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Critique cinéma : « 1er Amour »

Les amateurs de cinéma québécois ont été choyés durant les derniers mois. On a ainsi eu droit à des « thrillers », des comédies et également à des drames. Guillaume Sylvestre, un jeune réalisateur, qui s'est surtout fait connaître pour son travail dans les documentaires, nous offre sa vision des amours de jeunesse dans « 1er Amour », un film inspiré d'une nouvelle du 19e siècle de l'écrivain russe Ivan Tourgueniev. Il doit prendre l'affiche au Québec le 21 juin 2013.

Des vacances inoubliables
 
Antoine (Loïc Esteves) n’a pas encore 14 ans. Ses parents, Marie (Macha Grenon) et François (Benoît Gouin), décident de passer l’été sur une île du fleuve. Ayant passé les dernières années en Europe, à cause du travail de reporter de Marie, la petite famille décide de revenir au Québec. François veut se remettre à enseigner et compte profiter des vacances pour enfin trouver l’inspiration nécessaire à l’écriture de son livre.
 
Tout va bien pour la petite famille jusqu’à temps qu’elle fasse la rencontre de Geneviève (Sylvie Boucher), une ancienne collègue d’université de François, et de sa charmante fille Anna (Marianne Fortier). Drôle de hasard, elles habitent en face de chez eux. Immédiatement, Antoine est subjugué par sa beauté. Il aime, pour la première fois.

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Portrait de famille
 
Antoine est, on s’en doute, le principal protagoniste du long métrage. Il s’agit d’un jeune homme timide, renfermé sur lui-même et qui parle très peu. Il est rare qu’il aligne plus de deux phrases l’une à la suite de l’autre. C’est le genre de personne, qui, dans un groupe d’amis, se contente d’écouter ce que les autres ont à dire et intervient que si nécessaire.
 
Tout le contraire de lui, son père est quelqu’un de très bavard et expressif. C’est un homme qui se la joue souvent « cool » avec son fils. Ce n’est pas une figure d’autorité. En fait, c’est la mère qui est ici responsable d’appliquer la discipline. Pour ne pas perdre le rôle du « bon » papa, il se refuse à gronder Antoine et met ça sur les épaules de sa mère en lui disant des phrases du genre « ne t’arrange pas pour que ta mère te voie, elle pourrait te chicaner ».
 
En face, Geneviève est une mère monoparentale qui a élevé sa fille seule. Cette dernière, qui est maintenant rendue dans la fleur de l’âge, est en train de comprendre toute l’importance de son pouvoir de séduction chez les garçons. Peut-être à cause d’un manque d’attention paternelle, elle joue souvent la provocante avec les hommes qui l’entourent. Elle va toutefois apprendre que c’est un jeu difficile de jouer avec les sentiments des autres.
 
Entre obsession et voyeurisme 
 
Contrairement à beaucoup de films, ici le récit nous est présenté, indirectement, par les yeux du jeune ado. Il fait rarement partie de l’action. Il agit comme une sorte de narrateur. Tout ce qui se passe ou presque, on le découvre à travers ses yeux.
 
Obsédé par sa jeune voisine, il va la suivre partout et l’observer en cachette, tel un voyeur. Il va ainsi se cacher derrière de la végétation, dans un arbre ou sur un toit. Tous les coups sont permis pour épier sa voisine. Lorsqu’il est en contact avec elle, il est souvent bouche bée et se contente de dire un mot ou deux. C’est comme si elle l’impressionnait trop.
 
Cette manière de présenter les choses fonctionne efficacement et nous permet d’être plus impliqués dans l’action, sans pour autant en faire partie. Il est vrai que c’est ce que la plupart des productions essaient de faire – c’est-à-dire nous faire « embarquer » totalement dans l’histoire – mais peu y arrivent aussi bien que 1er Amour.
 
En ayant fait le choix de nous présenter un jeune homme presque muet, nous sommes régulièrement laissés à nous-mêmes et seuls avec nos pensées. Il est souvent difficile pour nous de décrypter les réflexions d’Antoine. Les scènes de voyeurisme font donc place à l’interprétation. Je suis persuadé que chacun aura sa petite idée sur ces séquences.
 
Mais que voit Antoine? Autant le dire tout de suite, le récit québécois ne fait pas dans l’érotisme. Antoine n’est pas un pervers non plus. Mis à part une scène que j’ai trouvée assez difficile à regarder, le reste n’est pas vraiment dérangeant, sans non plus être ennuyant.
 
Si j’avais à formuler un reproche, je dirais que le film est parfois un peu trop sérieux. Ce n’est pas un film violent, mais il aurait été bien d’avoir quelques petits moments plus légers pour détendre l’atmosphère.
 
Terminons sur le jeu des comédiens. Loïc Esteves sonne vrai dans le rôle de cet adolescent réservé. Marianne Fortier est époustouflante dans cette jeune femme révoltée. Benoît Gouin, quant à lui, offre ici une prestation inoubliable. Macha Grenon est aussi très compétente, bien qu’on la voie un peu moins à l’écran.
 
Verdict
 
Privilégiant la voie discrète du voyeurisme et de l’obsession, Guillaume Sylvestre signe ici un long métrage subtil et profond sur les amours de jeunesse. Comme bien peu de cinéastes, il a pris le pari risqué d’impliquer au maximum le public dans son œuvre en laissant une grande place à la réflexion et à l’interprétation. Au final, 1er Amour est un récit unique qui impose le respect.
 
Cote : 4 étoiles sur 5  
 
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