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Le journal de mon père : un chef-d’œuvre à (re)découvrir

Comme bien des bédéphiles, j’ai été attristé par la mort de Jirô Taniguchi. L’homme, qualifié souvent comme « le mangaka le plus apprécié du public francophone », nous a quittés le 11 février dernier à 69 ans. Durant sa prolifique carrière, le Japonais a signé nombre de chefs-d’œuvre, dont « Le journal de mon père », un manga qui a reçu le prix du jury œcuménique de la bande dessinée au Festival d'Angoulême en 2001. Récemment, Casterman nous a offert une nouvelle édition.

Le journal de mon père raconte l’histoire de Yoichi Yamashita, un homme qui doit retourner dans son village natal à la suite du décès de son père. Sans dire que les deux étaient en froid, Yoichi ne l’avait pas revu depuis des années, prétextant qu’il avait trop de travail. Retourner dans le village où il avait grandi lui avait toujours fait un peu peur. Maintenant, il ne peut plus se dérober.

De retour dans le village de son enfance, Yoichi replonge dans ses souvenirs. Les seuls qu’il a de son père sont ceux d’un homme détaché et obsédé par son commerce, un salon de coiffure.

En échangeant avec les autres membres de sa famille venus assister comme lui, à la veillée funèbre, il réalise que son père n’était pas tout à fait l’homme qu’il croyait.

Difficile de ne pas verser une larme en lisant Le journal de mon père. Il s’agit certainement de l’un des mangas les plus mélancoliques de Jirô Taniguchi.

Rien n’y est laissé au hasard : chaque case s’emboite parfaitement l’une dans l’autre comme une gigantesque tour. Enlevez-en une et c’est toute la construction qui s’effondre.

Plus précisément, l’album se penche sur un thème que les mangas, voire la bande dessinée en général, abordent peu : la vision que nous avons de nos parents à différents âges de notre vie. À cinq ans, nous ne voyons pas nos parents de la même façon que lorsque nous en avons seize ou quand nous devenons adultes et que nous avons notre premier enfant.

Dans Le journal de mon père, c’est comme si la vision que Yoichi avait de son père n’avait pas évolué depuis l’adolescence. Et c’est un peu déstabilisant de voir comment, en une seule soirée, lors de la veillée funèbre, celle-ci va changer du tout au tout, comme si une partie de lui s’écroulait.

Comme dans Les rêveries d'un gourmet solitaire, Jirô Taniguchi met en scène un protagoniste sensible et profondément humain. Lorsqu’il s’adresse au lecteur, il lui parle avec son cœur. Ses réflexions n’ont jamais l’air artificielles ou fausses. Son incroyable franchise fait que nous croyons immédiatement à son histoire.

Des années après sa publication originale (le manga a été publié initialement de 1999 à 2000), le dessin de Le journal de mon père est toujours aussi puissant. Contrairement à bien des mangakas, Jirô Taniguchi n’aimait pas se précipiter. Il préférait prendre son temps, comme les bédéistes européens. Et ça se sent dans chacune des cases. De toute façon, son style a toujours été plus inspiré par le vieux continent que par le pays du Soleil levant.

Lors du décès de Jirô Taniguchi, on a beaucoup parlé de Quartier Lointain. Je pense toutefois que Le journal de mon père vaut également le détour. Il s’agit de l’un des meilleurs albums de ce grand mangaka qui est hélas parti trop tôt.

Le journal de mon père (nouvelle édition)

Jirô Taniguchi

280 pages

Casterman

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