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Les vacances de Bécassine : le retour d’un monument du 9e art!

À 112 ans, Bécassine est l’un des plus vieux personnages de bandes dessinées « encore connus ». Même si on n’a jamais lu l’une de ses histoires, on reconnait immédiatement la femme avec sa longue robe verte et sa coiffe blanche. C’est en 1905 que Joseph Porphyre Pinchon lui a donné vie dans « La Semaine de Suzette », un magazine pour jeunes filles publié de 1905 à 1960.

Après une longue carrière riche en aventures de toutes sortes, on pourrait croire que Bécassine serait prête pour prendre une retraite bien méritée. Eh bien non, car elle est de retour dans une toute nouvelle aventure créée par le prolifique scénariste Corbeyran et le dessinateur Béja.

Les bédéistes ont tout de même voulu la ménager en l’envoyant en vacances dans la douce région de la Provence, ses premières en plus d’un siècle! En effet, dans Les vacances de Bécassine, la femme est invitée à aller passer quelques jours chez son ami Zidore, qui travaille maintenant comme garçon de table dans le pittoresque village de Fadet-les-Grillons.

Mais l’infatigable Bécassine n’est pas trop sure. D’abord, elle ne sait même pas ce que c’est de prendre des vacances. Elle a aussi un petit peu peur de quitter sa Bretagne natale. Finalement, sous l’insistance de sa famille, elle finit par accepter l’invitation de Zidore.

Voyager jusqu’à Fadet-les-Grillons ne sera toutefois pas chose facile, surtout quand on connait le tempérament de Bécassine. Elle devra prendre entre autres plusieurs lignes de train et s'assurer de ne pas manquer ses correspondances. D’ailleurs, c’est durant le voyage que les ennuis commencent.

Disons que Bécassine est une personne plutôt terre à terre. Les figures de style, les tournures de phrases et les expressions régionales ne sont pas des termes qu’elle connait.

L’humour de cet album, léger et efficace, tourne en grande partie sur l’incapacité de Bécassine de comprendre des jeux de mots. Elle prend tout ce qu’on lui dit au pied de la lettre, ce qui donne régulièrement des scènes cocasses.

La femme, bien qu’elle soit un peu simple, n’est toutefois pas idiote ou stupide. Très généreuse et altruiste, et surtout attachante, elle n’hésite pas à aider son prochain. En fait, on ne peut faire autrement que d’aimer tendrement Bécassine.

Béja lui a donné, à ce propos, fière allure. Sans redessiner complètement le personnage, il l’a remis discrètement au goût du jour. Ses traits sont plus précis, tandis que les couleurs sont plus modernes. Même chose pour les décors, lesquels, même s’ils sont plutôt discrets, sont agréables à regarder. Les nostalgiques aimeront le retour de l’encadré et des losanges pour délimiter les planches.

Verdict

Des décennies plus tard, alors que le rôle de la femme a bien changé, Bécassine a-t-elle encore sa place? Oui, sans hésiter! Les vacances de Bécassine est un album drôle et visuellement splendide qui permet à une nouvelle génération de lecteurs de découvrir ce monument du 9e art.

Les vacances de Bécassine

Corbeyran et Béja

Gautier-Languereau

48 pages

Cote : 4,25 étoiles sur 5

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