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Un virage québécois pour le CH avec le déménagement du club-école vers Laval?

La courte présence des Canadiens de Montréal en séries éliminatoires ce printemps a déçu les partisans. Et bien que la plupart d’entre eux soient confiants en l’avenir et prédisent que leur équipe sera meilleure la saison prochaine, leurs souhaits reposent sur l’éventualité où le directeur général ira puiser chez les autres équipes ce qui manque à son club pour faire partie de l’élite de la LNH. Et le manque de talent offensif qui fait cruellement mal à la formation montréalaise s’explique dans les résultats décevants des dernières années au niveau du développement des jeunes espoirs de l’organisation.

À LIRE AUSSI : REPÊCHAGE D’EXPANSION : QUEL JOUEUR LE CH PERDA-T-IL?

Depuis 2008, le Tricolore est la pire équipe de la LNH en ce qui concerne les jeunes joueurs qui parviennent à percer l’alignement du grand club. Seulement cinq espoirs repêchés par le CH ont atteint le plateau des 70 matchs disputés dans la LNH, ce qui constitue le pire rendement de tout le circuit Bettman au cours de cette période.

Le groupe comprend Alex Galchenyuk (336), Brendan Gallagher (324), Nathan Beaulieu (225), Sven Andrighetto (102) et Artturi Lehkonen (73).

Max Pacioretty, Ryan McDonagh, Yannick Weber et P.K. Subban, repêchés en 2007, ne font pas partie des athlètes évalués.

Non seulement la liste est courte, mais si le rendement des joueurs cités avait eu un impact significatif sur les performances de l’équipe ce serait encore acceptable, sauf que la production de ces athlètes est plus qu’inquiétante!

Galchenyuk n’est pas passé par le club-école du CH, il a fait le saut du junior directement à la LNH lors de la saison écroutée par le dernier lock-out. Il a connu une progression constante, mais il a tout de même été relégué au quatrième trio cette année, car deux entraîneurs-chefs ont mis en doute son professionnalisme. Ses 204 points en 336 parties sont acceptables, mais il affiche un différentiel de -3 en carrière. Et après 5 ans avec le Tricolore, on ne sait toujours pas s’il est un joueur de centre ou un ailier…

Ce ne sont pas là des faits d’armes à la hauteur des attentes pour le 3e choix de sa cuvée!

Gallagher n’a disputé qu’une demi-saison avec les Bulldogs, il a été plus productif durant ses 44 rencontres suivantes au niveau de la LNH. On ne peut pas lui reprocher sa fougue et son grand cœur, mais l’ancien choix de 5e ronde possède un talent offensif limité et il a été ralenti par des blessures.

Auteurs de 185 points en 324 parties avec le Canadien, ce sont ses 21 points en 40 matchs de séries qui lui rendent justice.

Beaulieu a récolté 60 points en 225 matchs réguliers, ainsi que 4 maigres passes en 17 parties éliminatoires. C’est beaucoup trop peu pour un hockeyeur sélectionné au 17e rang au premier du repêchage, même pour un défenseur!

Sa meilleure saison offensive chez les professionnels fut sa première, un total de 31 points en 67 matchs avec les Bulldogs d’Hamilton et 2 de plus en 6 rencontres dans la LNH…

Andrighetto est l’exemple parfait de ce qui ne va pas au sein de l’organisation montréalaise : après une première campagne prometteuse dans la Ligue américaine, le choix de 3e ronde a fait la navette entre la LNH et le club-école pendant les 3 années suivantes, étant incapable de percer l’alignement offensif pourtant mince du CH. Il a amassé 44 points en seulement 102 matchs dans le circuit Bettman, mais 16 d’entre eux sont venus lors de ses 19 derniers départs, avec l’Avalanche du Colorado!

Du lot, seul Lehkonen, le 55e joueur réclamé lors du repêchage de 2013, s’est démarqué de façon claire à sa première saison dans la LNH. Toutefois, il n’a pas passé par le cheminement régulier, choisissant plutôt de prendre part à 5 campagnes chez les pros en Europe avant de s’exiler en Amérique du Nord.

