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Critique cinéma : « L’homme qui rit »

Les adaptations des romans de Victor Hugo sont monnaie courante au cinéma. On n'a qu'à penser à « Notre-Dame de Paris » ou « Les Misérables ». « L'homme qui rit », un autre roman de l'écrivain français, quoique moins connu que les deux autres, vient de bénéficier, lui aussi, de sa propre adaptation cinématographique. Est-elle de qualité?

L’homme qui ne peut s’empêcher de sourire
 
L’histoire de L’homme qui rit, il faut bien l’avouer, est quand même triste. Elle met en scène Gwynplaine, un enfant qui a été mutilé au visage par un groupe de kidnapeurs d’enfants puis laissé à lui-même. Errant seul dans la froideur de l’hiver, il découvre une fillette accrochée à un cadavre. Sans plus attendre, il décide de la sauver de la mort. Peu de temps après, les deux orphelins sont recueillis par un vendeur de mixtures ambulant, Ursus (Gérard Depardieu). Avec stupéfaction, il découvre que le garçon a une cicatrice au visage qui lui donne l’air de toujours sourire et que la fillette, qu’il prénomme Déa, est aveugle.
 
Après ce prélude de plusieurs minutes, on retrouve les trois protagonistes plusieurs années plus tard. Gwynplaine (Marc-André Grondin) et Déa (Christa Théret) sont maintenant de jeunes adultes. Ils ont abandonné la vente de remèdes aux villageois au profit du spectacle et du divertissement. Ils utilisent l’« atout » majeur de Gwynplaine, c’est-à-dire sa cicatrice qui prolonge l’extrémité de sa bouche, pour faire rire les badauds et récolter quelques deniers. Ce dernier semble bien vivre avec sa défiguration, qui commence étonnamment à le rendre de plus en plus célèbre et fait fi, par la même occasion, des avertissements d’Ursus, sur la cruauté des gens vis-à-vis de l’inconnu.
 
La rupture inévitable va se produire lorsque le trio va donner une prestation dans une grande ville devant une foule de gens, dont la duchesse Josiane (Emmanuelle Seigner). Est-ce que Gwynplaine va résister aux charmes de la richesse et de la chair? Comment va-t-il vivre sa relation avec sa « fausse » sœur Déa, dont il n’est pas insensible aux charmes?
 
Une réalisation théâtrale…
 
L’adaptation de Jean-Pierre Améris n’est pas totalement fidèle au roman de Hugo. Ceux qui ont lu le livre se rappelleront que l’action se passe dans l’Angleterre du 17e siècle. Dans le film, aucune région ni époque ne sont spécifiées. Le réalisateur a plutôt voulu présenter son long métrage à la manière d’un conte.
 
Plusieurs éléments du film semblent ainsi avoir été inspirés par le théâtre, comme les décors, les costumes et même le jeu des acteurs. Même si on est en présence d’un univers surréaliste, on finit par y croire et c’est ça qui fait toute la magie de cette production.
 
Plus précisément, on sent que les artisans du film ont travaillé très dur pour nous présenter des décors originaux, somptueux et crédibles. Alors qu’il aurait été si facile de passer exclusivement par des écrans bleus, les acteurs évoluent plutôt, dans la plupart des scènes, dans de vrais décors. Ça fait du bien de voir ce retour aux sources dans un monde où la plupart des grosses productions nous bombardent d’effets spéciaux.
 
… mais également inspiré de l’opéra
 
L’homme qui rit emprunte aussi plusieurs éléments de l’opéra romantique du 19e siècle. La bande sonore en est en outre vaguement inspirée. Elle occupe un rôle très important dans le scénario. Elle accompagne les personnages dans la plupart des scènes. En d’autres mots, avec les décors, elle permet de créer une ambiance unique.
 
La fin du long métrage fait beaucoup penser à certains opéras de Verdi ou de Puccini qui se terminent dans la tristesse et la tragédie. Je n’en ajouterai pas plus, pour ne pas vous gâcher la surprise.
 
Une histoire bouleversante soutenue par une distribution de haut niveau
 
Ce film évoque plusieurs thèmes forts comme la différence, le regard des autres, le rejet et l’amour pur. Peut-on se faire une place dans la société même si on est différent? Peut-on aimer quelqu’un non pas pour son apparence, mais pour ce qu’il est vraiment? C’est à ces questions que tente de répondre le récit.
 
Le long métrage peut heureusement compter sur une distribution de haut calibre. Marc-André Grondin se fond parfaitement dans son personnage. Il interprète un homme rempli de profondes convictions, mais peut-être un peu trop naïf.
 
Christa Théret incarne, quant à elle, la pureté, l’innocence, voire la vulnérabilité. Sans l’aide de Gwynplaine et de son père adoptif, elle n’aurait pas fait long feu dans ce monde sombre et cruel. Elle est adorable.
 
Enfin, Gérard Depardieu est égal à lui-même et offre une prestation forte et juste. Sa présence à l’écran est réconfortante, si bien qu’on ne sent pas une once de malice en lui. Il est tel un mentor qui ne veut que le bien de ses élèves.
 
Verdict 
 
L’homme qui rit s’est inspiré du théâtre et de l’opéra pour nous présenter un conte magique et bouleversant mettant en vedette un héros à la fois hideux et attachant. Ce choix audacieux n’était néanmoins pas sans risques. Si vous vous attendiez à voir une réplique parfaite du roman de Victor Hugo, vous allez être déçu. Dans le cas contraire, n’ayez pas peur d’embarquer dans l’histoire et, qui sait, vous allez peut-être verser une larme ou deux quand le rideau se baissera. 
 
Cote : 4 étoiles sur 5 

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