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Test du jeu Wolfenstein: Youngblood – Comme de vieux fusils rouillés

Même si je n'ai jamais joué au tout premier Wolfenstein, je me rappelle très bien de mes premiers souvenirs avec le mythique Wolfenstein 3D. En fait, je devrais plutôt les appeler des non-souvenirs puisque mes parents m'empêchaient d'y jouer vu que, semble-t-il, tuer des Nazis n'était pas très bon pour un enfant. Aujourd'hui, les choses sont bien différentes de sorte que depuis Wolfenstein: The New Order, j'adore l'approche prise par MachineGames avec cette série. Malheureusement, même les meilleurs peuvent trébucher si bien que malgré de bonnes idées, Wolfenstein: Youngblood restera dans les mémoires comme l'un des Wolfenstein les plus décevants.

À LIRE AUSSI: TEST DE WOLFENSTEIN II: THE NEW COLOSSUS (SWITCH) – TUER DU NAZI VRAIMENT N'IMPORTE OÙ ?

Disponible sur: Xbox One, PlayStation 4, Nintendo Switch, PC

Quand Wolfenstein devient stupide

Pour la première fois dans la franchise Wolfenstein, on ne prend pas le contrôle du célèbre capitaine B.J. Blazkowicz. Catapulté en 1980 alors que l'emprise nazie est surtout concentrée en Europe, vous serez plutôt amené à personnifier les jeunes jumelles du soldat. Éduquées à la dure afin de survivre aux menaces proliférant un peu partout, les jumelles Blazkowicz s'embarqueront dans une quête au coeur de Paris lorsque leur père quittera mystérieusement le nid familial. Les seules traces qu'il laisse sur son passage sont les signes d'un typhon nommé Blazkowicz, laissant croire que le vieux soldat n'a absolument rien perdu de son instinct de tueur.

À l'instar des derniers jeux de la franchise, le scénario de Wolfenstein: Youngblood est plutôt gras. En fait, on a droit à des dialogues bien souvent vulgaires à travers desquels vous ressentirez la haine des personnages envers le camp ennemi. Le style narratif n'a donc pas tant changé par rapport aux autres Wolfenstein et certains mystères, dont celui en lien avec ce qui est arrivé à Blazkowicz, sont intéressants.

Or, le gros problème est que cette histoire, qui aurait pu être intrigante, est véhiculée à travers deux personnages extrêmement énervants. Je suis conscient que les jumelles (qui, soi-dit en passant, ne se ressemblent pas tant) sont jeunes, mais il y a une différence entre l'immaturité et l'idiotie. On a remplacé le bon vieux capitaine tourmenté faisant face aux horreurs de la guerre par deux jeunes adultes immatures ne cessant de lancer des commentaires stupides et s'énervant à la moindre occasion. En fait, dès le début du jeu, les jumelles vous énerveront lorsqu'elles s'exciteront au premier Nazi dont elles feront exploser la tête.

D'un ton plutôt sérieux, Wolfenstein est passé à un ton stupide, créant ainsi un pathétique contraste avec les autres opus de la série.

 

Une approche totalement différente à la formule Wolfenstein

Si vous avez apprécié les derniers jeux de MachineGames, vous serez heureux d'apprendre que le style de tir n'a aucunement changé. Wolfenstein: Youngblood propose encore des combats rapides et bourrés d'action alimentés par des armes lourdes dont on ressent la puissance de feu. Le jeu ne lésine pas non plus sur le contenu violent, les têtes explosant à qui mieux-mieux et les membres se détachant allègrement du corps de nos ennemis. Bref, du Nazi, vous en tuerez énormément et vous aurez énormément de plaisir à le faire !

Ce qui a changé est au niveau de la structure du jeu. De prime abord, il y a désormais des niveaux pour les personnages. En tuant des ennemis, complétant des missions et trouvant des objets, vous récolterez de l'expérience qui vous fera monter de niveau. De ce fait, vous débloquerez différentes habiletés pour la jumelle que vous contrôlerez, de points de santé et d'armure plus élevés à des techniques spéciales telles que l'invisibilité ou bien la ruée.

Le monde du jeu est également bien plus ouvert que dans les autres Wolfenstein. Désormais, on a droit à une carte de Paris sur laquelle on peut se promener par l'entremise d'un réseau de métro. Vous pourrez ainsi passer d'une zone de Paris à une autre par l'intermédiaire du métro, bien que ce dernier ne sera jamais visible. Le métro sera plutôt un écran de chargement lorsque vous voudrez passer d'une zone à une autre afin d'aller compléter un objectif ou bien pour explorer.

Les améliorations d'armes ont également changé. Tout au long du jeu, vous récolterez des pièces d'argent et ce sont ces dernières qui vous permettront d'améliorer vos armes. Vous pourrez ainsi leur apposer des modifications et, en équipant des ensembles d'une même catégorie, vous obtiendrez des bonis pour vos armes. Qui plus est, c'est en tuant des ennemis avec une même arme que vous accentuerez votre niveau de maîtrise de celle-ci, ce qui lui permettra d'infliger de plus en plus de dommages.

