qui m'irrite le plus dans toute cette tolérance aveugle dont nous, les joueurs, sommes les disciples. Je ne parle même pas ici de jeux ultra bogués à leur lancement, mais bel et bien de jeux tout bonnement incomplets à leur sortie, de jeux morcelés qu'on promet de garnir au fil des mois en lançant des mises à jour gratuites.

Vous vous rappelez de NHL 15, probablement l'un des pires volets de cette franchise historique ? Eh bien, récemment, Capcom a suivi le même exemple avec Street Fighter V en lançant un jeu incomplet. On a poussé l'audace jusqu'à proposer des modes et menus demeurant inactifs jusqu'à ce que des mises à jour les activant soient lancées. Le jeu manque de contenu et on aurait dû repousser sa sortie pour lancer un produit final complet comme il se doit.

Mais bon, ce n'est pas grave et on tolère encore. On tolère le fait que 70 à 80% du jeu soit disponible et qu'il sera complété au fil des prochains mois avec des mises à jour gratuites. On tolère le fait de dépenser 80$ en se fiant sur des promesses que le jeu sera complet dans un peu moins de six mois. Désormais, on tolère qu'un jeu soit incomplet en entretenant l'espoir qu'il sera comme on l'espère sur la base de simples promesses.

C'est un peu comme si on nous vendait une maison de dix pièces avec trois pièces encore à construire en nous disant qu'elles seront éventuellement bâties comme nous le voulions au départ, voire même plus belles qu'on nous les avait présentées sur le plan initial. Dans les deux cas, on n'a pas ce qu'on aurait dû avoir au départ.

Un jeu dangereux

Sans mauvais jeu de mots, c'est un jeu dangereux auquel l'industrie du jeu vidéo prend part. On en prend toujours plus dans les poches des joueurs et je ne suis pas sûr qu'on en redonne autant. Il y a bien quelques exceptions, mais globalement, on repousse toujours un peu plus les limites de la tolérance des joueurs en lançant des produits de plus en plus dispendieux et loin d'être toujours complets.

Un jour, il faudra que l'on cesse de tolérer l'intolérable et qu'on exige des jeux complets plutôt que morcelés. Et lorsque ce jour sera arrivé, lorsque les joueurs cesseront d'acheter ces produits divisés, l'industrie se fracassera le nez sur un mur et elle risque d'amèrement en souffrir. Elle ne pourra pas dire que je ne l'avais pas prévenue !

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