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10 signes qu’un gars est « sur le stock »

La semaine dernière, une fois de plus une personne remettait en doute sur internet le fait que je ne puisse faire de la culture physique sans avoir fait usage de drogues. En essayent d’échanger avec cette personne je me suis vite rendu compte qu’elle ne pouvait accepter aucune autre idée que celle qu’elle s’était faite d’après les déceptions qu’elle a pu vivre à cet égard. D’une part je comprends tout à fait son point de vue car il est vrai que cette discipline a depuis longtemps été entachée par l’usage de substances illicites et néfastes pour la santé et que la majorité des gens qui la pratiquent en abusent. Je suis bien placé pour le savoir je baigne dans le domaine depuis maintenant plus de 20 ans et ce n’est pas pour rien que j’ai écrit autant d’articles sur le sujet. Cependant, quoi que minoritaire, il y a aussi une partie de la population qui fait de la culture physique en respectant les valeurs de base de cette discipline et qui recherchent le développement d’un esprit sain dans un corps sain.

À LIRE AUSSI : suppléments ou drogues… quelle est la différence

D’un côté vous avez les incrédules qui prennent pour acquis que tous ceux qui font de la culture physique prennent de la drogue et qu’il ne peut en être autrement, et de l’autre vous avez les naïfs qui sont surpris d’apprendre qu’une certaine personne ait pu en prendre. Comme dans toute communauté, entre nous on fait généralement la différence… mais comment savoir lorsqu’on ne s’y connaît pas? À première vue il peut paraître difficile de distinguer les gains naturels de ceux acquis par l’entremise de drogues mais un œil averti peut aider à séparer le vrai du faux. J’ai donc décidé d’écrire un article sur ces signes qui pourraient vous mettre la puce à l’oreille et ainsi vous permettre de démasquer ceux dont vous soupçonnez une possible imposture.

Avant de commencer il est très important de comprendre que cet article n’est pas une attaque aux gens qui font usage de drogues mais bien un appel à la franchise. Parce que je sais que les gens détestent être trompés (il n’y a qu’à penser à ce qui est arrivé à Lance Armstrong) et que je considère qu’il est toujours mieux de dire la vérité que d’encourager le mensonge. Je tiens aussi à préciser que je côtoie des gens qui font usage de substances illicites et que je respecte leur choix, tout comme ils respectent le mien. C’est un peu comme boire ou fumer; ça ne fait pas de vous une mauvaise personne pour autant. Cependant en tant que kinésiologue et professionnel de la santé, c’est tout naturel que je n'encourage pas ce genre de comportement avec mes clients et que je sois préoccupé par l’image qu’ils se font de ce qu’ils peuvent atteindre comme résultat. Il est difficile en effet de ne pas se comparer aux autres lorsqu’on se lance dans le conditionnement physique et je vois souvent des gens qui sont désillusionnés ou qui ont malheureusement une fausse représentation de la réalité parce qu’ils se basent sur des gens qui ont décidé de jouer avec les limites de la physiologie humaine en acceptant d’hypothéquer leur santé.

Pourquoi ai-je entrepris d’écrire un article de plus sur le sujet? Parce que je vois bien que le public est mal informé. Parce que ces dernières années j’ai remarqué un accroissement inquiétant tant dans l’usage des drogues au sein de la communauté que dans l’exposition de cas isolés (vedettes ou athlètes) et que malheureusement cette hausse n’a pas été accompagnée d’un éclaircissement ni sur la nature ni sur l’ampleur du problème. D’ailleurs je vous recommande fortement la lecture de mes articles : la bigorexie un trouble psychologique plus présent qu’on le pense, les anabolisants un problème de plus en plus fréquents et reality check sur le fait de se mettre en shape.

