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Dossier criminel: Gilles de Rais, le compagnon de Jeanne d’Arc devenu un monstrueux tueur d’enfants

L'histoire de Gilles de Rais est aussi horrible que controversée. De compagnon de la légendaire Jeanne D'Arc, cet ancien maréchal de France n'a pourtant pas passé à l'histoire pour avoir combattu aux côtés de la jeune héroïne. En effet, de Rais est plutôt reconnu pour être l'un des pires tueurs d'enfants de l'histoire, s'il a bel et bien assassiné tous ces bambins. Portrait du sort d'un homme dont on ne connaîtra jamais la vérité !

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Tentatives de mariages forcés et carrière militaire

Gilles de Rais voit le jour vers la fin de l'an 1405 au château familial. Il connaît une enfance calme et se révèle être un enfant aussi intelligent que doué. En outre, il parle fluidement le latin et divise son éducation entre le développement intellectuel et la discipline militaire.

En 1415, les parents de de Rais meurent. Avec son frère, il est placé sous la tutelle de son grand-père maternel, qui tentera d'organiser un mariage forcé pour le jeune garçon. En outre, le grand-père organise un mariage entre le jeune de Rais et une petite fille de quatre ans réputée être l'une des héritières les plus riches de Normandie. Suite à l'échec de cette entreprise, le grand-père tente d'unir son petit-fils à la nièce du duc de Bretagne avant de finalement le marier de force à la riche Catherine de Thouars. Ils auront un enfant ensemble en 1429.

La carrière militaire de de Rais s'entame vers 1425 et s'échelonnera jusqu'en 1431. Il combat férocement les Anglais et grimpe dans la hiérarchie de l'armée de France. Ses exploits l'amèneront à côtoyer la féroce Jeanne D'Arc, bien qu'aucun document ne détaille quelle fut la relation entre les deux. Néanmoins, on sait que lorsque Jeanne D'Arc fut brûlée vive en 1431, de Rais n'était pas présent pour assister aux derniers moments de la jeune guerrière.

 

Les premières disparitions d'enfants

C'est vers 1432 que la vie de Gilles de Rais aurait pris un macabre tourment. Délaissant la vie militaire pour se consacrer à des entreprises personnelles et devenu avec le temps maréchal de France, de Rais est propriétaire d'une riche demeure qui fera rapidement l'objet de bien des soupçons.

C'est en 1432 que disparaît un jeune garçon de huit ans du nom de Jeannot Roussin. Cette disparition fait suite à d'autres enlèvements d'enfants. Chaque fois, on rapporte la même description du criminel: un homme vêtu d'un long manteau noir et revêtant un voile sur son visage.

Au fil du temps, de plus en plus d'enfants disparaissent et graduellement, les gens commencent à soupçonner Gilles de Rais comme étant l'homme derrière tous ces enlèvements. Pire, selon la rumeur, Gilles de Rais violerait et assassinerait des enfants. Une enquête secrète est déclenchée par les ecclésiastiques, avec qui de Rais a énormément de différends concernant ses terres.

Le 13 septembre 1440, on cite de Rais à comparaître devant le tribunal ecclésiastique de Nantes sous des accusations de meurtres d'enfants, sodomie, invocation de démons, hérésie et offense à sa Majesté divine. Puis, deux jours plus tard, le maréchal de France et deux de ses proches sont officiellement arrêtés. S'entame alors le procès qui coulera définitivement de Rais.

Des aveux tout simplement horribles

Lors de son procès, des témoignages contre de Rais sont recueillis et s'accumulent. Bien qu'il tente de faire annuler les procédures contre lui, de Rais échoue dans ses tentatives. Éventuellement, même s'il nie, nie et nie encore les crimes qui lui sont reprochés, de Rais finit par passer aux aveux.

Dans ses confessions, de Rais avouera les meurtres et actes de sodomie pesant contre lui. Il avoue que les premiers meurtres d'enfants furent commis entre le printemps 1432 et le printemps 1433. Puis, il aurait continué à assassiner des enfants ou aurait ordonné à des proches de les tuer après les avoir sodomisés. On rapporte notamment que de Rais soudoyait les enfants en les gavant de nourriture et de boisson. Puis, il les emmenait dans une chambre à laquelle seuls de Rais et ses proches avaient accès. De là, l'enfant prenait peur, ce qui était une grande source de stimulation pour le maréchal.

Par ailleurs, de Rais indiquera qu'il donnait un baiser aux enfants morts et qu'il admirait la tête ainsi que les membres de ceux qu'il considérait comme étant les plus beaux. Il arrivait aussi que l'homme éventre ses victimes et admire leurs organes. Pire, de Rais aurait admis qu'il arrivait souvent qu'il s'assoit sur les enfants en train de mourir, riant à la vue de la mort qui approchait des petits corps.