Le bonheur parfait réside-t-il loin du programme de développement du Tricolore?

Le Finlandais de 21 ans a marqué 18 buts à sa première année dans la LNH, en plus de démontrer que sa brillante récolte de 19 points en 16 parties éliminatoires en 2015-2016 avec le HC Frölunda n’était pas un coup du hasard.

Une philosophie à repenser

L’un des problèmes auquel on peut lier le manque de relève interne dans les rangs du Canadien réside dans la philosophie de développement de l’organisation.

Les têtes dirigeantes semblent se ranger derrière l’idée qu’un athlète n’est pas « prêt pour la LNH » tant qu’il n’est pas en mesure de remplir un rôle prédéfini au sein du système de jeu préconisé par l’entraîneur-chef.

Alors qu’ailleurs dans le circuit, les formations les plus méritantes développent leur style de jeu autour des aptitudes des joueurs qu’ils repêchent et comblent les lacunes avec des transactions.

Bien évidemment, les espoirs qui arrivent du junior ont besoin d’apprendre les rigueurs du métier de hockeyeur professionnel, mais s’ils sont sélectionnés, c’est que Bergevin, Timmins et leurs collègues croient en leur potentiel. Alors, pourquoi s’attendre à ce qu’ils développent des capacités qui n’ont pas?

À titre d’exemple, Michael McCarron, choisi au 1er tour en 2013. Le CH a sélectionné le joueur de centre parce qu’il possède un gabarit hors du commun, qu’il est capable de tenir tête à n’importe quel adversaire, qu’il fait preuve de leadership, tout en apportant une certaine offensive.

Il a accumulé 38 points à sa première saison dans la AHL, disputé 30 parties dans la LNH. Cette année, 19 points en 32 parties avec les IceCaps et 5 points en 31 rencontres avec le CH, en jouant sur le 4e trio, alors que le besoin au centre était criant à Montréal!

Durant les séries, on a préféré utiliser Dwight King, le pire patineur que le Tricolore ait aligné depuis Douglas Murray, si lent qu’il ne peut même pas suivre le rythme du jeu.

Pourquoi ne pas avoir permis à McCarron d’acquérir une précieuse expérience? On lui a reproché son coup de patin et son manque de flair défensif…

De gros changements avec le déménagement?

Les IceCaps ont été éliminés le 28 avril dernier, et depuis, aucune nouvelle officielle concernant les contrats de la majorité des membres du personnel du club de St. John’s.

Toutes les ententes des entraîneurs et du directeur général adjoint, Vincent Riendeau, prendront fin lorsque la Ligue américaine fermera ses livres pour la saison 2016-2017.

Et tout indique que l’équipe qui fera ses débuts à Laval l’automne prochain sera dirigée par de nouveaux visages!

Parce que l’état-major actuel du Canadien souhaite certainement que le Rocket de Laval connaisse plus de succès que ses prédécesseurs!

Sylvain Lefebvre dirige le club-école depuis cinq ans, il est entré en poste peu après l’embauche de Marc Bergevin à titre de directeur général des Canadiens.

Sous sa gouverne, les Bulldogs/IceCaps ont raté les séries pour les 4 premières années, cette saison, l’équipe de St. John’s a participé au tournoi printanier de la AHL – et « participé » est le mot-clé ici – puisque la troupe de Lefebvre a été éliminée en quatre matchs par le Crunch de Syracuse.

La campagne précédant son arrivée, la filiale du CH avait également raté les éliminatoires, alors dirigée par Clément Jodoin, qui a démissionné de son poste d’entraîneur adjoint du grand club cette année…

Il faut donc remonter au printemps 2011 pour retrouver la dernière occasion où des joueurs en développement du Canadien ont gagné une série dans la Ligue américaine!

On peut pointer du doigt Trevor Timmins et ses recruteurs, mais déjà que le repêchage n’est pas une science exacte, ils ont fourni pas moins de 19 hockeyeurs qui ont disputé au moins 300 matchs dans la LNH depuis son entrée en fonction en 2003!