Attention les signes énumérés ci-dessous ne sont pas des garanties et vous ne les retrouverez pas nécessairement tous présents sur la personne dont vous avez des doutes. Il y a évidemment des exceptions mais ce sont tout de même de bons indicateurs…

La gynécomastie

Les hormones, et en particulier les dérivés de la testostérone, ont un côté anabolique et un côté androgénique. Les effets anabolisants se rattachent à la croissance des tissus tandis que les effets androgènes se rattachent aux caractéristiques masculines. C’est ce qui fait que les femmes qui abusent des drogues expérimentent des changements tels que l’abaissement du ton de la voix, l’augmentation de la pilosité et l’acromégalie. Chez l’homme ces changements seront moins notables évidemment car même s’ils sont plus apparents ils sont tout de même déjà présents. Par contre les concentrations anormales d’hormones masculines auront d’autres effets. Ce qui se produit alors c’est que le niveau de testostérone atteint un point tel dans l’organisme que le corps se met à en convertir une partie en estrogène. Le résultat ce se traduira par des signes plus caractéristiques du côté féminin tels que la rétention d’eau et la gynécomastie (proéminence des mamelons). On retrouve parfois ces caractéristiques chez le mâle adolescent qui éprouve des problèmes hormonaux mais tout rentre généralement dans l’ordre avec le temps à moins d’un problème génétique, la personne aura alors présenté ces symptômes toute sa vie. Si par contre il s’agit d’un changement soudain et apparaissant après la croissance, vous êtes en droit de vous poser des questions…

L’acromégalie

On peut également remarquer des changements au niveau du visage chez les gens qui ont utilisé des hormones pendant un certain temps. L’acromégalie non pathologique, ou le développement de traits néandertaliens, est conséquente aux effets anaboliques et androgéniques de certains produits. Vous risquez de remarquer alors que la mâchoire, l’arcade zygomatique (joue) ou l’arcade sourcilière (front) sont plus proéminents. Bref, comme le physique, le visage change!

Les hommes enceintes

Si les mamelons et le visage peuvent pousser, le ventre aussi! Vous commencez sûrement à comprendre que certaines hormones ont des effets qui ne se limitent pas au tissu musculaire. En effet même les organes internes peuvent croître et prendre de l’expansion dans la cavité abdominale, surtout si la personne est soi-disant en phase de « prise de masse » et qu’elle mange « comme un défoncé ». Certains en sont à un point tel qu’on jurerait qu’ils ont un ou deux trimestres de faits! Le pire c’est que si vous soulevez son chandail vous serez peut-être surpris de constater qu’il a des abdominaux… mais par-dessus ce ventre qu’il ne peut contenir. Ce problème est d’ailleurs devenu un fléau dans le monde de la culture physique et suscite beaucoup de réactions de la part de ceux qui déplorent la perte des physiques esthétiques et présentant une petite taille.

La peau

L’apparition soudaine de boutons, de sudation extrême ou d’une apparence huileuse sont aussi des signes que le corps essaie de se débarrasser d’une substance toxique. Il peut s’agir de l’ingrédient actif du produit tout comme d’un résidu indésirable se retrouvant dans ce dernier. En effet comme la plupart des gens achètent au noir ce qu’ils consomment on peut littéralement se retrouver à peu près n’importe quoi! L’apparition de vergetures est aussi un signe que les gains ont été trop rapides et que les tissus superficiels n’ont pas eu le temps de s’adapter au volume musculaire.

Les gains super rapides

Justement dans mon dernier article traitant des transformations extrêmes que s’amusent à réaliser les acteurs de films d’action, j’ai abordé le fait que prendre du muscle est plus complexe qu’il n’y paraît et que ce n’est pas en quelques mois qu’on peut prendre 20 livres de masse musculaire… en tout cas pas par voie « naturelle ». C’est d’ailleurs l’une des choses que je mets au clair dès la première séance lorsqu’un gars entre dans mon bureau pour un programme d’entraînement et commence à me parler de gains de poids. Lorsque quelqu’un vous dit qu’il a pris X nombre de livres en à peine quelques semaines (et que ce n’est pas du gras), vous êtes tout à fait en droit de trouver ça suspicieux. Évidemment, il y a des exceptions mais ceux qui ont un réel avantage génétique l’ont depuis leur naissance et l’auront donc toujours arboré un certain potentiel musculaire. Cette personne ne se sera pas « métamorphosée » en à peine quelques mois!

