La fois où j’ai été un fardeau comme date
Maryève D’amours, moi-même en personne, avoue, sous serment, avoir été une date désagréable. Au point tel qu’entre moi ou une gastro-entérite, le choix est difficile.
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Récemment je me suis tannée de mon célibat endurci, ben oui ça m'arrive. Fac'que, j'ai fêté mon grand retour sur Tinder, à grand coup de swipe. C'est en force que les hommes de 27 à 40 ans se sont fait défiler devant moi.
Ce qui devait arriver est arrivé : une potentielle date. Ma première date de 2017 d'ailleurs, tu vois que la fille ne collectionne pas ça. J'ai rien à dire sur la première rencontre, ce fût un classique : rendez-vous dans un resto-bar, p'tit souper, 2-3 bières, 2 becs sur les joues, même pas de french. Mais y'avais un petit quelque chose, sans étant être capable de mettre le doigt dessus.
Les chances d'obtenir une deuxième date étaient grandes. Comme de fait, la semaine suivante, je l'invite dans mon patois. Au menu : game de basket, sushi et vino, trois éléments clés pour une parfaite soirée. Malgré tout, j't'un peu fébrile à la venue d'un homme dans mon chez moi. Écoute, la dernière date date de loin, comprends-moi.
J'avoue ne pas être la fille la plus féminine qu'il soit, mais j'aime me chixer d'un minimum, pour le moral. Mais à ma sortie de douche, je constate avoir oublié mon kit de survie à l'une de mes jobs. C'est là que je me suis dis : « Trop nice. » Pour mettre en garde ma date je lui envoie :
-« J'espère que t'aimes les filles naturelles, parce que c'est tout ce que j'ai à t'offrir ce soir. »
Je lui offre une belle entrée, t'sais. Vous allez me dire que je fais un cas avec un rien, mais je vous jure qu'il se cache beaucoup d'assurance et de confiance en soi dans un simple cache-cerne et un mascara. Toutes bonnes filles vont me comprendre, ici.
C'est donc en TOUTE simplicité que je l'accueille. Ma confiance est basse, mais ma libido est haute, coudonc! L'on finit par se commander des sushis qu'on va chercher nous-même. Certains vont croire que j'ai fait exprès, mais non, puisque malheureusement mes cartes sont restées à leur place, c'est-à-dire chez nous. Une chance que j'suis cute me dit-il. Héhé.
On revient donc avec 80$ de sushis à ses frais. Pauvre tit, j'lui ai, du moins, laissé le dernier sushi, c'est fair-play, non ? On se saoule comme il se doit, et le lendemain vient assez vite. Évidemment, j'ai la même face que la veille.
Il me propose d'aller déjeuner. Quelle bonne idée! Meilleure que mon manque de tact et de diplomatie en tout cas, puisque j'lui apprends que ça me prends, essentiellement, mon kit de survie avant de sortir.
-« Pour toi ça passe, mais pour une apparition en publique j'ai besoin de mon kit de survie. »
Comment donner du mérite à un homme, -1 pour moi. C'est ce qui arrive quand ta langue est plus vite que ton ombre. Une chance que j'ai été fine fine fine hier me dit-il. Héhé.
Après un détour forcé à ma job, on arrive au resto. Des œufs, du jambon, des pancakes, je veux tout! Je suis prête à vomir tellement j'ai faim. J'ai ben beau être cute et fine, j'me dis que ce coup-là je vais prendre mes responsabilités. Lesquelles ? J'en ai aucune idée, puisque j'ai oublié une fois de plus toutes mes cartes chez moi. Non, mais WOW! Quel fardeau cette fille. Pas une, mais deux fois honte à moi.
Et ce n'est pas tout! Comme le resto est à deux rues de ma job, je me suis dit pourquoi ne pas faire une pierre d'un coup. Autrement dit, être prête pour aller travailler après ledit déjeuner. Mais, fidèle à moi-même, j'ai plutôt été un boulet qu'autre chose. À mon plus grand constat, j'ai remarqué avoir oublié la moitié de mes effets que j'avais de besoins pour travailler. J'ai, alors, exigé un aller-retour chez moi. Tout d'un coup, j'étais moins cute et moins fine.
Ça l'a rien enlever au fait que j'ai eu droit à une troisième date. Et oui, surprenez-vous! Et c'est, une fois de plus, avec mon tact légendaire que j'ai terminé cette soirée, avec rien de moins que :
-« Je hais être redevable dans la vie, alors cette troisième date est, en quelque sorte, une façon de payer mes dettes. »
Traduisez cette phrase comme vous le voulez. Je l'ai, tout de même, dit à la blague, mais bon…
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