Le but de tout cela: vous transformer en une véritable machine de guerre capable de massacrer n'importe quel humain ou machine provenant des Nazis !

 

L'ajout d'un studio peut avoir du bon comme du très mauvais

Je savais que Wolfenstein: Youngblood n'était pas que le fruit de MachineGames. Le studio a collaboré avec Arkane Studios afin d'élaborer le jeu et disons que tous les changements apportés à la formule classique de Wolfenstein laissent transpirer l'influence d'Arkane. Tout le côté jeu de rôle ainsi que les niveaux plus ouverts font penser aux jeux d'Arkane, dont ceux de la franchise Dishonored.

Personnellement, contrairement à certains avis que j'ai pu voir, ces changements au style de Wolfenstein ne m'ont pas déplu. En fait, j'irais même jusqu'à dire que l'implantation d'éléments de jeu de rôle m'a accroché, et ce même s'il est vrai qu'ils peuvent limiter notre liberté de mouvement. Aventurez-vous trop loin et osez affronter des ennemis trop coriaces pour votre niveau et vous verrez que vous ne ferez pas long feu. Néanmoins, suivez le flot des missions et vous verrez que le jeu ne vous limitera pas tant par rapport aux objectifs que vous aurez à compléter.

Malheureusement, autant toutes ces idées sont bonnes, autant elles ont été mal implantées. La fatigue, vous la ressentirez en raison du fait que tout est extrêmement répétitif. Dès que vous quitterez une zone, tout réapparaîtra à l'exception des coffres spéciaux à trouver. Ainsi, cela revient à dire que lorsque vous reviendrez dans une zone (et vous le ferez très souvent), vous devrez massacrer les mêmes ennemis qui se trouveront aux mêmes endroits, et ce encore et encore et encore. Oui, tuer du Nazi est vraiment divertissant, mais au bout d'un moment, ça devient lassant.

Qui plus est, ce problème est accentué par le fait que le jeu exige énormément de va-et-vient entre ses différentes zones. Par exemple, pour une seule mission, j'ai dû effectuer quatre allers-retours entre deux zones et, donc, tuer les mêmes ennemis aux mêmes endroits huit fois d'affilée. Ai-je eu un énorme sentiment de déjà-vu ? Absolument. Et dire qu'il ne s'agit que d'un exemple parmi tant d'autres…

En terminant, puisque le jeu met de l'avant des jumelles, le jeu coopératif est évidemment suggéré. En tant que jeu coopératif, Wolfenstein: Youngblood est vraiment amusant en raison de ses mécaniques de tir. À noter que si vous possédez l'édition spéciale du jeu, vous pouvez inviter un ami à joindre votre partie en ligne grâce au Buddy Pass. Ce dernier permet d'inviter un ami dans sa partie afin que vous puissiez apprécier le jeu en coop, et ce sans que chaque joueur doive en posséder une copie. La seule restriction sera que le joueur n'ayant pas sa copie ne pourra sauvegarder sa progression. Il n'en demeure pas moins que c'est une belle initiative de la part des développeurs afin de permettre aux plus de joueurs possibles d'apprécier la portion multijoueur du jeu.

Sans surprise, le même plaisir n'est pas autant présent si on joue en solo. L'intelligence artificielle a des ratés, spécialement lorsqu'elle doit nous secourir. Les soeurs Blazkowicz partageront trois vies et, si l'une d'elles tombe sous les balles, l'autre soeur aura un temps limité pour lui venir en aide sans quoi, une vie sera supprimée. En solo, il m'est arrivé trop souvent de voir ma "soeur" combattre plutôt que de chercher à me secourir, et ce malgré mes appels à l'aide. Bref, elle n'était pas seulement idiote au niveau de ses répliques.

 

Devriez-vous y jouer ?

Ça me fend le coeur de donner mon avis final sur Wolfenstein: Youngblood tout simplement parce que le jeu n'est pas aussi mauvais que certains le disent. Néanmoins, comparativement aux autres Wolfenstein (spécialement Wolfenstein: The New Colossus), il est de loin inférieur. MachineGames et Arkane Studios ont tenté de greffer de nouvelles idées à la franchise et elles auraient pu fonctionner si l'exécution avait été meilleure. En bout de ligne, on a droit à un jeu violent et divertissant, mais répétitif à souhait qui est en plus soutenu par des héroïnes fatigantes. Vivement le retour d'un Wolfenstein avec une meilleure structure et des personnages principaux que nous n'aurons pas nous-mêmes envie d'étriper.

Ce que vous aimerez:

– Les mécaniques de tir grasses si divertissantes !

– L'action omniprésente

– Les éléments de jeu de rôle qui, personnellement, m'ont bien plu

Ce que vous n'aimerez pas:

– Le jeu est répétitif. Ultra répétitif.

– Les (trop) nombreux aller-retour entre les zones de Paris

– Rarement ai-je vu des héroïnes aussi fatigantes que les jumelles Blazkowicz

Note: 7 sur 10

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