Le développement dissymétrique et anormal de certains muscles

Lorsqu’on est spécialisé dans l’anatomie du mouvement, qu’on est thérapeute dans un gym et qu’on a en plus la chance de faire de la dissection en laboratoire, on sait que certains muscles sont très peu sujets à l’hypertrophie. C’est entre autre le cas du trapèze et du grand dorsal. Le premier forme une couche de tissu mince en forme de losange au centre du dos entre les omoplates et a surtout comme rôle de stabilisation scapulaire tandis que le second recouvre toute la partie inférieure du dos pour s’insérer sur le bras, tout près du grand pectoral. Le grand dorsal, qui a entre autre comme rôle de plaquer les autres muscles du dos sur le tronc pour stabiliser le membre supérieur, devient donc très mince à mesure qu’il monte vers l’épaule car il doit contourner un le grand rond et venir s’attacher devant ce dernier sur l’humérus (os du bras). Chez l’athlète « naturel », ces muscle longs et plats se développent évidemment jusqu’à un certain point mais ils ne deviendront pas aussi ronds et volumineux que des muscles comme le biceps qui a des ventres musculaires proéminents et qui n’a pas les mêmes fonctions. Ainsi lorsque vous remarquez chez un gars que tout son corps, y compris des muscles comme les dorsaux et trapèzes, présentent une apparence « gonflée » vous êtes une fois de plus en droit de penser qu’il a clandestinement altéré son physique. Encore plus évident est le développement disproportionné (et parfois même ridicule) de certaines parties du corps par rapport à d’autres (ex : haut du corps ou bras). Évidemment encore une fois il y a des exceptions mais en 20 ans je peux vous dire que je peux compter sur mes dix doigts les personnes que j’ai rencontrées et qui présentaient une génétique anormale à ce niveau. Même ceux qui ont une génétique au-dessus de la moyenne présentent généralement un physique équilibré, ou qui à tout le moins fait du sens, car un mésomorphe génétique l’est pour l’ensemble de son corps et non pas uniquement pour une partie de celui-ci.

La pompe perpétuelle

Même lorsqu’on est culturiste, lorsqu’on est « naturel » on ne se promène pas toute la journée « gonflé à bloc ». La vasodilatation, ou proéminence des vaisseaux sanguins, est en relation étroite avec la pompe musculaire et celle-ci n’est que temporaire. Elle sera présente pendant l’entraînement et se dissipera progressivement une fois que celui-ci sera terminé. Les gens sont d’ailleurs parfois surpris de me rencontrer en personne et de réaliser que ce qu’ils voient ne correspond pas exactement à l’image qu’ils s’étaient faits d’après mes photos. Ils s’attendaient à ce que je présente le même aspect que lorsque je monte sur scène et sont presque déçus de réaliser que je ne suis que comme ça que pour une courte période de temps et que dans la vie, au repos, je suis souple et détendu. Le look « hard » et « veiné » que vous risquez de voir un peu partout et qui est de plus en plus à la mode est plus souvent qu’autrement conséquent à l’usage de drogues.

Les entraînements marathons

Lorsqu’on emprunte la voie « naturelle » on ne peut pas s’entraîner pendant des heures et des jours sans se surentraîner. C’est lorsqu’on ne se repose qu’on construit de la masse musculaire et il faut ainsi planifier beaucoup de temps de récupération. Seuls ceux qui outrepassent la physiologie à l’aide de substances illégales peuvent soumettre leur corps à des séances aussi interminables que fréquentes tout en collectionnant de la masse musculaire.