Arrêté en même temps que de Rais, l'un de ses servants, Étienne Corrillault dit Poitoux, déclarera qu'il soutenait son maître dans la commission de ses crimes. En outre, Poitroux mentionnera qu'il pendait les enfants pour les empêcher de crier et que de Rais se masturbait devant ses victimes, voire touchait leurs parties génitales s'il s'agissait d'un garçon. Puis, de Rais les descendait en leur disant qu'il ne voulait que jouer avec eux avant de les tuer ou d'ordonner à quelqu'un de le faire. À cet effet, Poitoux mentionnera que les enfants étaient tués par décapitation, démembrement, égorgement ou par une fracture de leur cou performée à l'aide d'un bâton.

Poitoux mentionnera aussi que lui et d'autres servants disposaient des cadavres en les brûlant dans l'âtre de la chambre de leur maître. Leurs vêtements étaient aussi posés un à un dans le foyer, le tout afin de minimiser l'odeur qui s'en dégageait. On cachait ensuite les cendres dans des endroits secrets.

À ce jour, on ignore toujours le nombre exact de victimes qu'aurait fait de Rais et ses complices. Ce nombre se situerait entre 80 et 200, bien que certains aient estimé le nombre d'enfants massacrés par de Rais à 600 !

 

de Rais aurait-il tenté d'invoquer un démon ?

Le système judiciaire de l'époque était très différent de ce qu'il est aujourd'hui. Ainsi, on pensait faire avouer de Rais sous la torture, ce qui fut abandonné suite aux aveux de ce dernier le 21 octobre 1440. Le 23 octobre 1440, on condamna de Rais et deux de ses complices à la peine de mort. Trois jours plus tard, devant une foule venue voir ses derniers moments, de Rais fut pendu puis brûlé.

Au fil des siècles, plusieurs théories ont été soulevées afin d'expliquer les agissements de de Rais. L'une d'elles, sans aucun doute la plus fantastique, veut que de Rais était un fan d'occultisme. Lors de son procès, un prêtre aurait déclaré que de Rais aurait envoyé un servant chercher des gens qui s'y connaissaient en alchimie ainsi qu'en satanisme. de Rais aurait notamment tenté d'invoquer un démon du nom de Barron dans son château afin d'avoir des richesses.

Après trois essais infructueux, de Rais aurait piqué une colère vive. On lui aurait répondu que le démon n'était pas satisfait et que, pour le combler, il fallait lui offrir des membres d'enfants. de Rais aurait rassemblé ces membres dans une urne pour une incantation ultime, qui ne donna évidemment rien.

de Rais vraiment coupable ?

Aussi horrible l'histoire de Gilles de Rais puisse-t-elle paraître, une controverse existe à son sujet depuis des siècles. En fait, même s'il a passé aux aveux, beaucoup se sont demandé si Gilles de Rais fut réellement responsable des crimes pour lesquels il fut condamné.

Ainsi, beaucoup de juristes et d'historiens ont indiqué que de Rais fut peut-être la victime d'un grand complot ecclésiastique ou encore d'une vengeance de l'Église catholique ou bien de la France tout court. En outre, le duc de Bretagne, qui avait l'autorité de procéder au procès de de Rais, a hérité de toutes ses terres après son exécution. Le duc aurait donc pu inventer des preuves et faire condamner de Rais simplement pour obtenir ses terres et, donc, ses richesses. de Rais aurait aussi pu avouer des crimes après avoir été torturé. Or, rien de cela n'a jamais été prouvé.

En 1992, le Franc-maçon Jean-Yves Goëau-Brissonnière mit en place une cour composée d'anciens ministres français, membres du parlement et experts de l'UNESCO. On examina de nouveau les preuves émises lors du procès de de Rais et on acquitta ce dernier. Néanmoins, il est important de noter que personne dans ce comité n'était un historien spécialisé dans l'époque médiévale et qu'aucun membre de ce tribunal ne fut conseillé par un quelconque expert de l'ère médiévale. La légitimité de cette cour est donc facilement contestable.

Bref, nous ne saurons jamais la réelle vérité au sujet de Gilles de Rais. Il n'y a même pas un portrait réel de l'homme, les peintures le représentant ayant toutes été produites après sa mort. Tout ce qu'on sait est qu'un homme a combattu aux côtés de Jeanne d'Arc, qu'il fut un riche propriétaire de terres et éventuellement maréchal de France, qu'il fut traduit en justice pour d'horribles crimes contre des enfants et que cela le mena en bout de ligne à une exécution.

Or, la légende de Gilles de Rais a aussi mené à d'autres contes qui nous ont hanté. Ainsi, si vous avez déjà fait des cauchemars au sujet de Barbe Bleue, sachez que ce dernier fut conçu à partir des récits monstrueux du supposé meurtrier Gilles de Rais ! 

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