Le travail de Sylvain Lefebvre – qui était une verte recrue lors de son embauche à titre d’entraîneur-chef des Bulldogs – n’est pas à la hauteur des standards de la AHL. On doit l’admettre. L’organisation doit l’admettre. Son « grand chum » Marc Bergevin doit l’admettre.

Sans compter qu’un club-école devrait aussi servir au développement des entraîneurs… Pourquoi le nom de Sylvain Lefebvre n’a même pas été avancé par la plus farfelue rumeur avant le congédiement de Michel Therrien?

Tout indique que Lefebvre ne sera pas de retour à la barre de la filiale du CH l’an prochain.

Un club-école à Laval, une occasion rêvée pour le CH

L’organisation montréalaise aura la chance de compter sur l’emplacement le plus rapproché dans l’histoire pour son club-école, les équipes de marketing des deux formations doivent actuellement planifier des promotions conjointes qui créeront un happening autour des joutes présentées à la Place Bell.

Et jouer la carte des « Québécois » sera assurément au centre des stratégies!

Max Friberg portait le « C » sur son jersey des IceCaps à St. John’s. cette saison. Il allait devenir agent libre et il a décidé de signer un contrat en Suède avec la formation de Frölunda.

Le club-école du Canadien aura donc un nouveau capitaine pour amorcer l’aventure du Rocket. Et ce pourrait bien être un Québécois francophone!

Si Charles Hudon survit au repêchage d’expansion et qu’il demeure sous contrat avec le CH, tout porte à croire qu'il devrait partager un rôle de leader à Laval avec Chris Terry et Michael McCarron.

Et qui seront les candidats considérés pour le poste d’entraîneur-chef du Rocket?

Les Québécois qui pourraient recevoir la mission de guider le Rocket à ses débuts sont assez nombreux. Les candidats : Dominique Ducharme, André Tourigny, Mario Duhamel et Joël Bouchard.

Dominique Ducharme, qui est actuellement coach et DG du côté des Voltigeurs de Drummondville dans la LHJMQ, semble être le candidat numéro de premier plan. L’homme de hockey originaire de Joliette a démontré qu’il est l’un des meilleurs de sa profession au niveau junior avec 4 années couronnées de succès avec les Mooseheads d’Halifax, et ce, malgré un revers du Canada en finale des derniers Championnats mondiaux juniors, alors qu’il était le pilote de la formation.

Il est toutefois aussi courtisé par Stan Bowman pour remplir le poste avec les IceHogs de Rockford dans la AHL, le club-école des Blackhawks.

Jean-Charles Lajoie a affirmé qu’André Tourigny avait rencontré la haute direction du CH à deux reprises au sujet du poste.

Tourigny présente une feuille de route impressionnante, mais il a également occupé plusieurs rôles.

On peut dire que le gars est en demande partout! Et durant ses 9 années à Rouyn-Noranda, son équipe n’a raté les séries qu’une seule fois! Il est passé par le Colorado, Ottawa et Halifax depuis 4 ans, il possède une solide expérience avec les jeunes hockeyeurs et il a la réputation de tirer le meilleur de sa troupe.

Cela dit, le collègue de JiCi Lajoie, Michel Langevin a affirmé le lendemain que Tourigny n’avait pas parlé avec le CH, mentionnant même qu’il tenait cette info du principal intéressé!

Du même souffle, le chroniqueur affirmait que Sylvain Lefebvre était toujours en contact avec son bon ami, Marc Bergevin!

En suivant la saga, on réalise que Joël Bouchard a fait une déclaration dans laquelle il prend la défense de son « chum » Lefebvre!

Donc, peut-on rayer sa candidature? Dans le monde du hockey, tout le monde est un collègue, jusqu’à ce qu’il soit un adversaire!

Quant à Mario Duhamel, il a été le bras droit de Tourigny en 2008-09 avec les Huskies avant de prendre son envol avec les Voltigeurs de Drummondville qu’il a guidé en séries quatre saisons consécutives, avant de rejoindre Tourigny et Patrick Roy avec l’Avalanche du Colorado, avant de revenir dans la LHJMQ lors des deux dernières campagnes.

Bergevin se prépare encore une fois à nous surprendre!

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