L’attitude

Les hormones ont aussi des effets psychologiques. Quoique je n’aie jamais pu l’expérimenter personnellement, les gens qui m’en ont parlé m’ont tous confié qu’une fois qu’ils s’étaient entraînés sur les drogues ils avaient éprouvé beaucoup de difficulté à le faire par la suite sans en prendre. L’augmentation de la capacité de récupération et le sentiment d’invincibilité que procure le boost hormonal montre que la dépendance est presque plus psychologique que physique et qu’on devient vite accroc aux substances. Rappelez-vous aussi que les hormones ont des caractéristiques androgènes (propres au mâle). Si en plus des signes précédemment énumérés vous remarquez un changement d’humeur ou des variations plus fréquentes du tempérament avec un penchant pour l’agressivité, la susceptibilité  ou la surconfiance (overconfidence) chez une personne il y a lieu de se poser des questions… mais remarquez aussi que ce n’est pas toujours le cas et que comme l’alcool, les drogues ne font souvent qu’amplifier les traits de caractères de la personne.

L’intensité

C’est souvent tout ou rien. Soit les gars sont tellement « dedans » avec la testostérone « dans le tapis » qu’il se transforme en véritables animaux et se mettent tout d’un coup à rugir, grogner ou même hurler pendant leurs séries… ou qu’au contraire il ont remarqué que les résultats sont là peu importe ce qu’ils font et réalisent qu’ils peuvent se permettre de tourner les coins ronds. Les gens qui s’entraînent naturellement n’ont pas le choix de se concentrer à la tâche et d’y mettre tous leurs efforts car ils constatent rapidement que s’ils ne sont pas totalement dédiés à leur objectif ils ne sont tout simplement pas récompensés.

Pour terminer je tiens à rappeler que je n’en veux pas aux gens qui prennent la décision de mettre en jeu leur santé car c’est un choix qui appartient à chacun. Ce que je déplore par contre, et que j’ai toujours défendu dans mes articles, c’est le manque d’honnêteté comme je le mentionne dans mes articles : Drogues et anabolisants un peu d’honnêteté s’il-vous-plaît et comment savoir qu’une vedette musclée se drogue.

Je suis aussi conscient que cet article risque de susciter des réactions. C’est un fait que peu de gens ont la patience et la force de caractère qu’il faut pour relever le défi de faire de la compétition dans un monde pollué par la drogue et que beaucoup de gens optent pour la facilité (et le mensonge) en n’hésitant pas à faire ce qui n’a jamais fait de sens à mes yeux : mettre sa santé en jeu pour un simple trophée. Aussi ce n’est pas la première fois et ce ne sera certainement pas la dernière qu’une personne mettra en doute ma parole. On m’a même proposé à plus d’une reprise de « sauter la clôture » si on peut dire et les gens ne comprenaient alors pas pourquoi je refusais. Pourtant à mes yeux c’est la promotion de la santé par l’activité physique que je faisais et il ne pouvait en être autrement. Et moi-même lorsque je me suis embarqué dans cette aventure qu’est la culture physique je n’aurais jamais cru que je me rendrais jusqu’au niveau mondial ou même national sans faire usage de produits illicites mais je voulais justement prouver aux gens que c’était possible « naturellement ». Ce que j’ai réalisé à travers mon parcours plus que particulier c’est qu’on gagne beaucoup que de simples médailles lorsqu’on demeure dédié et intègre et qu’après toutes ces années j’ai non seulement gagné le respect des autres mais en plus, contrairement à bien des athlètes, je peux me coucher chaque soir l’esprit en paix et me regarder dans le miroir chaque matin avec un sentiment d’accomplissement et de fierté. Malgré tout cela, je dois tout de même faire face au problème du mensonge entourant le dopage et j’ai écrit d’ailleurs un article sur le sujet intitulé : Prendre le négatif pour en faire du positif.

Si vous avez pris la décision de commencer à vous entraîner récemment, je vous suggère la lecture de mon article S’entraîner dans les règles de l’art et conseil d’un pro à un novice si vous fréquentez un gym je vous suggère de lire mes articles : Code de conduite en salle de musculation, les dix commandements de l’entraînement en musculation, s’entraîner dans les règles de l’art, conseils d’un pro à un novice et la vérité sur l’entraînement pure et dure.

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